renier
vt (re-ni-é), je reniais, nous reniions, vous reniiez ; que je renie, que nous reniions, que vous reniiez
- 1Déclarer qu'on ne connaît point une personne, une chose que l'on connaît effectivement.
Le premier et le plus zélé de tous [Pierre] le renie trois fois [Jésus]
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]Ses larmes effacèrent le crime que sa bouche avait commis, en reniant son maître
. [Bourdaloue, Exhort. sur le ren. de St Pierre, t. I, p. 473]Absolument.
Viens t'instruire par l'exemple d'un si grand apôtre [Pierre] : il présume, il s'engage, il renie
. [Bossuet, Méditations sur l'Évangile] - 2Renier quelqu'un pour son parent, pour son ami, refuser de le reconnaître pour tel.
On dit dans le même sens : renier ses parents, ses amis.
Il [Lamotte] exhortait Rousseau, qui reniait son père, à ne point rougir de sa naissance
. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]Tu ne saurais marcher dans cet auguste lieu, Tu n'y peux faire un pas, sans y trouver ton Dieu ; Et tu n'y peux rester sans renier ton père, Ton honneur qui te parle, et ton Dieu qui t'éclaire
. [Voltaire, Zaïre]M. l'abbé Rothelin, qui m'a un peu renié devant les hommes
. [Voltaire, Correspondance] - 3Désavouer, méconnaître une chose de fait. Renier sa patrie, sa famille.
- 4Abandonner entièrement. Le peuple dit que les sorciers renient chrême et baptême.
Il ne pouvait être tranquille, depuis qu'il avait eu le malheur de renier sa foi
. [Lesage, Le diable boiteux]Deux cents et un témoins les accusèrent [les templiers] de renier Jésus-Christ en entrant dans l'ordre
. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]Non, renier sa croyance, Non, renier son Dieu n'est pas en sa puissance
. [Delavigne, Une famille, 15]Absolument. Apostasier. Parmi les chrétiens établis en Orient, il y en a toujours quelqu'un qui renie.
- 5Renier Dieu, et, absolument, renier, jurer le nom de Dieu.
La Rancune, avec une froideur capable de faire renier un théatin, lui disait : Voilà un grand malheur
. [Scarron, Le Roman comique]
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