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fatuité

nf (fa-tu-i-té)
  • 1Sottise accompagnée d'une bonne opinion de soi-même, qui fait prendre ridiculement l'air, les manières et les prétentions du mérite. ....N'en voit-on pas sans cesse Qui jusqu'à quarante ans gardent l'air éventé Et sont les vétérans de la fatuité ? [Gresset, Le méchant] La fatuité dédommage du défaut de coeur. [Vauvenargues. Max. 547] En général, la fatuité des musiciens est de croire ne rien devoir à leur poëte ; et Grétry, avec de l'esprit, a eu cette sottise au suprême degré. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants]

    Il se dit aussi du genre de fatuité que donnent quelquefois les succès auprès des femmes. Les hommes qui ont eu d'éclatants succès auprès des femmes, lorsqu'ils ont su se préserver de la fatuité.... [Genlis, Mlle de la Fayette, p. 158, dans POUGENS]

  • 2Propos ou actes impertinents. Il a dit une grande fatuité. Un voluptueux de Rome se faisant rapporter du bain dans une chaise demandait : Suis-je assis ? c'est à peu près comme celui qui, étant à la chasse, demandait à ses gens s'il avait du plaisir : ce sont des fatuités des grands qu'il est bon de remarquer. [Nicole, dans Dict. de Trévoux, Fatuité.] Les rieurs sont pour lui ; il n'y a sorte de fatuités qu'on ne lui passe. [La Bruyère, V]
  • 3 Terme d'aliénistes. Folie. Il a été employé jadis en ce sens, comme on le voit par cet exemple historique : Philippe le Bel répondit à Boniface [VIII] : Que Votre très grande Fatuité sache que nous ne sommes soumis à personne pour le temporel. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]

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- REM. Bouhours, Doutes sur la langue française, p. 7, demande si ce mot est français. Il l'était bien avant Bouhours.

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