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survivre

vi (sur-vi-vr')

Il se conjugue comme vivre.

  • 1Demeurer en vie après quelque personne ou quelque chose. Et, si la vérité se peut dire sans crime, C'est avecque plaisir qu'on survit à sa mort [d'un mauvais roi]. [Malherbe, II, 1] Heureux l'homme qu'un doux hymen unira avec elle ! il n'aura à craindre que de la perdre et de lui survivre. [Fénelon, Télémaque] Charles IX ne survécut pas longtemps à ces horreurs [Saint-Barthélemy]. [Voltaire, Histoire du parlement de Paris] Mme de Maintenon survécut quatre ans au roi. [Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 275, dans POUGENS]

    Activement (cas auquel il a pour complément un nom de personne). Il a survécu tous ses enfants. [Vaugelas, Q. C. 430] Je plains bien moins les morts que ceux qui les survivent. [Mairet, Soliman] On ne peut avoir, en servant ces sortes de malades [les pestiférés] que la malheureuse consolation de les voir mourir, ou la triste espérance de les survivre de quelques jours. [Fléchier, Oraisons funèbres] La Vauguyon ne la survécut [sa femme] que d'un mois. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

  • 2 Fig. Vivre après la perte de quelque chose de précieux. Il n'est point permis de dire : survivre sa gloire, survivre sa réputation ; il faut dire toujours : survivre à sa gloire, à sa réputation. Acad. Observ. sur Vaugel. p. 182, dans POUGENS] La Providence a voulu que la reine survécût à ses grandeurs, afin qu'elle pût survivre aux attachements de la terre. [Bossuet, Oraisons funèbres] Que craint-on d'un enfant [Astyanax] qui survit à sa perte ? [Racine, Andromaque] Quelques auteurs, au rapport de Suétone.... disent qu'à son retour de Grèce.... il [Térence] perdit cent trente-huit pièces qu'il avait traduites de Ménandre, et qu'il ne put survivre à un tel accident. [Rollin, Histoire ancienne] Est-il une mort plus cruelle que de survivre à l'honneur ? [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]
  • 3 Fig. En parlant des choses, subsister après. Mais que ma cruauté survive à ma colère ? Que, malgré la pitié dont je me sens saisir, Dans le sang d'un enfant je me baigne à loisir ? Non, seigneur. [Racine, Andromaque] Il est si rare que l'amitié survive ou succède à l'amour. [Duclos, Oeuvr. t. VIII, p. 183]

    Activement. Quoi ! ta rage, dit-il, n'est donc pas assouvie, Et tes déloyautés ont survécu ta vie ! [Rotrou, Antigone]

  • 4Se survivre, vpron Vivre après sa mort.

    Se survivre dans ses enfants, dans ses ouvrages, laisser après soi des enfants, des ouvrages qui perpétuent le souvenir du nom qu'on portait.

    Conserver son autorité après sa mort. [Louis XIV] voulant se survivre à lui-même, semblait avoir prétendu régner encore après sa mort. [Montesquieu, Lettres persanes]

  • 5Se survivre à lui-même, survivre à soi-même, perdre avant la mort l'usage des facultés naturelles. Il y avait longtemps qu'il avait le chagrin de se survivre à lui-même. [Grimm, Corresp. t. I, p. 447]

    Fig. Tomber dans l'oubli. Le fameux cardinal Portocarrero mourut en ce temps-ci, après s'être longtemps survécu. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

REMARQUE

Dans le XVIIe et le XVIIIe siècles on disait encore au parfait défini : je survéquis ; aujourd'hui on ne dit plus que je survécus. Sa femme [d'Attalus, roi de Pergame] le survéquit. [Malherbe, le XXXIIIe livre de T.-Live, ch. 21] Pas un ne survéquit d'un combat si funeste. [Mairet, La mort d'Asdrubal] L'amour qui nous unissait survéquit à l'espérance. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]

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6 vt Survivre quelqu'un, lui survivre. S'il fût mort, vous ne l'eussiez pas voulu survivre. [Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.] Ayant survécu longtemps Métrodorus. [Malherbe, ib.]
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