J'ai fait mordre la poudre à ces audacieux |
RACINE
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Théb. I, 3 |
mordre |
Elle va d'un pas et d'un ordre Où la censure n'a que mordre |
MALHERBE
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III, 3 |
mordre |
L'orgueil à qui tu fis mordre La poussière de Coutras |
MALHERBE
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II, 6 |
poussière |
Et que leur belle muse à mordre si cuisante |
RÉGNIER
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Sat. IX |
cuisant, ante |
Les fanatiques grinceront les dents et ne pourront pas mordre |
D'ALEMBERT
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Lett. à Voltaire, 13 mai 1759 |
grincer |
Si des regards il [Furia] eût pu mordre, j'aurais mal passé mon temps |
COURIER
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Lett. à M. Renouard. |
temps |
Faites mordre la poussière Aux circoncis insolents [Turcs] |
VOLTAIRE
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Ép. VIII |
circoncis, ise |
N'ayant pu mordre sur la lime, Le hideux serpent l'avala |
BÉRANGER
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Épitaphe. |
lime [1] |
Faire la belle main, mordre un bout de ses gants |
RÉGNIER
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Sat. VIII |
main |
Ainsi sur chaque auteur il trouve de quoi mordre |
RÉGNIER
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Sat. X |
mordre |
Que l'usure ait trouvé.... Tant elle a bonnes dents, que mordre dessus moi |
RÉGNIER
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Sat. VI |
dent |
Tout leur camp était en désordre ; On n'y faisait que s'entre-mordre |
SCARRON
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Virg. II |
entre-mordre (s') |
Au lieu de couper les têtes de l'hydre, ils se bornent à lui mordre la queue |
VOLTAIRE
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Lett. Schouvalof, 3 déc. 1768 |
hydre |
Un chemin de glace où les pieds des chevaux, couverts d'un fer usé et poli, ne pouvaient pas mordre |
SÉGUR
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Hist. de Nap. IX, 9 |
mordre |
Esprits du dernier ordre, Qui, n'étant bons à rien, cherchez sur tout à mordre.... |
LA FONTAINE
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Fabl. V, 16 |
mordre |
Dira-t-on qu'en des vers à mordre disposés Ma muse prête aux grands des vices supposés ? |
GILBERT
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XVIIIe siècle. |
mordre |
Il n'est pas un bandit écumé dans nos villes, Pas un forçat.... Qui veuille mordre en France au pain des trahisons |
HUGO
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Crép. 10 |
écumé, ée |
Pour vous faire mordre à la grappe, Écoutez ce que de bon coeur Je prétends donner au vainqueur |
SCARRON
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Virg. V |
grappe [1] |
....Dont la main.... Met Égée en prison et son orgueil à bas, Et fait mordre la terre à ses meilleurs soldats |
CORNEILLE
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Méd. IV, 3 |
mordre |
Belle conclusion et digne de l'exorde. - On l'entend bien toujours : qui voudra mordre y morde |
RACINE
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Plaid. III, 3 |
mordre |
Moi seul, tel que vous me voyez, Suis suffisant, et m'en croyez, De leur faire mordre les pouces |
SCARRON
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Virg. VII |
pouce |
Cinquante freluquets, Comme autant de roquets, Cherchant à mordre, Sont contre moi lâchés |
FAV.
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Ninette, II, 9 |
roquet [1] |
Lorsqu'on voulait prendre ces oiseaux [des goëlands], ils cherchaient à mordre et pinçaient très serré |
BUFFON
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Ois. t. XVI, p. 184 |
serré, ée [1] |
C'est [la fureur de Nonotte, jésuite] le serpent qui veut mordre encore, quand il a été coupé en tronçons |
VOLTAIRE
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Mél. litt. Lett. au pr. de***, 7, Théophile |
tronçon |
Comme elle [Pauline, la nièce de M. de Sévigné] a, ainsi que son oncle, la grossièreté de ne pouvoir mordre aux subtilités de la métaphysique |
SÉVIGNÉ Ch.
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dans SÉV. 15 janv. 1690 |
mordre |
Je vous assure que j'aurais crié plus d'une fois, au lieu qu'il a fallu soupirer, se mordre les lèvres et se tordre |
DIDEROT
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Lett. à Mlle Voland, 25 oct. 1761 Satan boit, et, pris de colique, Il jure, il grimace. |
tordre |
Il [J. B. Rousseau] a fait une épigramme sanglante contre vous ; elle commence ainsi.... Ce malheureux veut toujours mordre et n'a plus de dents |
VOLTAIRE
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Lett. d'Argens, 18 oct. 1736 |
mordre |
Que dites-vous de la beauté de cette retraite [du cardinal de Retz] ? le monde, par rage de ne pouvoir mordre sur un si beau dessein, dit qu'il en sortira |
SÉVIGNÉ
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9 oct. 1675 |
mordre |
Ce qui prouve que c'est le besoin qui le rendait souple et caressant [un chien métis de loup], c'est que dans d'autres circonstances il cherchait souvent à mordre la main qui le flattait |
BUFFON
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Quadrup. t. XII, p. 237, dans POUGENS |
flatter |
Il ne craignait point d'obliger des ingrats, suivant ce grand précepte de Zoroastre : Quand tu manges, donne à manger aux chiens, dussent-ils te mordre |
VOLTAIRE
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Zadig, 1 |
ingrat, ate |
Un pâle pamphlétaire.... S'en vient, tout grelottant d'envie et d'impuissance, Sur le front du génie insulter l'espérance, Et mordre le laurier que son souffle a sali |
MUSSET
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Nuit de mai. |
mordre |
Dès que j'y veux rêver [à louer], ma veine est aux abois ; J'ai beau frotter mon front, j'ai beau mordre mes doigts |
BOILEAU
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Sat. VII |
mordre |
Ainsi sur chaque auteur il trouve de quoi mordre ; L'un n'a point de raison, et l'autre n'a point d'ordre |
RÉGNIER
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Sat. X |
ordre |
J'ai beau frotter mon front, j'ai beau mordre mes doigts |
BOILEAU
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Sat. VII |
doigt |
J'ai beau frotter mon front, j'ai beau mordre mes doigts ; Je ne puis arracher du creux de ma cervelle Que des vers plus forcés que ceux de la Pucelle |
BOILEAU
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Sat. VII |
front |
J'ai beau frotter mon front, j'ai beau mordre mes doigts |
BOILEAU
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Sat. VII |
frotter |
L'envie veut mordre, l'intérêt veut gagner |
VOLTAIRE
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Lett. Albergati, 23 déc. 1760 |
mordre |
Une pente de verglas y entraînait les voitures, elles s'y enfonçaient : pour les en retirer, il fallait gravir contre la rampe opposée, sur un chemin de glace, où les pieds des chevaux couverts d'un fer usé et poli ne pouvaient pas mordre |
SÉGUR
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Hist. de Nap. IX, 9 |
gravir |
Et le trio de louves surannées Qui, tour à tour à me mordre acharnées, Dans leur fureur semblent s'entre-prêter L'unique dent qui leur a pu rester |
ROUSSEAU J.-B.
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Épît. I, 3 |
entre-prêter (s') |
Le tripoli est une terre brûlée par le feu des volcans ; et cette terre est une argile très fine, mêlée de particules de grès tout aussi fines ; ce qui lui donne la propriété de mordre assez sur les métaux pour les polir |
BUFFON
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Min. VIII, p. 127 |
tripoli |