emportement

• 1Mouvement déréglé, violent, qu'excite une passion. Tous mes emportements pour la grandeur suprême. [Corneille, Tite et Bérénice] N'attendez pas de moi ces doux emportements Tels que j'en vois paraître au coeur de ces amants. [Racine, Bajazet] Il y a des biens que l'on désire avec emportement. [La Bruyère, XI] Secourons sa valeur qui devient imprudente, Et cet emportement que nous désapprouvons. [Voltaire, Tancrède] C'est dans l'emportement du meurtre et du carnage. [Voltaire, Olymp. III, 1] Sages enfin après l'emportement, Ils jouissaient de ce repos charmant Où tombe une âme heureuse et satisfaite. [Malfil. Narc. ch. IX] Qu'il y ait eu, dans les premiers moments, quelque emportement dans le pillage, cela doit-il étonner d'une armée exaspérée par de si grands besoins, si souffrante, et composée de tant de nations ? [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812] Ô bonheur de se voir adoré, Qu'avec emportement mon coeur t'a désiré ! [Delavigne, Le paria]
• 2Transport de colère. De trop d'emportement votre faute est suivie. [Corneille, Le Cid] Mais ne voyais-tu pas, dans mes emportements, Que mon coeur démentait ma bouche à tous moments ? [Racine, Andromaque] Je n'ai trouvé que pleurs mêlés d'emportements. [Racine, ib. V, 5] Il [Artaxerce] en fit mourir un grand nombre dans des emportements de colère. [Rollin, Histoire ancienne] Le roi ne leur répondit que par des emportements et des injures. [Rollin, ib. t. IX, p. 20] Les termes d'emportement et de débauche qui peuvent blesser la religion et la pudeur. [D'olivet, Hist. Acad. t. II, p. 82, dans POUGENS] Dirait-on, à l'emportement qui règne dans les écrits de Saumaise, que c'était au fond un homme facile et la douceur même, jusque-là qu'il se laissait dominer par une femme hautaine ? [D'olivet, ib. p. 395]