Ma tête, fatiguée et presque épuisée par quarante ans de méditations profondes |
Lett. au roi de Pr. 15 août 1776 |
méditation |
Rameau nous a donné non la meilleure musique dont il fût capable, mais la meilleure que nous pussions supporter |
Lib. de la mus. Oeuvres, t. III, p. 342, dans POUGENS. |
meilleur, eure |
La nature, qui, en nous condamnant à vivre, nous a laissé deux précieuses ressources, la mort pour finir les maux qui nous déchirent et la mélancolie pour nous faire supporter la vie dans les maux qui nous flétrissent |
Tomb. l'Espinasse. |
mélancolie |
Vous êtes à la fois gaie et mélancolique, mais gaie par votre naturel, et mélancolique encore par réflexion |
Portr. de Mlle de l'Espinasse. |
mélancolique |
Le cinquième volume de mes Mélanges ne paraît point encore ici |
Lett. à Voltaire, 6 avr. 1767 |
mélange |
J'aurais autant aimé ne pas voir mes chers compatriotes mêlés dans cette plaisanterie |
Lett. roi de Prusse, 9 oct. 1772 |
mêlé, ée |
Que la postérité serait surprise de voir les Voltaire et les Montesquieu déchirés dans la même page où l'écrivain le plus médiocre est célébré ! |
Mél. litt. Oeuv. t. III, p. 275, dans POUGENS |
même |
Avec de si rares talents pour l'éloquence, la nature avait doué Bossuet d'une mémoire prodigieuse |
Éloges, Bossuet. |
mémoire [1] |
Nous avons déjà dit que la mémoire de Crébillon était surprenante : elle le fut jusqu'à la fin de sa vie, il n'écrivait jamais ses pièces qu'au moment où il fallait les faire représenter |
Éloges, Crébillon. |
mémoire [1] |
Vous ne me dites rien du mémoire de M. de la Chalotais : c'est, à mon avis, un terrible livre contre les jésuites, d'autant plus qu'il est fait avec modération |
Lett. à Voltaire, 21 mars 1762 |
mémoire [2] |
Nous avons bien des confrères qui menacent ruine, l'abbé Alary, le président Hénault, Paradis de Moncrif, qui sera bientôt Moncrif de Paradis |
Lett. à Voltaire, 25 janv. 1778 |
menacer |
Les amis de la Motte se plaignaient qu'il n'était pas assez ménagé dans cette pièce, et peut-être leurs plaintes n'étaient-elles pas sans fondement |
Éloges, Lachaussée. |
ménagé, ée |
Les égards supposent, dans ceux pour qui on les a, des qualités réelles ; les ménagements, de la puissance ou de la faiblesse ; les attentions, des liens qui les attachent à nous ; la circonspection, des motifs particuliers ou généraux de s'en défier |
Synon. Oeuv. t. III, p. 316, dans POUGENS |
ménagement |
Il ménage à l'esprit des espèces de repos que tout écrivain qui veut être lu et goûté doit avoir soin de placer de distance en distance, surtout s'il écrit pour des Français |
Éloges, l'abbé Dubos. |
ménager [1] |
Le vrai courage est celui qui combat les ridicules et les vices, ménage les personnes et obéit aux lois |
Essai sur la soc. des gens de lettres, Oeuv. t. III, p. 92, dans POUGENS. |
ménager [1] |
Ménagez-vous, sire, et conservez-vous pour vos peuples |
Lett. au roi de Prusse, 14 nov. 1776 |
ménager [1] |
Il est aisé de voir que la ligne menée du soleil à la lune fait presque toujours un angle avec la ligne menée du soleil à la terre |
Disc. prélim. Syst. monde, Oeuvr p. 83, dans POUGENS. |
mené, ée |
Il y a plus de six ans, mon cher et illustre maître, que je ne lis point les sottises menstruelles du Garasse de Trévoux ; mais j'entends dire qu'elles n'ont point dégénéré |
Lett. à Voltaire, 24 fév. 1759 |
menstruel, elle |
La postérité eût ignoré jusqu'aux noms de Bavius et Mévius, si Virgile n'avait eu la faiblesse d'en faire mention dans un de ses vers |
Ess. sur la soc. des gens de lett. Oeuv. t. 45, dans POUGENS. |
mention |
Il ne faut pas que les jansénistes s'y méprennent : si on a détruit la société [des jésuites], ce n'est ni par amour pour eux ni par estime |
Destr. des jésuites, Oeuv. t. V, p. 187, dans POUGENS. |
méprendre (se) |
Dieu merci, les ennemis de la raison sont aussi bêtes que fanatiques |
Lett. au roi de Pr. 3 juill. 1778 |
