trousse
- 1Amas ou faisceau de plusieurs choses liées ensemble. Trousse de linge.
Le manteau de voyage à l'épaule ; arrange ouvertement ta trousse, et qu'on voie ton cheval à la grille
. [Beaumarchais, Le mariage de Figaro, ou La folle journée]Grosse et longue botte de fourrage vert que porte derrière lui le cavalier qui revient de la provision.
Chaque mesure de seigle, chaque trousse de fourrage nous étaient disputées ; il fallait les arracher à l'ennemi
. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]Fig. Donner une trousse à quelqu'un, lui faire quelque tromperie (locution vieillie).
Indubitablement on m'a donné la trousse
. [Mairet, dans RICHELET] - 2Carquois (sens vieilli).
Plus une trousse d'amazone, Ses flèches et son baudrier
. [Scarron, Virgile travesti] - 3Étui où les barbiers mettent leurs rasoirs, leurs ciseaux, etc.
Une trousse où étaient deux rasoirs qui semblaient avoir rasé dix générations, tant ils étaient usés
. [Lesage, Histoire de Gil Blas de Santillane] - 4Espèce d'étui ou plutôt de portefeuille divisé en un certain nombre de compartiments et contenant les instruments les plus nécessaires à un chirurgien, à un vétérinaire.
- 5Trousse de jardinier, poche qui s'attache autour du corps avec une ceinture à boucles.
- 6Cuir qui enveloppe ou entoure la queue d'un cheval.
- 7Paquet de lamettes ou de petites barres d'acier destinées à forger ensuite des lames de sabre.
Certaine quantité de feuilles de fer battu pliées en deux.
- 8 Terme de maçon et de charpentier. Cordage de moyenne grosseur dont on se sert pour élever de médiocres fardeaux.
- 9Dans les mines, trousse à picoter, châssis de bois placé au fond du cuvelage dans le boisage à travers les niveaux.
Trousse-plate, dernière trousse à picoter, celle qui supporte toutes les autres.
- 10Assemblage des couteaux de la machine à fendre le fer.
- 11 Au pl. Chausses que portaient autrefois les pages, et que portaient aussi les chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit quand ils avaient leurs habits de novices.
Les jeunes gens imaginèrent les trousses, espèce de haut-de-chausse court et relevé, qui ne descendait qu'à la moitié des cuisses, et que l'on couvrait d'une demi-jupe
. [Saint-foix, Ess. Paris, Oeuv. t. IV, p. 114, dans POUGENS]Le roi a des trousses ou culottes fort courtes plissées et froncées, où sont attachés de longs bas de soie....
[Guillet de St-georges, dans Mém. inéd. sur l'Acad. de peint. publ, par DUSSIEUX, etc. t. I, p. 233]Chacune [barque, sur la Tamise] avait deux rameurs, tous vêtus comme l'étaient autrefois nos pages, avec des trousses et de petits pourpoints ornés d'une plaque d'argent sur l'épaule
. [Voltaire, Mél. litt. à M***, 1727]On disait d'un page qui avait fini son terme, qu'il avait quitté les trousses.
- 12Aux trousses, à la poursuite.
Dom pourceau criait en chemin, Comme s'il avait eu cent bouchers à ses trousses
. [La Fontaine, Fables]Un alguazil et des archers sont à vos trousses ; ils vont vous chercher d'hôtellerie en hôtellerie
. [Lesage, Le bachelier de Salamanque, ou Les mémoires de Don Chérubin de la Ronda, tirés d'un manuscrit espagnol]Ils sont actuellement aux trousses de Marmontel, qui, je crois, s'est trop avancé avec eux, et qui aura de la peine à s'en tirer
. [D'alembert, Lett. à Voltaire, 6 avril 1767]J'ai deux ministres à mes trousses, dont l'un veut me faire fusiller comme déserteur
. [Courier, Lettres de France et d'Italie]Être aux trousses de quelqu'un, être toujours à sa suite, ne pas le quitter.
Sous ma fenêtre il passe incessamment ; Je ne saurais faire un pas seulement Que je ne l'aie aussitôt à mes trousses
. [La Fontaine, Confid.]Tu n'as pas un jaloux à tes trousses, qui vienne te chicaner tes paroles et tes regards
. [Gherardi, Théât. ital. t. III, Font. de sapience, sc. 1] - 13En trousse, loc. adv. En croupe derrière un cavalier. Mettre une femme en trousse derrière soi.
Que dit-il, quand il voit, avec la mort en trousse, Courir chez un malade un assassin en housse [un médecin] ?
[Boileau, Satires]On dit plus souvent en croupe.
Se dit aussi des valises, des paquets qu'un cavalier porte derrière lui sur son cheval.
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En Normandie, ligne amorcée d'un paquet de vers qu'on laisse traîner au fond de la rivière, dans les temps d'orage, pour prendre des anguilles ; ces poissons sont si voraces qu'ils s'attachent à l'appât, et, plutôt que de lâcher prise, se laissent tirer hors de l'eau. [Delboulle, Gloss. de la vallée d'Yères, p. 331]
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