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épithète

nf (é-pi-tè-t')
  • 1Mot qualificatif. Amas d'épithètes. Encor si, pour rimer dans sa verve indiscrète, Ma muse au moins souffrait une froide épithète. [Boileau, Satires] En général, il ne faut pas multiplier les épithètes sans nécessité ; car tout mot qui n'est pas nécessaire nuit à la liaison. [Condillac, Art d'écrire, I, 5] C'est en partie de la liberté que nos pères prenaient de donner des épithètes aux personnes qu'est venu l'usage des noms propres de famille. [Dumarsais, Mél. gramm. t. v, p. 228]

    Épithètes caractéristiques, celles qui caractérisent immédiatement un objet, une situation ; épithètes oiseuses, celles qui ne signifient rien ou presque rien ; épithètes contradictoires, celles qui disent le contraire de ce que l'auteur devrait dire.

    Se dit, dans les dictionnaires poétiques ou gradus, des adjectifs qui peuvent être donnés comme épithètes à un substantif, et qui, réunis sous un même coup d'oeil, aident l'élève à faire des vers latins.

  • 2Qualification, presque toujours en mauvaise part. L'épithète est un peu forte.

REMARQUE

Ce mot a été longtemps masculin : épithètes oisifs. [Guez de Balzac, dans MÉNAGE, Remarques] épithète mal placé. [Vaugelas, ib.] Aujourd'hui il est féminin.

SYNONYME

ÉPITHÈTE, ADJECTIF. Ces deux mots signifient étymologiquement la même chose. Mais, chez nous, l'usage met entre eux une différence qui est très bien exprimée dans le passage suivant : " En éloquence et en poésie, on appelle épithète un adjectif sans lequel l'idée principale serait suffisamment exprimée, mais qui lui donne ou plus de force, ou plus de noblesse, ou plus d'élévation, ou quelque chose de plus fin, de plus délicat, de plus touchant, ou quelque singularité piquante, ou une couleur plus riante et plus vive, ou quelque trait de caractère plus sensible aux yeux de l'esprit, " MARMONTEL, Élém. littér. Oeuv. t. VII, p. 239, dans POUGENS.

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