Horace, tantôt le débauché, tantôt le moral, a dit.... |
Dict. phil. Tonnerre. |
moral, ale |
Pour connaître l'homme qu'on appelle moral, il faut surtout avoir vécu et réfléchi |
Dictionn. phil. Homme. |
moral, ale |
Que sa loi [du Christ], sa morale et consolante et pure De mes sens désolés guérirait la blessure |
Alz. I, 4 |
morale |
Le jeune prince plein d'honneur ne pensait pas qu'il y eût une morale différente pour les rois et pour les particuliers |
Charles XII, II |
morale |
Ne pensons pas qu'en effet il y ait une morale pour les citoyens, et une autre pour les souverains, et que le prétexte du bien de l'État justifie l'ambition du monarque |
Panég. St Louis |
morale |
Il était moralement impossible que de tels hôtes [les croisés] n'exigeassent des vivres avec dureté, et que les Grecs n'en refusassent avec malice |
Moeurs, 54 |
moralement |
Des trônes renversés en sont la récompense [vers de Mahomet] ; ils sont alors, dites-vous, de peu de valeur ; non, non, les morceaux en sont bons |
Lett. Cideville, 19 juill. 1741 |
morceau |
Mettez ensemble tout ce que les anciens poëtes ont dit des dieux, ce sont des discours d'enfants en comparaison de ce morceau de Lucain |
Dict. phil. Épopée. |
morceau |
Les beaux morceaux de Corneille m'ont paru au-dessus de tout ce qui s'est jamais fait dans ce genre chez aucun peuple de la terre |
Comm. Corn. Rép. à un acad. |
morceau |
Je fus le premier qui fis connaître aux Français quelques morceaux de Milton et de Shakspeare |
Ess. poés. épiq. ch. 9 |
morceau |
Le bonhomme Tournehem s'écriait souvent : Il faut avouer que la fille de Mme Poisson [celle qui fut Mme de Pompadour] est un morceau de roi |
Comm. Oeuv. aut. Henr. |
morceau |
Ils sont d'ordinaire plus mordants que des avocats, et plus emportés que des jansénistes |
Oedipe, Lett. au P. Porée. |
mordant, ante [1] |
Ne mordez jamais le sein de vos nourrices |
Disc. aux Velches. |
mordre |
Si quelqu'un disait un bon mot, les autres baissaient les yeux et se mordaient les lèvres de douleur de ne l'avoir pas dit |
Babouc. |
mordre |
Je crois que Lambert se mordra les pouces de m'avoir réimprimé ; dix volumes sont durs à la vente ; Dieu le bénisse et ceux qui liront mes sottises ; pour moi je voudrais les oublier |
Lett. Thiriot, 10 sept. 1756 |
mordre |
Nos dogues mordent par instinct de courage, et lui par instinct de bassesse |
Écossaise, II, 4 |
mordre |
Il [J. B. Rousseau] a fait une épigramme sanglante contre vous ; elle commence ainsi.... Ce malheureux veut toujours mordre et n'a plus de dents |
Lett. d'Argens, 18 oct. 1736 |
mordre |
Il mord jusqu'au sang, en faisant sembler de baiser la main ; il sera mordu de même |
Lett. d'Alembert, 8 déc. 1776 |
mordre |
L'envie veut mordre, l'intérêt veut gagner |
Lett. Albergati, 23 déc. 1760 |
mordre |
Très sots enfants de Dieu.... Ne vous mordez donc plus pour d'absurdes chimères |
Ép. 96 |
mordre |
Mordu du chien de la métromanie, Le mal me prit, je fus auteur aussi |
le Pauvre diable. |
mordu, ue |
L'expulsion des Maures fit bien plus de tort à la monarchie [espagnole] ; Philippe III ne pouvait venir à bout d'un petit nombre de Hollandais, et il put malheureusement chasser six ou sept cent mille Maures de ses États |
Moeurs, 177 |
more |
Nos marchands d'Europe très mal instruits appelèrent indistinctement Maures tous ces peuples mahométans [de l'Inde] ; cette méprise vient de ce que les premiers que nous avions autrefois connus étaient ceux qui vinrent de Mauritanie conquérir l'Espagne |
Pol. et lég. Fragm. hist. sur l'Inde, V |
more |
J'avais cru qu'il ne s'agissait que de diminuer le ressort du parlement de Paris, et de ne plus obliger les pauvres provinciaux de courir deux cents lieues pour aller se ruiner et se morfondre dans l'antichambre d'un conseiller au parlement |
Lett. Mme de St-Jullien, 6 avril 1777 |
morfondre |
Il extermine en effet ma pauvre Irène ; il prétend qu'elle sera traînée à la morgue, et pendue par les pieds, parce qu'elle s'est tuée étant chrétienne |
Lett. Thibouville, 10 nov. 1777 |
morgue [2] |
Il faut s'y attendre, en prévenir les acteurs, ne se pas décourager, jouer la pièce avec un majestueux enthousiasme, bien morguer le public, et le traiter avec la dernière insolence |
Lett. d'Argental, 21 oct. 1772 |
morguer [1] |
Là ils [les deux Simon] commencèrent tous deux à se morguer |
Philos. Ép. aux Rom. 7e imp. |
morguer [1] |
Tout un peuple suivait, morne, glacé d'horreur |
Oreste, V, 7 |
morne [1] |
Le morne et triste silence de l'Ingénu, ses yeux sombres, ses lèvres tremblantes, les frémissements de son corps.... |
l'Ingénu, 20 |
morne [1] |
Mais croiras-tu qu'au sein de la souffrance, Mort au plaisir et mort à l'espérance.... |
Enfant prod. III, 5 |
mort, orte [1] |
Aux premières décharges de la mousqueterie ennemie, le roi [Charles XII] reçut une balle à la gorge ; mais c'était une balle morte qui s'arrêta dans les plis de sa cravate noire et qui ne lui fit aucun mal |
Charles XII, 2 |
mort, orte [1] |
Pardonnez-moi, il y a des temps dans la vie où l'on ne peut rien faire, des temps morts, et je me trouve dans cette situation |
Lett. d'Argental, 26 sept. 1773 |
mort, orte [1] |
J'ai animé un pays entièrement mort, j'ai fait naître le travail et l'opulence dans le séjour de la misère |
Lett. d'Argental, 11 oct. 1771 |
mort, orte [1] |
Vous appelez cela une force morte ; or ces mots de force morte ne sont-ils pas un peu contradictoires ? ne vaudrait-il pas autant dire mort vivant, oui et non ? |
Dict. phil. Force physique. |
mort, orte [1] |
D'un éternel oubli ne tirez point les morts |
Sémiramis, II, 7 |
mort, morte [2] |
Les justes éloges sont un parfum qu'on réserve pour embaumer les morts |
Préface de l'Écossaise. |
mort, morte [2] |
Qui ne craint point la mort est sûr de la donner |
Oreste, III, 8 |
mort [3] |
Je crois, toutes réflexions faites, qu'il ne faut jamais penser à la mort ; cette pensée n'est bonne qu'à empoisonner la vie ; la grande affaire est de ne point souffrir |
Lett. Mme du Deffant, 18 nov. 1761 |
mort [3] |
Il serait plus honnête de me laisser mourir de ma belle mort |
Lett. d'Argental, 30 janv. 1778 |
mort [3] |
Il est plaisant que je sois si politique, en étant continuellement à la mort |
Lett. d'Argental, 6 déc. 1777 |
mort [3] |