C'est ainsi qu'il faut, quand on se moque, Que le moqué toujours sorte fort satisfait |
CORNEILLE
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Lexique, éd. Marty-Laveaux |
moqué, ée |
La malignité saisit un ridicule et s'en moque ; la sottise se moque sans aucune raison |
GENLIS
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Ad. et Théod. t. III, p. 237, dans POUGENS |
moquer (se) |
Je ne me suis pas moqué de vous alors ; mais je m'en moque tant plus aujourd'hui |
ROUSSEAU
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Hél. v, 10 |
tant |
Tu vaux trop ; c'est ainsi qu'il faut, quand on se moque, Que le moqué surtout sorte fort satisfait |
CORNEILLE
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Veuve, III, 4 |
valoir |
La vraie éloquence se moque de l'éloquence ; la vraie morale se moque de la morale ; c'est-à-dire que la morale du jugement se moque de la morale de l'esprit qui est sans règles ; car le jugement est celui à qui appartient le sentiment, comme les sciences appartiennent à l'esprit |
PASCAL
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ib. VII, 34 |
morale |
Il se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué |
LA FONTAINE
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Fab. X, 9 |
bafoué, ée |
Moi, devine ! on se moque ; Eh ! messieurs, sais-je lire ? |
LA FONTAINE
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Fabl. VII, 15 |
devin, ine |
Se voyant éconduit et moqué, il ne garde plus de mesure |
BUSSY-RABUTIN
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dans RICHELET |
éconduit, uite |
Que le moins entaché se moque un peu de vous |
LA FONTAINE
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Coupe ench. |
entaché, ée |
Ce héros voit la fourbe et s'en moque dans l'âme |
CORNEILLE
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Pomp. II, 2 |
fourbe [2] |
Qu'il vente et qu'il grêle, je me moque de tout |
SCARRON
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dans RICHELET |
grêler [1] |
Ce héros voit la fourbe et s'en moque dans l'âme |
CORNEILLE
|
Pomp. II, 2 |
moquer (se) |
Je me moque de ces auteurs-là, s'ils sont contraires à la tradition |
PASCAL
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Prov. IV |
moquer (se) |
Elle se moque de se piquer de jeunesse |
LA BRUYÈRE
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III |
moquer (se) |
En nous flattant il semble qu'il se moque |
MAIRET
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Soliman, V, 3 |
moquer (se) |
Votre père se moque ; et ce sont des chansons |
MOLIÈRE
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Tart. II, 4 |
moquer (se) |
Quand est-ce que je m'en suis moqué ? tu cherches querelle |
FÉNELON
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Dial. des morts, Dial. XIV (Hérodote, Lucien). |
querelle |
On se moque du polythéisme, et on admet le trithéisme |
VOLTAIRE
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Mél. litt. Lett. à M*** 1727 |
trithéisme |
La vraie éloquence se moque de l'éloquence ; la vraie morale se moque de la morale |
PASCAL
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ib. VII, 34 |
vrai, aie |
Je fais nargue au babil, et, qui plus est, ma foi, Je me moque de ceux qui se moquent de moi |
CORNEILLE Th.
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D. Bertrand de Cigarral, IV, 1 |
nargue |
Une diablesse qui te rembarre et se moque de tout ce que tu peux lui dire |
MOLIÈRE
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Mal. imag. Interm. 1 |
rembarrer |
Quelqu'un le reconnut ; il se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué |
LA FONTAINE
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Fabl. IV, 9 |
berné, ée |
Tout le monde se moque d'eux [des évêques], et on riait de ce qu'ils s'étaient monseigneurisés |
SAINT-SIMON
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227, 46 |
monseigneuriser |
Je ne reconnais point, pour moi, quand on se moque ; Parlez-vous tout de bon ? |
MOLIÈRE
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Éc. des f. II, 6 |
bon [1] |
Votre père se moque-t-il de vouloir vous enger de son avocat de Limoges ? |
MOLIÈRE
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Pourc. I, 3 |
enger |
Je me moque de ces moments d'amitié qui ne laissent aucun crédit à ceux que l'on aime |
SÉVIGNÉ
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570 |
moquer (se) |
L'ange Ituriel se moque du monde, de vouloir détruire une ville si charmante |
VOLTAIRE
|
Babouc. |
moquer (se) |
Mon coeur est à vous ; mais la destinée n'est à personne, elle se moque de tous |
VOLTAIRE
|
Lett. Richelieu, 8 nov. 1769 |
personne |
Il [le naturel] se moque de tout ; certain âge accompli, Le vase est imbibé, l'étoffe a pris son pli |
LA FONTAINE
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Fabl. III, 18 |
pli |
Un Dieu raillé et moqué dans le palais d'Hérode par des courtisans impies |
BOURDALOUE
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Myst. Pass. de J. C. t. I, p. 176 |
raillé, ée |
Je ne reconnais point, pour moi, quand on se moque ; Parlez-vous tout de bon ?... |
MOLIÈRE
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Éc. des fem. II, 6 |
reconnaître |
Quand on est fort éloignée, on ne se moque plus des lettres qui commencent par : J'ai reçu la vôtre.... |
SÉVIGNÉ
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16 |
vôtre (le) |
Lise entend dire d'une autre coquette qu'elle se moque de se piquer de jeunesse |
LA BRUYÈRE
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III |
coquet, ette |
Qui diantre me poussait à vouloir être de l'Académie, moi qui m'étais moqué quarante ans des coteries littéraires ? |
COURIER
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I, 121 |
coterie |
Mon coeur est à vous, mais la destinée n'est à personne ; elle se moque de nous tous |
VOLTAIRE
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Lett. Richelieu, 8 nov. 1769 |
destinée |
Trop chaud ami qu'il est, il s'emporte à tous coups Pour un fourbe insolent qui se moque de nous |
CORNEILLE
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la Veuve, V, 6 |
emporter |
Ne voit-on pas qu'on se moque, lorsqu'on dit de pareilles choses, et qu'on insulte en soi-même à la crédulité d'un faible lecteur |
BOSSUET
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1er avert. § 44 |
insulter |
Tant le naturel a de force ! Il se moque de tout.... Qu'on lui ferme la porte au nez, Il reviendra par les fenêtres |
LA FONTAINE
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ib. II, 18 |
naturel, elle |
On s'est moqué de ce système ainsi que des anguilles nées de blé ergoté ; car on est moqueur en Gaule aussi bien qu'en Grèce |
VOLTAIRE
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Dial. XXIX, 9 |
moqueur, euse |
Hé quoi ! dit-il, cette canaille Se moque impunément de moi ! Je vais, je viens, je me travaille, J'imagine cent tours |
LA FONTAINE
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Fabl. XI, 3 |
travailler |