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estropier

vt (è-stro-pi-é) j'estropiais, nous estropiions, vous estropiiez ; que j'estropie, que nous estropiions, que vous estropiiez
  • 1Priver de l'usage d'un membre par coups ou blessures. Se faire estropier sur les pas des Césars. [Boileau, Satires]

    Par extension, en parlant des maladies. Un rhumatisme l'a estropié.

    Fig. Chose qui ne peut être révoquée sans estropier la puissance publique. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes]

  • 2Estropier un nom, les mots d'une langue, les défigurer en prononçant ou en écrivant. Ils prennent par où ils peuvent les termes de l'art qu'ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier et de les mettre hors de place. [Molière, Critique de l'école des femmes] Le marquis : Tiens, ce que les Anglais ont de mieux, c'est qu'ils parlent français, encore ils l'estropient. - Le baron : Et nous l'estropions nous-mêmes pour la plupart. [Boissy, Français à Lond. sc. 1] Ribaudier en personne Estropiait alors un discours en latin. [Voltaire, 3 emper.]

    Estropier une pensée, un passage, en altérer le sens, l'expression. Va, va-t'en faire amende honorable au Parnasse D'avoir fait à tes vers estropier Horace. [Molière, Les femmes savantes] Certains passages de Dictys de Crète que Scaliger avait estropiés. [Voltaire, Goût.] Voltaire dans ses derniers jours ne pouvait voir sans un véritable chagrin qu'on se permît ainsi d'estropier nos belles tragédies. [Marmontel, Éléments de littérature]

    Estropier un vers, en altérer la mesure.

    Estropier une sonate, une chanson, la jouer mal, la chanter mal.

  • 3 Terme de peinture. Estropier une figure, n'en pas observer les proportions.
  • 4S'estropier, v. réfl. Quoi ! ces dieux qui s'estropient les uns les autres. [Fontenelle, Dial. Ésope, Homère.]

    Fig. Voulant se redresser, soi-même on s'estropie, Et d'un original on fait une copie. [Boileau, Epîtres]

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