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soucier

vt (sou-si-é), je souciais, nous souciions, vous souciiez ; que je soucie, que nous souciions, que vous souciiez
  • 1Causer de l'inquiétude. Penses-tu, lui dit-il [le moucheron au lion], que ton titre de roi Me fasse peur ni me soucie ? [La Fontaine, Fables] Hé ! je crois que cela faiblement vous soucie. [Molière, Le dépit amoureux]
  • 2Se soucier, vpron Avoir de l'inquiétude. Quand Cupidon, qui me vit pâle et triste, Me dit : pourquoi te soucier ? [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses]
  • 3 Particulièrement. Avoir souci de, prendre intérêt à. De vous dire combien de fois on me parla de vous, combien on me demanda de vos nouvelles, combien on me fit de questions sans attendre la réponse ; combien j'en épargnai, combien on s'en souciait peu, combien je m'en souciais encore moins ; vous reconnaîtriez au naturel l'iniqua corte. [Sévigné, 299] Des mémoires confus, qu'ils se sont contentés de mettre dans un ordre agréable, sans se trop soucier de la vérité. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Ceux qui se voyaient ruinés n'avaient de ressource que dans les séditions, et en tout cas se souciaient peu que tout pérît après eux. [Bossuet, ib. III, 7] Je n'ai de crédit que pour les choses dont je ne me soucie point. [Maintenon, Lettres] Ce n'est pas qu'ils [les enfants des rois] se soucient des hommes, ni qu'ils craignent, par bonté, de les affliger ; mais c'est que, pour leur propre commodité, ils ne veulent point voir autour d'eux des visages tristes et mécontents. [Fénelon, Télémaque] Le soldat, qui ne se souciait ni de son problème ni de sa démonstration [d'Archimède], irrité de ce délai, tire son épée et le tue. [Rollin, Histoire ancienne] Je ne me soucie point des querelles sur la musique ; je ne songe et je ne songerai, à mon agonie, qu'à la bonne cause, dont il paraît qu'on ne se soucie plus guère. [Voltaire, Correspondance] Je dis ce que je pense, et je me soucie fort peu que les autres pensent comme moi. [Voltaire, Candide, ou L'optimiste]

    Fig. Je ne me soucie pas qui fera les vignes après ma mort.

    Ironiquement. Je me soucie bien de cet homme-là ! qu'ai-je besoin de lui ?

    Se soucier peu de.... est un euphémisme, pour ne se pas soucier du tout. Maron n'éclaircit pas trop bien Qui des deux est l'Arcadien, Et qui vient de l'Acarnanie, Et Scarron fort peu s'en soucie. [Scarron, Virgile travesti]

  • 4Se soucier de quelqu'un ou de quelque chose, en avoir envie. Eh ! qui vous dit, monsieur, que l'on ait cette envie, Et que de vous enfin si fort on se soucie ? [Molière, Les femmes savantes]

    Je ne me soucie pas, il ne me plaît pas, il ne me convient pas. Je ne me soucie point de lire Télémaque. [Maintenon, Lettres] Et si d'un autre côté vous étiez moins curieuse, vous ne vous soucieriez pas de le savoir. [Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des Mondes]

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- REM. Dans l'Angoumois, soucier a un sens très particulier dont aucune trace ne se trouve à l'historique. Il y signifie abonder, faire de l'effet, avoir de l'importance : cela soucie beaucoup ; cela ne soucie guère. C'est surtout une terme de ménage.

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