sevrer
vt (se-vré) La syllabe se prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je sèvre, je sèvrerai	 
- 1Retrancher à un enfant le lait de sa nourrice, et le faire passer à une nourriture plus solide. Comme on sèvre les enfants, lorsqu'il est temps de leur ôter le lait pour leur donner des aliments solides . [Fénelon, Télémaque]On sèvre trop tôt les enfants ; le temps où on doit sevrer est indiqué par l'éruption des dents, et cette éruption est communément pénible et douloureuse . [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]
- 2Il se dit aussi des animaux domestiques. Il faut avoir attention, lorsqu'on sèvre les jeunes poulains, de les mettre dans une écurie propre, qui ne soit pas trop chaude . [Buffon, Quadrupèdes]
- 3 Terme de jardinage. Couper et séparer de la plante mère les marcottes lorsqu'elles ont pris racine, ou les rameaux greffés en approche. Sevrer une marcotte.
- 4 Fig. Priver, frustrer. L'honneur.... Qui trahit notre espoir, qui sèvre nos désirs . [Régnier, Satires][Gens] Qui ne sauraient souffrir qu'un autre ait les plaisirs, Dont le penchant de l'âge a sevré leurs désirs . [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]Si l'on demande de quoi donc il faut sevrer les chrétiens, on répondra, selon la méthode des nouveaux spirituels, que c'est des motifs répandus partout dans l'Écriture . [Bossuet, 4e écrit, I, 22]Autant que je les sèvre [les pensionnaires de Saint-Cyr] de tous les plaisirs de dehors, autant suis-je soigneuse de leur en procurer au dedans . [Maintenon, Lettres]
- 5Se sevrer v. réfl. Se priver, s'abstenir. Se sevrer des plaisirs du monde. C'est donc alors qu'il se faut sevrer de tous les motifs du salut et du bonheur éternel ; mais qui bannira ces motifs ? qui aura l'autorité d'exempter les âmes d'un motif répandu partout dans l'Écriture ? [Bossuet, 4e écrit, I, 23]
- rechercher