merci |
On montrait, il n'y a pas encore longtemps, dans un petit collége de Paris, la chambre très mesquine que le futur cardinal [Dubois] y habitait ; cette chambre n'était pas aussi révérée que l'a été celle d'Érasme au collége de Montaigu |
Art. du card. Dubois. |
mesquin, ine |
La mesure manque à notre musique par plusieurs raisons : par l'incapacité de la plupart de nos acteurs, par la nature de notre chant, par celle des prétendus agréments dont nous le chargeons, et qui ne servent qu'à en troubler la marche ; enfin par le peu de soin que nous avons de donner aux mouvements lents une mesure marquée |
Lib. de la mus. Oeuv. t. III, p. 399, dans POUGENS |
mesure |
Ma réponse a été bien simple ; si M. Tronchin veut vous la communiquer, je me flatte que vous la trouverez raisonnable et mesurée |
Lett. à Voltaire, 11 janv. 1758 |
mesuré, ée |
La pièce, comme nous l'avons dit, était très mesurée dans ses expressions, quoique galante |
Éloges, St-Aulaire, note 4 |
mesuré, ée |
On peut regarder la métaphysique comme un grand pays dont une petite partie est riche et bien connue, mais confine de tous côtés à de vastes déserts où l'on trouve seulement de distance en distance quelques mauvais gîtes, prêts à s'écrouler sur ceux qui s'y réfugient |
Mélanges de litt. d'hist. et de philos. t. V, § 1 |
métaphysique |
La métaphysique a pour but d'examiner la génération de nos idées |
Éléments de philos. ch. 13 |
métaphysique |
Je ne sais quelle métaphysique du coeur s'est emparée de nos théâtres ; s'il ne fallait pas l'en bannir entièrement, encore moins fallait-il l'y laisser régner |
Disc. prélim. Encycl. Oeuv. t. I, p. 290, dans POUGENS |
métaphysique |
et a produit la science qu'on appelle météorologie |
Explic. syst. conn. hum. Oeuv. t. I, p. 340, dans POUGENS. |
météorologie |
Cette méthode de fixer les idées en développant leur formation doit être souvent préférée en philosophie à ce qu'on appelle définition proprement dite, même dans les cas où il s'agit de définir |
Mélanges, etc. t. V, § 11 |
méthode |
Cette multitude qui ne va pas au théâtre pour observer au microscope les fibres du coeur humain, mais pour en voir à découvert les mouvements et les efforts |
Élog. Mariv. |
microscope |
Le roi m'en a remercié ; mais les ennemis de la philosophie et des lettres ont fait la mine : je vous laisse à penser si je m'en soucie |
Lett. à Voltaire, 17 décemb. 1768 |
mine [1] |
L'oiseau-mouche, cette charmante miniature Velleius Paterculus, cet écrivain si plein d'esprit, et qui est, si on peut employer cette expression, la miniature de Tacite, comme Florus est celle de Salluste |
Apolog. de Clerm. Tonn. note 6 |
miniature |
Vous ne sauriez apporter dans cet ouvrage [le Commentaire sur Corneille] trop de soin, d'exactitude et même de minutie |
Lett. à Volt. 8 sept. 1761 |
minutie |
Tel adorateur des anciens qui se garderait bien d'écrire l'histoire comme eux ne craint point de nous répéter qu'ils sont nos modèles en tout genre |
Mélanges, etc. t. V, Réfl. sur l'hist. |
modèle |
Il me semble que Votre Majesté pourrait modifier à quelques égards la supériorité qu'elle donne à Bayle et à Gassendi sur Descartes et sur Leibnitz |
Lett. au roi de Prusse, 3 nov. 1764 |
modifier |
Les personnes dont vous parlez le serviraient peut-être, mais très mollement, et les dévots crieraient et l'emporteraient |
Lett. à Voltaire, 18 juill. 1760 |
mollement |
L'expérience m'a convaincu que ce monde est une espèce de bois infesté de brigands : l'histoire m'assure de plus qu'il n'a jamais été autre chose |
Mélanges, t. V, Réflexions sur l'histoire. |
monde [1] |
Nosseigneurs du parlement l'ont mieux traité [l'auteur de la Philosophie de la nature], parce qu'ils ont eu peur du cri public |
Lett. au roi de Prusse, 28 juill. 1777 |
monseigneur |
Voilà nos messieurs du parlement qui recommencent leur train |
Lett. au roi de Pr. 23 févr. 1776 |
monsieur |