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aboyer

(a-bo-ié et a-boi-ié ; la prononciation varie. L'y se change en i quand un e muet suit : il aboie ; il aboiera. Il faut un y et un i pour l'imparfait, nous aboyions, vous aboyiez, et le présent du subjonctif, que nous aboyions, que vous aboyiez. La prononciation abayer était commune au commencement du XVIIe siècle. Ma fortune.... Qui n'abaye et n'aspire après l'or du Pérou. [Régnier, Satires] Ou toutes ces grandeurs après qui l'on abaye. [Id. ib. XVI] )
  • 1 vi Se dit du cri du chien et de quelques autres animaux du même genre ; le renard par exemple. Le chien aboie. Le chien du garde aboie au voleur, après le voleur, contre le voleur. Quoi ! mes chiens même aboient après moi. Quand avons-nous manqué d'aboyer au larron ? [Racine, Les plaideurs] Tu étais, Caton, comme un chien qui aboie contre tous les passants. [Fénelon, t. XIX, p. 285] Quoique toujours, sous son empire, L'usurpateur nous ait chassés, Nous avons laissé, sans mot dire, Aboyer tous les plus pressés. [Béranger, Requête.]
  • 2 Fig. Crier contre quelqu'un, invectiver, faire des réclamations. Nous avons de tous côtés des gens qui aboient après nous. [Molière, Les fourberies de Scapin] Lorsque je vois ce moderne Sisyphe Nous aboyer, je trouve qu'il fait bien. [Rousseau J.-b. liv. I, ép. IX] Jean-Jacques.... En nouveau Diogène aboie à nos beautés. [Voltaire, Poèmes et épîtres] Il se mit à aboyer contre Brancas sur le jansénisme. [Sévigné, 344]
  • 3Aboyer après, poursuivre ardemment. Aboyer après une place. Cet ambitieux aboie après les grandeurs.
  • 4 vt Les chiens aboyaient le renard. La plupart des chiens se contentent de l'aboyer [le hérisson] et ne se soucient pas de le saisir. [Buffon, Hérisson] Aboyer quelqu'un, invectiver contre lui. Aboyer une place, la poursuivre avec passion. Dans cette phrase de Diderot : Moi je ne tue pas un chien qui m'aboie. [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque] Aboyer peut être transitif direct ou indirect : il aboie moi ou il aboie à moi.
  • 5S'aboyer, v. réfl. Si vous voyez deux chiens qui s'aboient... [La Bruyère, 12] C'est ou aboyer soi ou aboyer à soi.
  • 6Proverbes. Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, c'est-à-dire tous les gens qui menacent ne sont pas à craindre.

    Aboyer à la lune, crier inutilement.

    Jamais bon chien n'aboie à faux, un homme sage ne se fâche pas sans raison.

SYNONYME

ABOYER, JAPPER. Le premier se dit du cri des gros chiens, le second de celui des petits. Cependant on dit souvent d'un petit chien, il aboie, et d'un gros, il jappe. C'est qu'alors celui-là est en colère, et que celui-ci n'est animé contre aucun objet.

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- REM. Aboyer à la lune est une locution née de l'observation du chien qui, blessé par l'éclat de la lune, aboie contre elle.

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