talonner
vt (ta-lo-né)
- 1Suivre de près, marcher sur les talons.
Talonne un président, suis-le comme un valet
. [Régnier, Satires]Et le troisième Diorès Qui le talonne de si près [à la course]
. [Scarron, Virgile travesti]Tu me talonnes quand je sors, Tu m'attends quand je me retire, Tu me poursuis jusques aux bains
. [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses]Il la poursuit, la talonne, l'atteint
. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] - 2Poursuivre de près.
De même qu'un lion que vingt chasseurs talonnent
. [Tristan, La Mort de Chrispe ou Les Malheurs domestiques du Grand Constantin]Dans la nécessité ou de forcer ce gué, ou de combattre avec un grand désavantage Philippe, qui le talonnait de fort près
. [Saint-foix, Ess. Paris, Oeuv. t. v, p. 103, dans POUGENS] - 3Frapper du talon, de l'éperon.
Monte un cheval de bois.... Talonne le genet
. [Régnier, Satires] - 4 Fig. Presser vivement, jusqu'à l'importunité.
Il y a plus de cinq ou six mois que les imprimeurs me talonnent de telle sorte que tout ce que je puis faire ne va pas à revoir les feuilles de la première édition
. [Bayle, Lettres, p. 790, dans POUGENS]George, que tous les jours maint créancier talonne
. [Du Cerceau, Poés. Épigr. 29]Me talonnant sans cesse pour expédier les dépêches du roi et des ministres, il les signait en hâte
. [Rousseau, Les confessions]Talonner une femme, lui faire la cour de très près.
....voyant qu'il talonnait Hébé qui toujours s'éloignait
. [Scarron, Typh. V]Veuve d'un illustre époux [le maréchal de l'Hôpital], Vous nous la donnez bonne, Quand vous faites les yeux doux à ce pédant [Omer Talon] qui vous talonne
. Docum. inéd. sur l'hist. de Fr. Journ. d'Ol. Lefèvre d'Ormesson, t. II, p. 25, note 2] - 5 Fig. Il se dit des choses qui nous serrent de près.
Laissez-moi mon bavolet, avec mon teint fleuri ; je vous laisserai vos cent ans avec la mort qui vous talonne
. [Fénelon, t. XIX, p. 4]Sans les soixante-dix-huit ans qui me talonnent
. [Voltaire, Correspondance] - 6 Fig. Il se dit de ce qui presse, tourmente.
Les malheurs qu'elle avait prévus de si loin, commençaient à la talonner, et de toutes parts elle craignait des embûches
. [Voiture, Hist. Alcidalis.]Un homme, lequel se disant frère de la rose-croix, vous aurait prédit, il y a dix ou douze ans, quelque grand malheur talonner la France
. [Naudé, Rosecroix, VII, 4]Tant la frayeur les talonnait
. [Scarron, Virgile travesti]Que faites-vous dehors, et quel soin vous talonne, Vous à qui je défends de parler à personne ?
[Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]Pressé par la faim qui me talonnait
. [Rousseau, Les confessions] - 7 vi Terme de marine. En parlant d'un bâtiment, toucher le fond de la mer de l'extrémité de la quille. Le navire a talonné en franchissant la barre.
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TALONNER. - HIST. XVIe s. Je suis Jesus, lequel tu persecutes ; il t'est dur de talonner [regimber] contre l'aguillon
. Act. IX, 5, Nouv. Test. éd. Lefebvre d'Étaples, Paris, 1525]
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