rengager
vt (ran-ga-jé)
Il se conjugue comme engager.
- 1Mettre de nouveau en gage. Il sera obligé de rengager son domaine pour faire face à ses affaires.
- 2 Fig. Faire entrer de nouveau, en parlant de sentiments, de passions, de positions.
Je ne prétends pas vous rengager dans un commerce de paroles inutiles
. [Guez de Balzac, Correspondance]Je le veux croire, et suivre le génie Qui me rengage en votre tyrannie
. [Voiture, Oeuv. t. II, p. 81]Et la moindre faveur d'un coup d'oeil caressant Nous rengage de plus belle
. [Molière, L'amphytrion]La mort d'un aîné change nos vues, nous rengage dans le monde d'où nous venions de sortir ; et notre vocation à l'autel expire à mesure que nous voyons revivre de nouvelles espérances pour la terre
. [Massillon, Carême, Vocation.]Ces négociations importantes qui, arrachant le pontife du sanctuaire, le rengagent dans le tumulte du siècle
. [Massillon, Oraisons funèbres et sermons] - 3Entamer, commencer de nouveau. Rengager un procès. La cavalerie rengagea le combat.
- 4Se rengager, vpron S'engager de nouveau.
Il fallait ou tout à fait rompre, ou se rengager tout à fait avec le monde
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Roi, prêtres, peuple, allons, pleins de reconnaissance, De Jacob avec Dieu confirmer l'alliance, Et, saintement confus de nos égarements, Nous rengager à lui par de nouveaux serments
. [Racine, Athalie]Je ne vous conseillerai jamais de vous rengager, ni dans les assemblées du peuple, ni dans les festins pleins de licence
. [Fénelon, Dialogues des morts]Sauf à nous rengager encore l'un avec l'autre, si nous voulons
. [Fontenelle, Lett. gal. 32]Demeurez fermes, et ne vous rengagez plus sous le joug de la dure servitude dont la grâce de Jésus-Christ vient de nous délivrer
. [Massillon, Myst. Résurr.] - 5Être commencé, entamé de nouveau. Il faudra que le procès se rengage.
Le combat se rengagea et se prolongea jusqu'à la nuit
. [Genlis, Mlle de la Fayette, p. 33]
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- REM. Molière a dit : Et la moindre faveur d'un coup d'oeil caressant Nous rengage de plus belle [au service des grands]. Balzac avait dit de même avant lui : Mais, monsieur, sur le point que je veux rompre avec elle [la cour] et que je vais lui donner ma malédiction, par malheur vous me mandez quelque petite chose qui me radoucit ; un souris, une oeillade me rengagent, Lettres inédites, LX, éd. Tamizey-Larroque.
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