cruche
nf (kru - ch')
- 1Vase en poterie à large panse. Aller querir de l'eau avec une cruche.
D'un vin pur et vermeil il fait remplir sa coupe ; Il l'avale d'un trait, et, chacun l'imitant, La cruche au large ventre est vide en un instant
. [Boileau, Le lutrin]Le pilote couronné de fleurs laissait le gouvernail et tenait en sa main une grande cruche de vin qu'il avait presque vidée
. [Fénelon, Télémaque] - 2Quantité de liquide contenue dans une cruche. Une cruche d'huile. Répandre une cruche d'eau.
Joseph ne cessa de me donner à boire de grandes cruches d'eau
. [Chateaubriand, Itinéraires de Paris à Jérusalem]Une cruche de vin de Falerne se vendait cent deniers romains
. [Montesquieu, L'esprit des lois] - 3 Familièrement. Personne ignorante et stupide.
J'aimerais mieux cent fois être grosse pécore, Devenir cruche, chou, lanterne, loup-garou, Et que monsieur Satan vous vînt tordre le cou
. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]Cornes cela ! vous me prenez pour cruche ! Ce sont oreilles que Dieu fit
. [La Fontaine, Fables]Le cousin me connaît ; oh ! je ne suis pas cruche, Tel que vous me voyez
. [Regnard, Le bal]N'y aurait-il pas moyen de réveiller le deux-cents [nom d'un conseil à Genève] ? s'il ne voit pas ici son intérêt, ses membres ne sont que des cruches
. [Rousseau, Correspondance]Vous le feriez devenir cruche, se dit à ceux qui veulent trop s'opiniâtrer ou trop tourmenter un homme.
PROVERBE
Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse ou qu'en fin elle se brise, c'est-à-dire quand on s'expose souvent à quelque danger, à quelque tentation, on y succombe.Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle s'emplit, arrangement du proverbe par Beaumarchais, pour signifier qu'une fille qui s'expose finit par succomber.
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CRUCHE. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Guillaume le potier.... pour un millier de cruches (1322)
. [Varin, Archives administr. de la ville de Reims, t. II, 1re partie, p. 301]
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