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trône

nm (trô-n')
  • 1Siége où les rois, les empereurs s'asseyent dans les fonctions solennelles de la souveraineté. Autour de ce même trône il y en avait vingt-quatre autres, sur lesquels étaient assis vingt-quatre vieillards vêtus de robes blanches. [Sacy, Bible, St Jean, Apocal. IV, 4] Sur son trône avec lui j'allais prendre ma place.... L'ingrat [Néron].... Se leva par avance, et, courant m'embrasser, Il m'écarta du trône où je m'allais placer. [Racine, Britannicus] Vous, enfants, préparez un trône pour Joas. [Racine, Athalie] Un seul de ses trônes [d'Aurengzeb] a été estimé par Tavernier cent soixante millions de son temps, qui en font plus de trois cents du nôtre. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Loin de se fixer sur ces objets, les regards se portent rapidement sur la statue et sur le trône de Jupiter ; ce chef-d'oeuvre de Phidias et de la sculpture fait, au premier aspect, une impression que l'examen ne sert qu'à rendre plus profonde. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]

    Par extension. Il me semble que je les vois déjà [les élus] dans un de ces trônes où ceux qui auront tout quitté jugeront le monde avec Jésus-Christ. [Pascal, Lettres]

  • 2 Fig. Il se dit de Dieu. Ce sont de ces protestations d'Antiochus, dont la justice divine n'est point fléchie, et qui ne pénètrent pas jusqu'au trône de la miséricorde. [Bourdaloue, Serm. 18e dim. après la Pentecôt. Domin. t. IV, p. 123] Dieu que la lumière environne.... Et dont le trône est porté par les anges. [Racine, Esther] [Dieu] Juge tous les mortels avec d'égales lois, Et du haut de son trône interroge les rois. [Racine, ib. III, 4]
  • 3 Fig. La puissance souveraine. Aujourd'hui dans le trône, et demain dans la boue. [Corneille, Polyeucte] Mademoiselle, cousine germaine du roi, Mademoiselle destinée au trône. [Sévigné, 9] Toute autre place qu'un trône eût été indigne d'elle. [Bossuet, Oraisons funèbres] Un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli. [Bossuet, Oraisons funèbres] Soit que Dieu élève les trônes, soit qu'il les abaisse. [Bossuet, ib.] Madame, née sur le trône, avait l'esprit et le coeur plus haut que sa naissance. [Bossuet, Oraisons funèbres] D'une commune voix ils l'appellent au trône. [Racine, Bajazet] Loin du trône nourri, de ce fatal honneur, Hélas ! vous ignorez le charme empoisonneur. [Racine, Athalie] Dans les lieux où l'erreur est sur le trône. [Massillon, Carême, Parole de Dieu.] Le trône, tout imposant qu'il est, ne préserve pas toujours du ridicule, nous l'avons vu. [Genlis, Mlle de Lafayette, p. 272, dans POUGENS] Un moment alors se réveilla [chez Napoléon] l'orgueil du trône et du génie. [Villem. Souven. contemp. les Cent-Jours, XII]

    Monter sur le trône, monter au trône, prendre possession de la royauté. Pour remonter au trône, on peut tout hasarder. [Corneille, Pertharite, roi des Lombards] Et les proscriptions et les guerres civiles Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix Pour monter sur le trône et nous donner des lois. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste]

    Mettre, placer sur le trône, donner la puissance souveraine. Depuis le temps que David avait été mis sur le trône par ordre de Dieu, la souveraine puissance appartenait à sa maison. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Quoique les maires, dans les derniers temps, eussent mis sur le trône celui des Mérovingiens qu'ils voulaient, ils n'avaient point pris de roi dans une autre famille. [Montesquieu, L'esprit des lois]

    Placer sur le trône, se dit aussi d'un monarque qui prend pour épouse une femme d'un rang inférieur. En Russie, Pierre Ier plaça sur le trône une femme née dans le dernier rang de la société. [Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 105, dans POUGENS]

    Se mettre sur le trône, s'emparer de l'autorité souveraine. Ce traître que Chinaladan.... avait fait général de ses armées.... prit Chinaladan dans Ninive, détruisit cette grande ville.... et se mit sur le trône de son maître. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

  • 4 Fig. La personne du souverain, son gouvernement. Ce sont les peuples tout seuls qui donnent aux grands le droit qu'ils ont d'approcher du trône ; et c'est pour les peuples tout seuls que le trône lui-même est élevé. [Massillon, Petit carême] Patkul.... fut député de la noblesse livonienne pour porter au trône les plaintes de la province. [Voltaire, Histoire de Charles XII]

    Discours du trône, discours que, dans les états constitutionnels, le souverain prononce à l'ouverture de chaque session des assemblées législatives.i Le discours du roi, que l'on appelle dans l'argot de ce temps-ci discours du trône ou discours de la couronne. [Alph. Karr, les Guêpes, déc. 1840]

  • 5Siége élevé où le pape se met dans certaines cérémonies publiques.

    Trône épiscopal, le siége qui est au haut du choeur dans les églises cathédrales, et où l'évêque se met quand il officie pontificalement.

  • 6 Au pl. Terme de théologie. Un des neuf choeurs des anges (on met un T majuscule). Parmi tant de Séraphins, de Trônes, d'Ardeurs.... nul ne se sentit assez de force pour s'offrir au sacrifice. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]
  • 7Le Trône, nom donné parfois à la constellation de Cassiopée, appelée aussi la Chaise.
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