L'homme a trois sortes de voix, savoir : la voix parlante ou articulée, la voix chantante ou mélodieuse et la voix pathétique ou accentuée qui sert do langage aux passions, et qui anime le chant et la parole |
ROUSSEAU
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Ém. II |
voix |
Je n'entends pas ici par voix publique celle de la populace qui est presque toujours absurde ; ce n'est point une voix, c'est un cri de brutes ; je parle de cette voix de tous les honnêtes gens réunis qui réfléchissent et qui, avec le temps, portent un jugement infaillible |
RACINE
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Pol. et lég. la Méprise d'Arras. |
voix |
Il [Dieu] prête sa parole à la voix qui le nie ; Il compatit d'en haut à l'erreur qui le prie ; à défaut de clartés il nous compte un désir ; La voix qui crie Allah, la voix qui dit mon père, Lui portent l'encens pur et l'encens adultère ; à lui seul de choisir |
LAMARTINE
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Harm. I, 6 |
voix |
Bientôt je distinguai, confuses et voilées, Deux voix dans cette voix [la voix de l'océan] l'une à l'autre mêlées, De la terre et des mers s'épanchant jusqu'au ciel.... Et je les distinguai dans la rumeur profonde, Comme on voit deux courants qui se croisent sous l'onde |
HUGO
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Feuilles d'automne, 5 |
rumeur |
Mais peut-être ma voix, la voix de l'innocence, Trouvera dans les coeurs plus d'accès qu'on ne pense |
BRIFF.
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Ninus II, I, 10 |
accès |
Le moyen de lui résister quand elle [la voix de la nature] s'accorde à la voix du coeur ? |
ROUSSEAU
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Hél. I, 10 |
accorder |
... Sur les flots dormants se répand une voix, Une voix qui cadence une langue divine |
LAMARTINE
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Harm. IV, 11 |
cadencer |
Il regarde en arrière et, douteux de son choix, Lorsque sa voix l'appelle, écoute une autre voix |
CORNEILLE
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Poly. I, 1 |
douteux, euse |
Qu'est-ce qu'une voix ? un souffle qui se perd en l'air ; je suis une voix, un cri, si vous le voulez ; saint Jean s'exténue jusque-là |
BOSSUET
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Élévat. sur les mystères, 24e semaine. |
exténuer |
On ne perd jamais que d'une voix [dans le procès de Fouquet], et cette voix fait le tout |
SÉVIGNÉ
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9 déc. 1664 |
tout, toute |
La voix publique et celle de votre prince, c'est pour vous la voix de Dieu |
BOURDALOUE
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Domin. 10e dim. après la Pentec. État de vie, p. 207 |
voix |
Le son de sa voix était net, plein, bien timbré ; une voix de basse étoffée et mordante, qui remplissait l'oreille et sonnait au coeur |
ROUSSEAU
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dans LAVEAUX |
sonner |
Les prêtres ont brisé leurs voix dès l'âge le plus tendre, en voulant suivre le ton des chantres, qui est en dehors de la portée ordinaire des voix humaines |
DANJOU
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Rev. de la mus. relig. février 1845 |
voix |
Le son de sa voix était net, plein, bien timbré ; une belle voix de basse, étoffée et mordante, qui remplissait l'oreille et sonnait au coeur |
ROUSSEAU
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Confess. V |
mordant, ante [1] |
Le récit précédent suffit Pour montrer que le peuple est juge récusable ; En quel sens est donc véritable Ce que j'ai lu dans certain lieu, Que sa voix est la voix de Dieu ? |
LA FONTAINE
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Fabl. VIII, 26 |
dieu |
Le jeune enfant [Hylas] de loin croit entendre la voix [d'Hercule], Et du fond des roseaux, pour adoucir sa peine, Lui répond d'une voix inentendue et vaine |
CHÉNIER
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Idylles, Hylas. |
inentendu, ue |
Cette voix argentée de la jeunesse qui fit toujours sur moi tant d'impression, qu'encore aujourd'hui je ne puis entendre sans émotion une jolie voix de fille |
ROUSSEAU
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Conf. v. |
voix |
Leur voix [des grues] éclatante avertit de leur marche ; dans ce vol de nuit, le chef fait entendre fréquemment une voix de réclame, pour avertir de la route qu'il tient |
BUFFON
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Ois. t. XIII, p. 426 |
réclame [2] |
Un autre conseiller nous a dit que nous avions gagné tout d'une voix : tout d'une voix est une circonstance qui nous a fait plaisir |
SÉVIGNÉ
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16 mars 1689 |
voix |
Les lettres sont divisées en voyelles, ainsi dites voyelles parce qu'elles expriment les voix ; et en consonnes, ainsi appelées consonnes, parce qu'elles sonnent avec les voyelles, et ne font que marquer les diverses articulations des voix |
MOLIÈRE
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Bourg. gent. II, 6 |
voyelle |
Ce qui se passe à l'égard de la voix, a lieu quant à l'effet produit par le jeu du cornet : si on le joue sans le nasard, il rend un son analogue à celui d'une personne qui chanterait en se pinçant le nez ; mais, lorsqu'on l'ajoute, le son prend un autre caractère et s'éclaircit comme la voix, lorsqu'on lui donne un libre passage par les fosses nasales ; il y a donc lieu de croire que c'est par analogie avec ce phénomène, qu'on a donné le nom de nasard au jeu de quinte dans la composition du cornet, et non parce qu'il aurait un timbre nasillard |
RORET
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Manuel du fact. d'orgue, III, p. 560 |
nasard |
N'abandonnez pas votre voix |
SÉVIGNÉ
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3 |
abandonner |
Il ne put du pasteur contrefaire la voix |
LA FONTAINE
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Fabl. III, 3 |
contrefaire |
Ce n'est que la douleur qui lui coupe la voix |
CORNEILLE
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Théod. V, 9 |
couper |
Il n'y a pas deux voix sur ce personnage |
LA BRUYÈRE
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VIII |
deux |
Une voix me fit entendre ces paroles |
FÉNELON
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Tél. II |
entendre |
Ma voix ne t'est pas étrangère |
RACINE
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Esth. Prol. |
étranger, ère [1] |
Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix |
RACINE
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Phèdre, v, 6 |
frein [1] |
Tu ris ! tu ne suis pas ces gémissantes voix ! |
LA FONTAINE
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Fabl. VIII, 14 |
gémissant, ante |
L'air grenadier, la voix forte |
ROUSSEAU
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Conf. I |
grenadier |
Sa voix mue, ou plutôt il la perd |
ROUSSEAU
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Ém. IV |
muer |
Une voix continue et nuancée |
ROUSSEAU
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Essai sur l'origine des langues, ch. V |
nuancé, ée |
Je ne compte pas les voix, je les pèse |
GUEZ DE BALZAC
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liv. VI, lett. 1 |
peser |
C'est moi qui prête ici ma voix au malheureux ! |
RACINE
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Athal. II, 5 |
prêter |
De la reine et de moi que dit la voix publique ? |
RACINE
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Bérén. II, 2 |
public, ique |
Un son de voix bas et radouci |
GENLIS
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Ad. et Th. t. III, p. 324, dans POUGENS |
radouci, ie |
Je n'ai ni le ton ni la voix assez forte |
BOILEAU
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Disc. au roi. |
ton [2] |
Le ton de voix impose aux plus sages |
PASCAL
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Pens. III, 3, édit. HAVET. |
voix |
Te montrer la musique ! as-tu de la voix ? |
DANCOURT
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Coméd. des coméd. III, 7 |
voix |
Écoute les accents de sa mourante voix |
CORNEILLE
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Médée, V, 8 |
accent |