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soupe

nf (sou-p')
  • 1Sorte d'aliment fait de potage et de tranches de pain, ou même de pâtes, de riz, etc. et qui se sert avant tout autre mets. Une soupe au vermicelle. Une soupe à la semoule. Soupe grasse. Soupe maigre. Soupe aux herbes. Soupe à la purée. Soupe au lait. Et lui qui pour la soupe avait l'esprit subtil. [Régnier, Satires] Ils s'ennuyaient particulièrement de ne point manger la soupe. [Pellisson, Lettres historiques] Quoi ! je mettrais, dit-il, un tel chanteur [un cygne] en soupe ! [La Fontaine, Fables] Une soupe à bouillon perlé, soutenue d'un jeune gros dindon, cantonnée de pigeonneaux, et couronnée d'oignons blancs mariés avec la chicorée. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Je vis de bonne soupe et non de beau langage ; Vaugelas n'apprend point à bien faire un potage. [Molière, Les femmes savantes] L'Allemagne s'est illustrée par sa soupe à la bière, qui, soit dit entre nous, ne vaut pas le diable. [Scribe Et Mazères, Vatel, sc. 4]

    Dès qu'on a mangé la soupe, dès le matin, à cause de l'habitude, très répandue, de manger le matin de la soupe. Pour les avertir que demain Leurs envoyés soient en chemin, Dès qu'ils auront mangé la soupe, Courrier burlesque, p. 22.

    Dès la soupe, dès le commencement du repas.

    Par dénigrement, marchand de soupe, maître de pension.

    Soupe économique, sorte de soupe faite non avec de la viande, mais avec des os. Il a poussé si loin l'ardeur philanthropique, Qu'il nourrit tous ses gens de soupe économique. [Étienne, les Deux gendres, I, 1]

    Soupe jacobine, voir JACOBIN.

    Fig. S'emporter comme une soupe au lait [le lait chauffé se gonfle et déborde], s'irriter facilement et promptement. Ce mot-là fit élever le mari comme une soupe au lait. [Comte de Caylus, Hist. de M. Guill. Oeuvr. t. x, p. 30, dans POUGENS.]

    Fig. La soupe à l'oignon, se dit, dans l'argot des artistes, de tous ceux qui ont passé par l'École des beaux-arts et qui sont arrivés, de façon ou d'autre, par la filière administrative.

    Soupe au lait, soupe de lait, se dit adjectivement des chevaux qui sont d'un blanc tirant sur l'isabelle, et des pigeons de la même couleur. Chevaux soupe de lait. Jument soupe au lait. Pigeons soupe de lait.

  • 2 Par extension, dîner en général. Allons, venez manger ma soupe, vous me donnerez à souper ce soir. [Marivaux, Le paysan parvenu] Bonjour, ma nièce ; venez-vous manger la soupe avec nous ? [Genlis, Théât. d'éduc. la Lingère, I, 6]

    Venez manger ma soupe, locution blâmée par Mme de Genlis, Mém. t. v, p. 92, dans POUGENS, mais sans fondement.

    Soupe des rentiers, s'est dit jadis pour un ordinaire peu succulent. Mais surtout évitons la soupe des rentiers, Et tendons nos filets chez de gros financiers. [Colnet, l'Art de dîner en ville, I]

  • 3 Par antonomase, tranche de pain coupée mince, qu'on met dans la soupe. Mettez deux ou trois soupes dans ce bouillon. Une soupe de pain.

    Tailler la soupe, couper du pain par tranches pour le mettre dans le potage.

    Tremper la soupe, mettre les tranches de pain dans le potage quelque temps avant de le servir, afin qu'elles s'humectent. Les bedeaux, distributeurs discrets de ces fragments consacrés [pain bénit offert par un riche personnage], auront de quoi tremper leurs soupes pendant huit jours, et pourront manger leurs potages au pain bénit. [Merc. Tabl. de Par. ch. 133]

    Populairement et fig. Tremper une soupe, rosser. Je vais te tremper une soupe.

    Trempé, mouillé comme une soupe, très mouillé.

  • 4Soupe au vin, soupe au perroquet, soupe à perroquet, tranches de pain dans du vin.

    Ivre comme une soupe, se dit d'un homme qui a beaucoup bu et s'est enivré. Tantale est ivre comme une soupe. [Boileau, Héros de rom.]

    Soupe en vin, sorte de couleur rouge. Les draps et autres étoffes qu'ils teindront et feront teindre en grandes et hautes couleurs, comme écarlate, cramoisi, soupe en vin, et autres couleurs parfaites, Règl. des manuf. 22 oct. 1697. On y compte quatre variétés, qui sont les gris de fer, les chamois, les soupes en vin et les gris doux. [Buffon, Oiseaux]

  • 5Préparation alimentaire consistant en fourrages verts ou secs que l'on a fait infuser dans l'eau chaude (thé de foin), ou que l'on fait cuire. Les soupes se donnent à tous les animaux, mais principalement au bétail à l'engrais, aux élèves et aux femelles laitières ; on y fait entrer du foin, du regain, des racines et tubercules, des feuilles, des débris de jardin.
  • 6Soupe crottée, ancien potage ou ragoût.
  • 7Tabac frisé roulé dans une demi-feuille de choix.

PROVERBES

La soupe fait le soldat, une nourriture simple rend propre aux fatigues de la guerre. Elle me ferait de mauvaise soupe, et, comme dit l'autre, c'est la soupe qui nourrit le soldat. [Carmontelle, Proverbes, le Grand chemin, sc. 8]

Quelqu'un lui a mangé le dessus de sa soupe, se dit d'une personne qui est de mauvaise humeur.

Sa soupe est maigre, se dit d'un homme qui fait mauvaise chère.

REMARQUE

1. On dit soupe aux choux, soupe aux herbes, soupe au lait, etc. et non soupe de choux, d'herbes, de lait, etc.

2. De Caillières, en 1600, observe que soupe pour potage est un mot bourgeois.

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