séquestrer
vt (sé-kè-stré)	 
- 1Mettre quelque chose en séquestre. On a séquestré ses biens, ses revenus. Le pape Urbain VIII avait obtenu qu'on séquestrât cette province [la Valteline] entre ses mains, et ne désespérait pas de la garder . [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]
- 2Mettre à part, mettre de côté. Il avait séquestré les meilleurs effets pour frauder les héritiers de sa femme . [Dictionnaire de l'Académie Française]Pour ne s'en point servir aux plus rigoureux mois, Dans le fond d'un grenier on séquestra le bois . [Boileau, Satires]
- 3Renfermer illégalement une personne.
- 4 Fig. Écarter, séparer des personnes d'avec quelques autres. Lorsque Ozias, frappé de la lèpre par un coup manifeste de la main de Dieu, prit la fuite tout hors de lui-même, on entendit bien que la volonté de Dieu était qu'on le séquestrât, selon la loi, de la société du peuple . [Bossuet, 5e avert. 57]Il étudiait encore en troisième, lorsqu'il lui resta d'une maladie une surdité assez considérable qui le séquestra presque entièrement du commerce des hommes, du moins du commerce inutile . [Fontenelle, Amontons.]En le séquestrant tout à fait du commerce des hommes qu'il fuit, quel mal lui fait-on ? [Rousseau, Rousseau juge de Jean-Jacques. Dialogues]
- 5Se dit en parlant d'animaux atteints de maladie contagieuse.
- 6Se séquestrer, vpron Se mettre, se tenir loin du commerce des hommes. Certains saints, Pour mieux vaquer à leurs pieux desseins, Se séquestraient, vivaient comme des anges . [La Fontaine, Diable.]Je me suis séquestrée du monde, parce que je me suis aperçue que j'ai assez d'affaires en moi-même . [Bossuet, Vêture d'une postulante bernardine, 3]Je pris la vie en dégoût et le monde en horreur ; je ne désirais plus que de m'en séquestrer . [Staal, Mém. t. III, p. 117]
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