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retracer

vt (re-tra-sé. Le c prend une cédille devant a et o : retraçant, retraçons)
  • 1Tracer de nouveau ou d'une manière nouvelle. Cette allée est mal tracée ; il faut la retracer.
  • 2 Fig. Rappeler le souvenir, renouveler la mémoire. Dans un temps.... où chacun, retraçant dans son esprit les sujets qu'il a de s'en louer ou de s'en plaindre [des défunts], fait leur épitaphe à sa mode. [Fléchier, Oraisons funèbres] Retracez-lui d'Esther l'histoire glorieuse. [Racine, Esther] D'adorateurs zélés à peine un petit nombre Ose des premiers temps nous retracer quelque ombre. [Racine, Athalie] C'est une succession si rapidement variée que, si l'on peut tout sentir, je crois impossible de tout retracer. [Marivaux, Le paysan parvenu] C'est à la réflexion à graver les idées dans la mémoire, c'est à la mémoire à les retracer à la réflexion. [Condillac, Gramm. Motif des étud.] Tel est le médecin philosophe qu'Hippocrate comparait à un dieu, sans s'apercevoir qu'il le retraçait en lui-même. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis] Les souvenirs qui retracent l'enfance sont délicieux ; c'était le temps de la paix, de la joie naïve et pure, de l'innocence. [Genlis, Mères riv. t. III, p. 289, dans POUGENS]
  • 3Se retracer, retracer à soi, rappeler dans sa mémoire. Je me retraçais toutes les traverses que j'avais essuyées. [Marivaux, Le paysan parvenu] Nous ne fîmes plus que nous retracer l'heureux temps où la Popelinière était pour nous un hôte aimable. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants]
  • 4Se retracer, vpron Être rappelé dans la mémoire. Ces sortes de douleurs se retracent bien aisément, quand on se laisse la liberté d'y penser. [Sévigné, 7 fév. 1680] Quelquefois même nos idées se retracent sans que nous y ayons part, et se présentent avec tant de vivacité.... [Condillac, Conn. hum. II, 2] La nuit affreuse qui suivit se retrace encore à ma mémoire. [Genlis, Voeux témér. t. I, p. 189, dans POUGENS]
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