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espérance

nf (è-spé-ran-s')
  • 1Attente d'un bien qu'on désire, et qu'on entrevoit comme probable. Mon orgueil à ce bruit prendrait quelque espérance. [Corneille, Don Sanche] Il mettait l'espérance du succès dans les troupes. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Il éleva sa maison à de plus hautes espérances. [Bossuet, ib. I, 11] L'espérance enferme ou est elle-même, selon les docteurs, une espèce de désir. [Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même] Qui ne sait où son rare mérite [d'une princesse] et son éclatante beauté, avantage toujours trompeur, lui firent porter ses espérances ? [Bossuet, Oraisons funèbres] Nous n'avons jamais qu'un moment à vivre, et nous avons toujours des espérances pour plusieurs années. [Fléchier, Oraisons funèbres] Cela donna sujet à M. Despréaux de s'étendre sur vos louanges, c'est-à-dire sur les espérances qu'il a conçues de vous ; car vous savez que Cicéron dit que, dans un homme de votre âge, on ne peut guère louer que l'espérance. [Racine, Lett. à son fils, XXVI] J'avais conçu de toi de grandes espérances. [Fénelon, Télémaque] L'espérance trompée accable et décourage. [Voltaire, Oreste, III, 4] Le temps viendra sans doute où l'Europe ne sera qu'une grande famille, mais l'espérance a aussi son fanatisme ; serons-nous assez heureux pour que dans un instant le miracle auquel nous devons notre liberté se répète avec éclat dans les deux mondes ? [Mirabeau, Collection complète des travaux de M. Mirabeau l'aîné] D'une prison sur moi les murs pèsent en vain ; J'ai les ailes de l'espérance. [Chénier, La jeune captive] Hélas ! il disait lui-même, d'après Pindare, que l'espérance n'est que le rêve d'un homme qui veille. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis] Grâce aux amours, bercé par l'espérance, D'un lit plus doux je rêve le duvet. [Bé Rang. Dieu des b. gens.] Mon coeur, lassé de tout, même de l'espérance, N'ira plus de ses voeux importuner le sort. [Lamartine, Méditations poétiques] Te dirai-je.... Qu'un instant, comme toi, devant ce ciel immense, J'ai serré dans mes bras la vie et l'espérance, Et qu'ainsi que le tien mon rêve s'est enfui ? [Musset, Lett. à Lamartine] Je sais ce que la terre engloutit d'espérances, Et, pour y recueillir, ce qu'il y faut semer. [Musset, ib.]

    Par antiphrase. Grâce aux dieux, mon malheur passe mon espérance. [Racine, Andromaque]

    De grande espérance, qui fait concevoir une haute idée d'un mérite futur. Un fils d'une si grande espérance. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

    Par extension. Dans une terre, dont le maître s'est éloigné, on voit un arbre de riche espérance devenir stérile. [Chateaubriand, Les martyrs, ou Le triomphe de la religion chrétienne]

    En espérance, en perspective, en comptant qu'une chose se fera. Déjà de Titus épouse en espérance. [Racine, Bérénice]

    Dans l'espérance, en espérant.... Je suis venu, dans l'espérance de vous trouver. Dans l'espérance que le démon lui avait donnée de.... [Pascal, Les provinciales]

    Être sans espérance, se dit d'un malade qu'on n'espère plus conserver. Les médecins l'ont condamné, il est sans espérance.

    Être sans espérance, se dit aussi des personnes qui n'espèrent plus conserver un malade. Notre ami ne passera pas la journée, nous sommes sans espérance.

    Au pl. Espérances signifie ce que l'on attend au décès de quelque parent. Elle a dix mille écus de rente et des espérances.

  • 2Se dit pour la personne ou la chose sur laquelle se fonde l'espérance. Voilà donc votre roi, votre unique espérance. [Racine, Athalie] .... Notre écolier Qui, grimpant sans égard sur un arbre fruitier, Gâtait jusqu'aux boutons, douce et frêle espérance. [La Fontaine, Fables] Je l'aurai fait passer [une jeune fille] chez moi dès son enfance, Et j'en aurai chéri la plus grande espérance. [Molière, L'école des femmes]
  • 3Celle des trois vertus théologales par laquelle nous espérons posséder Dieu.
  • 4Jeu de l'espérance, espèce de jeu de dés.

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5Terme du calcul des probabilités. Espérance mathématique, produit qu'on obtient en multipliant la valeur d'une chose en unités monétaires par la fraction qui exprime la probabilité mathématique du gain de cette chose.
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