roture
nf (ro-tu-r')	 
- 1État d'une personne ou d'un héritage qui n'est pas noble. Terre en roture. Posséder en roture. À se croire d'un rang d'éclat environné, Quoiqu'en pleine roture on soit quelquefois né . [Hauteroche, Les Bourgeoises de qualité]Les Suisses s'offensent d'être dits gentilshommes, et prouvent la roture de race pour être jugés dignes de grands emplois . [Pascal, Pensées]Il s'en trouve qui, nés à l'ombre des clochers de Paris, veulent être Flamands ou Italiens, comme si la roture n'était pas de tout pays . [La Bruyère, XIV]On la trouve encore [la coutume de faire héritier le dernier des mâles qui reste avec le père] en Bretagne, où elle a lieu pour les rotures . [Montesquieu, L'esprit des lois]Les Trublet, se trouvant très illustrés de l'ancienneté sans tache de leur roture, n'ont jamais eu la sotte vanité, comme tant d'autres, de se faire, de bourgeois anciens, gentilshommes nouveaux . [D'alembert, Éloges, Trublet.]Lorsqu'un fief tombe en roture, malheur si commun de nos jours.... [Courier, Lettres de France et d'Italie]Fig. Mais enfin par le temps le mérite avili Vit l'honneur en roture et le vice ennobli . [Boileau, Satires]Vous me peignez un fat qui met l'esprit en roture . [La Br. XII]Puisque l'amour et la nature, Avec le sens commun, sont tombés en roture . [Lachaussée, Retour impr. I, 1]
- 2Collectivement. Les roturiers. La fatuité égale la roture aux meilleurs noms . [Vauvenargues. Nouv. max. 156]Assujettie à ses emplois, Jadis l'opulente roture N'osait aspirer à nos droits . [Bernis, Ép. 2e, Moeurs.]Si la roture en France n'eût jamais dérogé, ni la valeur dégénéré en gentilhommerie, jamais nos femmes n'eussent entendu battre vos tambours [de vous, ennemis] . [Courier, 2e lettre au censeur.]
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