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restituer

vt (rè-sti-tu-é), je restituais, nous restituions, vous restituiez ; que je restitue, que nous restituions, que vous restituiez
  • 1Rétablir, remettre dans son premier état ; il se dit surtout de textes. Une nuée de commentateurs qui restituaient des passages, et qui compilaient de gros volumes à propos d'un mot qu'ils n'entendaient pas. [Voltaire, Le temple du goût] Nous avons tâché de restituer l'antique idiome des Romains. [Bouchaud, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. V, p. 83]

    Restituer un ouvrage perdu, le refaire d'après les indications qui en restent. M. Viviani, laissant Aristée pour quelque temps, songea à restituer de la même manière le cinquième livre d'Apollonius. [Fontenelle, Viviani.]

    Terme d'architecture. Restituer un monument, un édifice, faire le plan, la représentation d'un édifice en ruine.

  • 2 Terme de palais. Remettre une personne dans l'état où elle était avant un jugement, avant un acte qui est annulé. Se pourvoir par requête civile pour être restitué contre un jugement. Se faire restituer contre son obligation, contre sa promesse. Lorsque les mineurs, les interdits ou les femmes mariées sont admis, en ces qualités, à se faire restituer contre leurs engagements, le remboursement de ce qui aurait été, en conséquence de ces engagements, payé pendant la minorité, l'interdiction ou le mariage, ne peut être exigé, à moins qu'il ne soit prouvé que ce qui a été payé a tourné à leur profit. [Code Napoléonien]
  • 3Rendre ce qui a été pris ou ce qui est possédé indûment. Je te restituai d'abord ton patrimoine. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Va, va restituer tous les honteux larcins Que réclament sur toi les Grecs et les Latins. [Molière, Les femmes savantes] Escobar fait cette règle générale : les biens acquis par des voies honteuses, comme par un meurtre, une sentence injuste, une action déshonnête, sont légitimement possédés, et on n'est point obligé à les restituer. [Pascal, Les provinciales] Il [Lamoignon] fit restituer à ces malheureux ce qu'ils croyaient avoir perdu. [Fléchier, Oraisons funèbres]

    Absolument. Il [le jésuite] m'en apprit tant la dernière fois, que j'aurai bien de la peine à tout dire : vous verrez des principes bien commodes pour ne point restituer. [Pascal, Les provinciales]

    Restituer l'honneur à quelqu'un, lui rendre l'honneur. Cet arrêt lui a restitué l'honneur.

  • 4Les lieux donnés à loyer doivent être restitués par le locataire tels qu'il les a reçus, ils doivent être remis, rétablis et rendus dans le même état.
  • 5Se restituer, vpron Être remis en son premier état. Lorsque cette situation s'est restituée. [Descartes, Foetus, 5]
  • 6Revenir auprès de. Vous ne doutez pas, bonnes amies, que je ne sois aussi pressé de me restituer à ceux qui me sont chers, qu'ils peuvent l'être de me revoir. [Diderot, dans le dict. de DOCHEZ.]

+

RESTITUER.
1Ajoutez :

Remettre en honneur, en usage. N'est-ce pas l'étude et l'amour de la nature qui, de nos jours, ont restitué le paysage ? [Bürger, Salons de 1861 à 1868, t. II, p. 222]

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