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suffisance

nf (su-fi-zan-s')
  • 1Ce qui suffit, ce qui est assez. Avoir suffisance de blé. Avant qu'elle [une dame] en eût pris sa suffisance [de danse]. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] On avait dès le matin renvoyé Mme de Verneuil à Paris, trouvant qu'elle en avait eu sa suffisance [de la fête]. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]
  • 2Il s'est dit de la grâce dans les querelles qu'elle a suscitées. Supposez que tous les hommes aient des grâces suffisantes ; il n'y a rien de plus naturel que d'en conclure que la grâce efficace n'est donc pas nécessaire pour agir, puisque la suffisance de ces grâces générales exclurait la nécessité de toutes les autres. [Pascal, Les provinciales] N'est-ce point ici quelque chose de semblable à cette suffisance qui ne suffit pas ? [Pascal, ib. IV]
  • 3Capacité intellectuelle. Qu'est-ce qu'on peut dire à la louange de messieurs les secrétaires d'État, qui ne soit au-dessous de leur inestimable suffisance et de leur incomparable probité ? [Malherbe, à M. de Luynes, trad. du XXXIIIe liv. de Tite Live.] Quand on est assuré de la suffisance de son guide, il n'y a que plaisir à être mené. [Guez de Balzac, Correspondance] Broussel, personnage d'une ancienne probité, de médiocre suffisance, et qui avait vieilli dans la haine des courtisans. [La Rochefoucauld, Mémoires] Homme de suffisance, homme de capacité. [Molière, Le mariage forcé] Nous ne pouvons pas seulement voir un avocat en soutane et le bonnet en tête, sans une opinion avantageuse de sa suffisance. [Pascal, Pensées] La vie des hommes est trop importante, on y agit avec plus de respect ; les lois ne l'ont pas soumise à toutes sortes de personnes, mais seulement aux juges dont on a examiné la probité et la suffisance. [Pascal, Les provinciales] On estime les choses à proportion du degré de suffisance qui est requis pour les bien faire. [Montesquieu, L'esprit des lois]
  • 4Il s'est dit pour capacité, droit politique. Le roi étant informé de sa capacité et suffisance. La plupart des citoyens, qui ont assez de suffisance pour élire, n'en ont pas assez pour élus. [Montesquieu, L'esprit des lois]
  • 5Vanité, présomption ridicule. À son ton naturellement tranchant, il ajouta la suffisance d'un parvenu. [Rousseau, Les confessions] Jusqu'à ce que la suffisance soit devenue la mesure du mérite, il faudrait se garder d'en prendre le ton. [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque] Décidant avec suffisance, à la fois pédant et superficiel. [Genlis, Veillées du château t. I, p. 347, dans POUGENS] Il a bien de la suffisance pour avoir de l'esprit. [Genlis, Théât d'éducation, le Voyageur, I, 2]

    On dit souvent d'un sot présomptueux, que rien n'égale sa suffisance, si ce n'est son insuffisance.

    Il se dit aussi des manières. La suffisance de son maintien et de ses manières. [Genlis, Mèr. riv. t. III, p. 43, dans POUGENS]

  • 6À suffisance, en suffisance, loc. adv. Suffisamment, assez. Il y a eu cette année du blé en suffisance. Il y avait abondance de munitions de guerre et de bouche, et de l'artillerie à suffisance. [Saint-simon, t. VIII, p. 441, éd. CHÉRUEL.] Il peut, sans préjudice de sa félicité, ignorer la nature de l'or et de l'argent, pourvu qu'il en possède à suffisance de ses besoins. [Boulainvilliers, Réfut. de Spinosa, p. 147]

    PROVERBE

    Qui n'a suffisance n'a rien, quelques avantages qu'on ait d'ailleurs, si on manque de ce qui est nécessaire, on n'a rien.

+

SUFFISANCE.
3Ajoutez :

Suffisance à, habileté à. L'amas des consolations, L'éclat des révélations, Ne sont pas du mérite une marque fort sûre ; Et ni par le degré plus haut, Ni par la suffisance à lire l'Écriture, On ne juge bien ce qu'il vaut. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]

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