Voir les citations avec "réforme"

réforme

nf (ré-for-m')
  • 1Changement en bien, par rapport aux moeurs, et, particulièrement, par rapport à la piété. Un homme abondamment pourvu de tout, à qui rien ne manque, s'érige aisément en prédicateur de la plus exacte réforme. [Bourdaloue, Panégyr. t. I, p. 12] Un homme de talent et de réputation, s'il est chagrin et austère, il effarouche les jeunes gens, les fait penser mal de la vertu, et la leur rend suspecte d'une trop grande réforme, et d'une pratique trop ennuyeuse. [La Bruyère, XII] J'ai renoncé aux vanités du monde, et je me suis jeté dans la réforme. [Regnard, Sérénade] S'il y a quelque réforme à tenter dans les moeurs publiques, c'est par les moeurs domestiques qu'elle doit commencer. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]
  • 2Action de ramener à l'ancienne forme ou de donner une forme meilleure. La réforme d'un empire. Croyez-moi, après qu'on a bien raisonné ou sur l'amour, ou sur telle autre matière qu'on voudra, on trouve au bout du compte que les choses sont bien comme elles sont, et que la réforme qu'on prétendrait y apporter gâterait tout. [Fontenelle, Dial. II, morts anc. mod.] L'histoire de Lycurgue, la réforme qu'il fit dans Sparte, et les lois qu'il y établit. [Rollin, Histoire ancienne] Il [l'abbé de Saint-Pierre] pensait que les établissements les plus utiles avaient besoin de réforme ; il les comparait à des horloges, qu'il faut de temps en temps nettoyer et remonter. [D'alembert, Éloges, l'abbé de St-P. note 11] On ne peut faire une réforme véritablement avantageuse, qu'autant qu'on donne à la nation la faculté de faire elle-même les lois. [Condillac, Étud. hist. III, 4]

    La réforme des abus, le retranchement des abus qui se sont introduits. Tout abus doit être réformé, à moins que la réforme ne soit plus dangereuse que l'abus même. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]

    Réforme parlementaire, ou, absolument, la réforme, s'est dit des mesures qui ont modifié la composition du parlement d'Angleterre. Singulier homme, philosophe, lettré autant qu'on saurait être, grand partisan de la réforme non parlementaire seulement, mais universelle, il veut refaire tous les gouvernements de l'Europe, dont le meilleur, dit-il, ne vaut rien. [Courier, Pamphlets]

    Réforme s'est dit, absolument, de la réforme électorale, c'est-à-dire des changements à apporter dans la loi qui régissait les élections en France sous Louis-Philippe ; cette réforme qu'on demandait consistait dans l'adjonction, à la liste électorale, des capacités, c'est-à-dire des hommes exerçant les professions libérales.

  • 3La réforme, les changements que Zwingle et Calvin ont introduits au XVIe siècle dans la doctrine et dans la discipline catholiques ; aujourd'hui réforme se dit, comme réformation, de l'ensemble du mouvement protestant. À ce mot de réforme, tout le monde applaudissait ; des milliers de chrétiens se pervertissaient, les simples se laissaient surprendre, les libertins secouaient le joug de l'Église, les politiques demeuraient neutres et indifférents. [Bourdaloue, 3° Dim. après la Pentec. Dominic. t. II, p. 361]

    Corps de doctrine adopté par les protestants.

    Communion des Églises protestantes.

    Les catholiques disent : la prétendue réforme.

  • 4Rétablissement de l'ancienne discipline dans un ordre religieux. La sage abbesse, qui la crut [Anne de Gonzague] capable de soutenir sa réforme, la destinait au gouvernement. [Bossuet, Oraisons funèbres] J'ai vu dans Saint-Denis la réforme établie. [Boileau, Le lutrin] Rancé (Jean le Bouthillier de), né en 1616, commença par traduire Anacréon, et institua la réforme effrayante de la Trappe. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] M. le Camus, évêque de Bellay, observe que le seul ordre des minoritains a souffert plus de vingt-cinq réformes en quatre cents ans. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]
  • 5Réduction, licenciement partiel des troupes (sens aujourd'hui peu usité). Dès que la paix sera faite, on s'occupera de la réforme des troupes ; on dit aujourd'hui réduction.
  • 6Anciennement, mesure par laquelle on ôte leur emploi à des officiers, en leur conservant néanmoins une partie de leur traitement ; c'est ce qu'on appelle aujourd'hui mettre à la suite. Traitement de réforme. Il a obtenu la réforme. Être mis à la réforme.

    Aujourd'hui, éloignement, de l'armée, d'un militaire reconnu impropre au service.

    Congé de réforme, congé accordé à un soldat reconnu impropre au service.

  • 7Remplacement des chevaux de cavalerie, d'artillerie, etc. qui ne sont plus en état de servir.

    On le dit quelquefois des chevaux réformés. On va vendre les réformes de tel régiment.

    Il se dit aussi d'armes détériorées qu'on met au rebut. La plupart des distributions de détail du gaz hydrogène dans les diverses parties de l'hôpital Saint-Louis se font au moyen de canons de fusils de réforme. [Girard, Instit. Mém. scienc. 1821 et 1822, t. V, p. 7]

  • 8Réduction à un moindre nombre des employés d'une administration. Il y a une grande réforme dans ce ministère.
  • 9Diminution dans la dépense, dans le train d'une maison. Il fallait mettre la réforme dans son ménage. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Je commençai ma réforme par ma parure. [Rousseau, Les confessions]

    Faire une grande réforme dans sa maison, diminuer sa table, ses équipages, le nombre de ses domestiques.

  • 10Autrefois, réforme des monnaies, action de rétablir la valeur des monnaies dont on avait surhaussé le prix.
  • rechercher