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après

prépos. et adv. (a-prê. L's se lie : après un an, dites : aprê-z un an)
  • 1Préposit. Marquant la postériorité, c'est-à-dire qu'une chose en a suivi ou en suivra une autre dans l'espace ou dans le temps. Marcher après quelqu'un. Après le départ. Six mois après la prise de Moscou. Le repos après le travail. Après le coucher du soleil. Ils furent massacrés les uns après les autres. Ceux qui viendront après nous. Tout auteur qui voudra vivre encore après lui [lui-même], Doit s'acquérir votre suffrage. [La Fontaine, Fables]

    Après cela, les choses étant ainsi, c'est-à-dire, puisqu'il en est ainsi. Doit-on, après cela, s'étonner que, véritablement, il y avait bien quelque peine à les développer ; où l'un trouvait un sens moral, l'autre en trouvait un physique ; mais, après cela, ils convenaient que vous aviez tout su. [Fontenelle, Homère, Ésope.]

    Après quoi, loc. adv. Après cela, ensuite. Réfléchissez, après quoi vous agirez.

    Après tout, loc. adv. Tout bien considéré, quoi qu'il en soit. Après tout, la nature a des beautés nocturnes. [Bernardin de Saint-pierre, La chaumière indienne] La reine, après tout.... Sachant ce que je puis, me pousse trop à bout. [Corneille, Nicomède] Pensez-vous qu'après tout ses mânes en rougissent ? [Racine, Andromaque] Que m'importe, après tout, que Néron, plus fidèle, D'une longue vertu laisse un jour le modèle ? [Racine, Britannicus]

    Après coup, loc. adv. Après qu'une chose est faite, trop tard.

  • 2Marquant l'ordre, le rang, c'est-à-dire qu'une personne ou une chose n'a que le second rang. Le premier après le roi. Le plus savant après Varron. Immédiatement après ceux-là.

    Après Dieu, locution par laquelle on réserve l'intervention divine. Après Dieu, c'est à vous que je dois la vie.

  • 3Marquant le lieu, c'est-à-dire signifiant plus loin, derrière. Le fleuve qui était après notre camp. Les esclaves qui marchaient après lui. Fuir sans regarder après soi. Les maux que la guerre traîne après soi. Il tient après son char un vain peuple occupé.... [Racine, Mithridate] Et les portes d'airain, se fermant après moi, M'ont vomi loin du temple et m'ont poussé vers toi. [Corneille, Oedipe] Ils attirent tout après eux. [Massillon, Circ.] C'est alors qu'il eût tout attiré après lui. [Massillon, Incarn.]

    Familièrement. Après lui, il faut tirer l'échelle, c'est-à-dire il est l'homme par excellence, on ne peut faire mieux que lui.

  • 4Marquant la tendance, vers, contre. Soupirer après quelque chose. Mes chiens aboient après moi. S'emporter après quelqu'un. Être après une affaire, après sa toilette. être toujours après quelqu'un, le fatiguer. Faire attendre après soi. J'attends après vos ordres. Je suis dans l'angoisse : j'attends après le médecin, après des nouvelles. Ce n'était qu'un cri après lui. J'allais comme un limier après la venaison. [Régnier, Épîtres] Qu'on se mette après lui. [Racine, Les plaideurs] Le bon berger va après sa brebis perdue. [Bossuet, Conv. 1] De crainte qu'après moi vous n'eussiez envoyé. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Ils étaient une douzaine de possédés après mes chausses. [Molière, Monsieur de Pourceaugnac] Attaché dessus vous comme un joueur de boule Après le mouvement de la sienne qui roule. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Plusieurs médecins ont déjà épuisé leur science après elle. [Molière, Le médecin malgré lui] Que Marinette est sotte après son gros René. [Molière, Le dépit amoureux] Chacun se trompe ici-bas : On voit courir après l'ombre. [La Fontaine, Fables] Qui ne court après la fortune ? [La Fontaine, ib. VII, 12] Or, sans plus m'amuser après le contenu. [Régnier, Satires] Courir après les fumées. [Pascal, dans COUS]

    Elliptiquement, dans le même sens. Il a couru après d'une course précipitée. [Bossuet, Bonté, I]

    Après à, suivi d'un infinitif, être occupé à. Je suis après à conclure avec Mme Guyon. [Bossuet, Lett. quiét. 34] Je suis après à m'équiper. [Molière, Le bourgeois gentilhomme]

    Après, expression interrogative dont on se sert pour engager à continuer. Ce n'est pas là tout ce que vous avez à dire.... après ?... eh bien ! après ?

  • 5D'après, en conséquence de, conformément à. D'après le testament. D'après l'avis du conseil. D'après son extrême bonté, je suis convaincu.... D'après votre ordre. Peindre d'après nature. Tableau d'après Raphaël. Je ne peins le monde que d'après votre coeur. [Massillon, Bonh.]

