On demande pourquoi on permet à des moines de reprendre un de leurs moines qui s'est fait soldat, et pourquoi un capitaine ne peut reprendre un déserteur qui s'est fait moine |
Dict. phil. Voeux. |
moine |
Que je vous plains, vous qui êtes au lait, qui quittez votre ânesse pour Forges, qui mangez comme un moineau, et qui avec cela n'avez point de santé ! |
Lett. Mme de Fontaine, 23 sept. 1750, p. 117 |
moineau |
Ainsi Charles XII, à dix-huit ans, commença et finit cette guerre en moins de dix semaines |
Charles XII, 2 |
moins |
En un mot, moins de superstitions, moins de fanatisme ; et moins de fanatisme, moins de malheurs |
Dict. phil. Superstition, V |
moins |
On a moins de génie que dans le siècle de Louis XIV, moins de vrai talent, moins de grâce et de politesse ; mais on a beaucoup plus de connaissances ; notre philosophie n'est pas à mépriser |
Lett. Richelieu, 1er oct. 1775 |
moins |
C'était bien le moins qu'ils fissent brûler Zadig pour le mauvais tour qu'il leur avait joué |
Zadig, 13 |
moins |
Nous valons pour le moins ce qu'elle a su quitter |
Scyth. I, 3 |
moins |
Songe au moins, songe au sang qui coule dans tes veines |
Zaïre, II, 3 |
moins |
Il y avait deux sortes d'étoffes nommées cilices, l'une très fine et très belle, tissue de poil d'antilope ou de chèvre sauvage appelée mo dans l'Asie Mineure, d'où nous vient la véritable moire, à laquelle nous avons substitué une étoffe de soie calandrée |
Philos. Bible expliq. Gen. |
moire |
La diète de Ratisbonne promet cette fois quatre-vingts mois romains ; jamais l'Empire n'avait encore donné un si puissant secours ; mais il ne fut guère fourni qu'en paroles |
Ann. Emp. Rodolphe II, 1603 |
mois |
Et laisse en soupirant ses moissons imparfaites |
Henr. IX |
moisson |
Campagnes qu'engraissa le sang de nos guerriers, J'aime mieux vos moissons que celle des lauriers : La vanité les cueille et le hasard les donne |
Poëmes, Voir Berlin. |
moisson |
Les moissons d'or et d'argent, qui lui venaient [à l'Espagne] du nouveau monde, le rendaient [Philippe II] plus puissant que Charles-Quint, qui n'en avait eu que les prémices |
Moeurs, 163 |
moisson |
Et le peuple étonné de cette fin terrible Plaignit un roi si jeune et si tôt moissonné |
Henr. III |
moissonné, ée |
La moitié de Paris riait, et l'autre moitié murmurait ; les convulsionnaires protestaient que ces démêlés finiraient tragiquement |
Hist. parl. LXVI |
moitié |
Oui, la moitié du monde a toujours mangé l'autre |
Marseillais et Lion. |
moitié |
Laisser à ces tyrans la moitié de soi-même |
Alz. II, 1 |
moitié |
Ô moitié de ma vie ! cher époux |
Orphel. IV, 5 |
moitié |
L'usage a permis qu'en quelques occasions on puisse appeler sa femme sa moitié : " Mânes du grand Pompée, écoutez sa moitié. " Ce mot fait là un effet admirable |
Comm. Héraclius, V, 1 |
moitié |
Et leurs tristes moitiés, compagnes de leurs pas, Emportent leurs enfants, gémissants dans leurs bras |
Henr. VIII |
moitié |
Je suis un pauvre vieillard, moitié poëte, moitié philosophe, et qui n'est pas à moitié persécuté, quoiqu'il ne dût être qu'un objet de pitié, étant surchargé de quatre-vingt-quatre ans et de quatre-vingt-quatre maladies |
Lett. à Mme Dubocage, 2 nov. 1777 |
moitié |
Les Français seront toujours moitié tigres et moitié singes ; ils se réjouiront également à la Grève et aux danseurs de corde du boulevard |
Lett. Panckoucke, 30 avril 1777 |
moitié |
Le crime de tes mains n'est commis qu'à moitié |
Fanat. IV, 5 |
moitié |
Il mûrit à Moka, dans le sable arabique, Ce café nécessaire au pays des frimas |
Épît. 75 |
moka |
Quoi ! le nombre innombrable des citoyens molestés, excommuniés, réduits à la mendicité, égorgés, jetés à la voirie.... |
Philos. Exam. Bol. Conclus. |
molesté, ée |
Je demande comment on a souffert qu'un homme tel que Jurieu molestât un homme tel que Bayle ? |
Dict. phil. David. |
molester |
Un édit pour légitimer vos mariages [des protestants] a été mis trois fois sur le tapis devant le roi à Versailles ; il est vrai qu'il n'a point passé ; mais on a écrit à tous les gouverneurs de province, procureurs généraux, intendants, de ne vous point molester |
Lett. Olivier des Monts, 25 déc. 1767 |
molester |
Le grand point est de ne jamais molester ni le corps ni l'âme de son prochain |
Lett. M***, 4 mai 1772 |
molester |
L'armée du pape se conduit lâchement, celle de Venise mollement |
Ann. Emp. Charles-Quint, 1526 |
mollement |
Lorsque son sujet demande de l'élévation, on est étonné comment la mollesse de la langue italienne prend un nouveau caractère dans ses mains [du Tasse] et se change en majesté et en force |
Ess. poés. épiq. ch. 7 |
mollesse |
On reconnaît dans Racine [en une scène analogue à celle de Corneille] la même idée, les mêmes nuances que dans Corneille ; mais avec cette douceur, cette mollesse, cette sensibilité, et cet heureux choix des mots qui portent l'attendrissement dans l'âme |
Comm. Corn. Rem. Pertharite, II, 5 |
mollesse |
Si son âme vaincue avait quelque mollesse, Mon devoir et ma foi soutiendraient sa faiblesse |
Orphel. IV, 4 |
mollesse |
Elle n'a point trouvé la pompe et la mollesse Dont la cour des Tarquins enivra sa jeunesse |
Brutus, I, 2 |
mollesse |
....La mollesse est douce et sa suite est cruelle |
Zaïre, I, 2 |
mollesse |
....Qui, passant du carnage aux bras de la mollesse.... |
Triumv. V, 2 |
mollesse |
Ces moments dangereux perdus dans la mollesse |
Henr. X |
mollesse |
Quand l'esprit humain s'est emporté longtemps aux dernières fureurs, il mollit vers la patience et l'indifférence ; on le voit dans chaque particulier et dans les nations entières |
Moeurs, 138 |
mollir |
Ce serait une grande douceur pour moi si je pouvais aider à votre consolation, et m'entretenir avec vous librement dans ces moments si courts qui nous restent, et qui ne sont suivis d'aucuns moments |
Lett. Mme du Deffant, 3 mars 1754 |
moment [1] |
Nous ne vivons que deux moments, Qu'il en soit un pour la sagesse |
Lettres en vers et en prose, 74 |
moment [1] |
Par vous on jouit, Au moment qui passe et qui fuit, Du moment qui n'est pas encore |
Pandore, acte V |
moment [1] |