tâtons (à)
loc. adv. (tâ-ton ; l's ne se prononce pas, même devant une voyelle, dit Chifflet, Gramm. p. 216)
- 1En tâtonnant dans l'obscurité.
On chercha, en s'éveillant comme à tâtons, les lois, on ne les trouva plus
. [Retz, Mémoires]Pendant que Destin courait à tâtons après ceux qui avaient enlevé Angélique
. [Scarron, Le Roman comique]Ils iront à tâtons comme dans les ténèbres
. [Sacy, Bible, Job, XII, 25]Notre commerce à tâtons [Mme du Deffant aveugle et Voltaire ayant mal aux yeux] devient vif, madame
. [Voltaire, Correspondance]Ce sont des enfants de la messe de minuit, qui cherchent Dieu à tâtons, se dit de débauchés qui profitent de l'occasion de ce jour-là.
- 2 Fig. D'une manière incertaine ; en essayant de divers moyens dont on n'est pas sûr.
Nous vivons à tâtons, et dans ce monde ici Souvent avec travail on poursuit du souci
. [Régnier, Satires]Je ne puis souffrir qu'au commencement d'une carrière où l'on ne marche encore qu'à tâtons, on prétende avoir atteint ceux qui sont au bout
. [Boursault, Lett. nouv. t. II, p. 71, dans POUGENS]Les gens qui n'ont point de principe dans les affaires, et qui n'ont point de vrai discernement des esprits, vont toujours comme à tâtons ; c'est un hasard quand ils ne se trompent pas
. [Fénelon, Télémaque]Il est difficile de pénétrer dans les profondeurs de l'histoire ancienne ; quand on y saisirait la vérité à tâtons, on ne serait jamais sûr de la tenir
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]
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