    D'après, loc. adv. qui se met après un nom de temps, et signifie d'ensuite. Ils s'enfuirent l'instant d'après. Dix magistrats absolus, qu'on créa l'année d'après sous le nom de décemvirs, rédigèrent les lois des XII Tables. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] L'année d'après, toute l'Idumée reçut la loi de Moïse avec la circoncision. [Bossuet, ib. I, 9]

    Corneille l'a employé, à tort, avec le sens d'ordre, de succession. Et si Léon devait l'empire à votre appui, Lui qui vous y ferait le premier d'après lui. [Corneille, Pulchérie]

  • 6Après, adv. Cinquante ans après. Peu de temps après. Peu après. Bientôt après. Longtemps après. Et après, je ne l'ai plus revu. Il le plaça le premier, et me mit immédiatement après. Les raisons me viennent après ; mais d'abord la chose m'agrée. [Pascal, Pensées] M'informant après de la doctrine. [Pascal, Les provinciales] Après, je contemple les divers emplois.... [Bossuet, Sermons] Je t'enrichis après des dépouilles d'Antoine. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Et nous verrons après par nouveaux sacrifices, Si les dieux voudront être à nos voeux plus propices. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Quatre mots seulement, Après ne me réponds qu'avecque cette épée. [Corneille, Le Cid] Et n'employons après que nous à notre mort. [Corneille, Horace] Tel on déteste avant, que l'on adore après. [Voltaire, Catilina, ou Rome sauvée] Pour me traiter après de faible, de jaloux. [Molière, Dom Garcie de Navarre, ou Le prince jaloux] Votre rival après sera bien étonné. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Et d'abord après, les Allemands à qui on avait offert des présents s'en indignèrent. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence]
  • 7Ci-après, loc. adv. Un peu plus loin, dans la suite du discours. Vous verrez ci-après.
  • 8Après que, loc. conj. qui veut l'indicatif ; après, avec le parfait de l'infinitif. Après que je fus venu. Onze jours après vous avoir quitté. Alexandre, après avoir ôté son anneau, le remit à Perdiccas. Après qu'entre les morts on ne le put trouver. [Corneille, Polyeucte] Après avoir deux fois essayé la menace.... [Corneille, ib. V, 3]

    Après se met aussi devant le présent de l'infinitif. Après boire, il n'est plus capable de rien. Après lire, ce que j'aime le mieux, c'est.... Après souper. [Sévigné, 582]

  • 9Proverbes. Après la pluie, le beau temps, c'est-à-dire souvent la joie succède à la tristesse.

    Après la panse vient la danse, c'est-à-dire après la bonne chère les divertissements.

  • 10Locutions vieillies. Par après. Les en ôter, afin d'y en remettre par après d'autres meilleurs. [Descartes, Arith.] J'ai peur.... Que j'aie peine aussi d'en sortir par après. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]

    Puis après. Les soldats, puis après, en amis de la paix. [Régnier, Satires]

    En après. L'ange en après lui fait un long sermon. [La Fontaine, Fér.]

REMARQUE

1. Des grammairiens ont contesté qu'on pût dire : il m'a couru après ; voulant qu'on dît : il a couru après moi. Mais d'une part on emploie après adverbialement ou absolument ; et de l'autre on dit : Il lui a couru sus. Rien donc n'empêche de dire : Il m'a couru après ; mais cela est du style familier.

2. Peut-on dire : Demander après quelqu'un, pour. S'informer où il est, désirer qu'il vienne ? Des grammairiens condamnent cette locution : mais elle est certainement usitée ; et d'ailleurs elle est ancienne et se trouve dans Froissard.

3. On admet : Il est après sa toilette ; et l'on condamne : La clef est après la porte. Ces deux locutions pourtant sont, à part le sens figuré, identiques grammaticalement, et toutes deux fondées sur ce que après, étymologiquement, est à près, touchant à, tenant à.

4. Quelquefois on entend dire : Il est après s'habiller. C'est une faute. Il faut : Il est après à s'habiller. Voir n° 4 les exemples de Bossuet et de Molière. Cette locution, qui a vieilli et pour laquelle on dit maintenant de préférence il est à s'habiller, s'explique ainsi : il est après y est pris absolument, comme il est à même, et, quand nos pères voulurent le joindre à un infinitif, ils le joignirent par la préposition à.

5. Après qu'il eut fini, se disait autrefois, après ce qu'il eut fini. Grammaticalement, la langue ne pouvait donner tout d'abord à après un régime aussi compliqué qu'est celui-ci ; et que, étant une conjonction, ne se prêtait pas à servir de complément à une préposition. Aussi la vieille langue a-t-elle surmonté la difficulté en disant après ce que, qui s'explique par après ce, à savoir que ; et la nouvelle langue dès lors a pu faire l'ellipse de ce et dire après que.

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