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convention

nf (kon-van-sion ; en poésie, de quatre syllabes)
  • 1 Terme de droit. Accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes. Convention verbale. Convention écrite. Dans toute sorte de conventions. Faire une convention. Pourquoi veut-on que je tienne, malgré moi, une convention qui s'est faite sans moi ? [Montesquieu, Lettres persanes]

    Être de difficile convention, locution qui s'est dite dans le XVIIe siècle pour : être difficile en affaires.

    Fig. Quelle convention peut-il y avoir entre Jésus-Christ et Bélial, et comment peut-on accorder le temple de Dieu avec les idoles ? [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

    Au pl. Clauses diverses d'un pacte. Voici quelles ont été nos conventions.

    Conventions matrimoniales, ou, simplement, conventions, les articles accordés à une femme par contrat de mariage. Il ne lui est dû ni douaire, ni conventions. [La Bruyère, III]

  • 2Dans le langage général, ce qui est convenu entre les hommes. L'or et l'argent avaient été établis par une convention générale pour être le prix de toutes les marchandises, par la raison que ces métaux étaient rares et inutiles à tout autre usage. [Montesquieu, Lettres persanes] C'est [la puissance paternelle] de toutes les puissances, celle dont on abuse le moins ; c'est la plus sacrée de toutes les magistratures ; c'est la seule qui ne dépend pas des conventions, et qui les a même précédées. [Montesquieu, ib. 129] Les conditions que ces conventions renferment sont les premières lois des sociétés ; on les peut nommer lois naturelles. [Condillac, Hist. anc. I, 6] La vérité, comme le soleil, est faite pour éclairer le globe entier ; elle ne connaît point les bornes que des conventions passagères ont mises aux sociétés politiques. [Holbach, dans les oeuvres de DU MARSAIS, Essai préj. ch. 10] Les sciences, la gloire, les conventions sociales, tout était sacrifié à ce premier devoir [les soins paternels]. [Condorcet, Bertin.]

    Terme de beaux-arts. Accord tacite pour admettre certaines fictions ou certains procédés. L'artiste est contraint ou juge bon de recourir à certaines conventions ; le spectateur s'y soumet, remplissant ainsi une condition sans laquelle il ne pourrait éprouver les sensations que l'art est destiné à produire. Le théâtre offre plusieurs conventions de ce genre.

    Manière fausse de certains artistes qui désignent les objets par des traits ou des couleurs qui ne sont pas celles de la nature, et qui comptent que le spectateur acceptera ces conventions tout arbitraires comme les conventions indispensables à chaque art. Dessin de convention. Couleur de convention.

    De convention, loc. adv. Qui est admis, mais qui n'est pas réel. Signes, langage de convention. L'or a une valeur réelle et une valeur de convention. Dans beaucoup de pièces de théâtre les paysans parlent un langage de convention. Le caractère de convention qu'il a dans les fables. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Ce qui est véritable plutôt que ce qui est de convention. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse] Des tableaux de la nature, non de cette nature de convention que peignent si souvent les poëtes et qui n'est que la nature vue autrefois par Homère et défigurée par ses imitateurs. [Condorcet, Haller.] Trop occupés d'une nature de convention, la vraie nature nous échappe. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

    Monnaie de convention, monnaie qui a cours dans plusieurs États d'après une convention de leurs gouvernements.

  • 3Assemblée exceptionnelle des représentants d'un peuple, ayant pour objet d'établir une constitution ou de la modifier. La constitution des États-Unis a été rédigée par une convention. Le jour où, trouvant la salle qui devait nous rassembler [les états généraux], fermée, hérissée, souillée de baïonnettes, nous courûmes vers le premier lieu qui put nous réunir [le jeu de paume], jurer de périr plutôt que de laisser subsister un tel ordre de choses ; ce jour-là même, si nous n'étions pas convention nationale, nous le sommes devenus. [Mirabeau, Collection complète des travaux de M. Mirabeau l'aîné]

    La convention nationale, ou, simplement, la convention, l'assemblée qui mit la France en république en 1792, qui se constitua en septembre, et qui exerça tous les pouvoirs jusqu'au moment où elle les remit au Directoire en octobre 1795.

    Dans l'histoire d'Angleterre, assemblée extraordinaire du parlement anglais en 1688. ... Jusqu'à ce qu'une assemblée qu'il indiqua, composée des deux chambres, eût tout réglé ; elle fut appelée convention, parce qu'il n'y a que le roi qui puisse convoquer un parlement. [Raynal, Parlement d'Anglet. époque 8]

    Anciennement, conventions royales de Nîmes, juridiction royale qui était établie à Nîmes pour connaître des exécutions faites en vertu des obligations passées dans son ressort.

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