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fourré, ée [1]

part. passé (fou-ré, rée) de fourrer
  • 1Garni de fourrures. Un manteau fourré. Les voilà tous deux arrivés Devant sa majesté fourrée. [La Fontaine, Fables] Les hermines dont ils [les magistrats] s'emmaillotent en chats fourrés. [Pascal, Puiss. tromp. imag. 2 (édit. FAUGÈRE).] Il trouve de pédants un escadron fourré. [Boileau, Satires] Et se moquait très librement Des bavards fourrés de l'école. [Voltaire, Poèmes et épîtres]

    Qui a une peau bien garnie de plumes. Les oiseaux presque nus, tels que l'autruche, le casoar, le dronte, ne se trouvent que dans les pays chauds ; tous ceux des pays froids sont bien fourrés et bien couverts. [Buffon, Oiseaux]

    Fig. Ce chapitre est encore fourré d'historiettes agréables.... [Diderot, Réflex. sur l'Esprit.]

    Un innocent fourré de malice, homme malicieux qui feint d'être simple et bon. Qu'un serpent fourré de malice Avait occis en trahison. [Scarron, Virgile travesti]

  • 2Langue fourrée, langue de boeuf, de cochon, de mouton, recouverte d'une peau et que l'on fait cuire selon certaine manière.

    Dans le nord de la France, pain fourré, pain qu'on a ouvert tandis qu'il était encore chaud, et dans lequel on a introduit du beurre ou du jambon.

  • 3Garni d'arbres, d'arbustes, etc. Pays fourré. Le maréchal de Lorge voyait des coteaux fourrés dont il ne connaissait ni les revers ni ce qui y pourrait être de troupes. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Il se tient ordinairement dans des endroits fourrés, dans les bruyères et même dans les bois, d'où lui est venu le nom allemand Wald-lerche. [Buffon, Oiseaux]

    Bois fourré, bois qui est très garni de broussailles et d'épines. Dans les plus creux vallons fondre en désespérés, Percer rapidement les bois les plus fourrés, Ignorer où l'on va, n'avoir qu'un chien pour guide. [Regnard, Démocrite]

  • 4Médaille, monnaie fourrée, celle dont l'intérieur n'est pas d'or ou d'argent, comme les faces. On voit encore dans les cabinets, des médailles qu'on appelle fourrées, qui n'ont qu'une lame d'argent qui couvre le cuivre. [Montesquieu, L'esprit des lois]

    On dit aujourd'hui médaille plaquée.

    Botte de paille, botte de foin fourrée, botte où, parmi la bonne paille ou le bon foin, on a mêlé de la paille, du foin de mauvaise qualité.

    Fig. Paix fourrée, paix fausse, peu sincère, comme est fausse une médaille fourrée. Ces deux confidents [de Richelieu, Brézé et la Meilleraie] avaient fait entre eux une paix fourrée. [Retz, I, 12] La cour de France, en 1644, procura une paix fourrée [entre les Barberins et le duc de Parme]. [Voltaire, Pol. et législ. Droits des hommes.]

    Paix fourrée, se dit particulièrement de la paix qui fut faite avec les huguenots à Longjumeau en 1568.

  • 5 Terme d'escrime. Coup fourré, coup que l'on donne en même temps que l'on en reçoit un ; locution qui vient de ce que le coup donné et reçu est considéré comme ayant sa fourrure, ce qui en fait un coup double, un coup fourré. Qu'ils.... Se donnent l'un à l'autre autant de coups fourrés. [Régnier, Épîtres] Ce sont deux grands athlètes qui font un coup fourré. [Diderot, Salons de peinture]

    Fig. Coup fourré, coup qui rend la pareille, moyen par lequel on déjoue quelque chose. Et contre cet assaut je sais un coup fourré. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]

    Coup fourré, mauvais offices que se rendent deux personnes en même temps l'une à l'autre.

    Porter un coup fourré, rendre en secret un mauvais office à quelqu'un. Il [Maupertuis] me porte tous les coups fourrés qu'il peut, et j'ai peur qu'il ne me fasse plus de tort qu'à Koënig. [Voltaire, Correspondance]

  • 6Introduit, mis dans. Le bâton fourré dans un trou. J'ai bien plus besoin, moi, de la consolation de vous faire encore ma cour, de vous voir et de vous entendre, que vous n'en avez d'être fourré dans mes gazettes. [Voltaire, Correspondance] On vous [Polonais] liera par des traités ; il n'y aura pas une guerre en Europe où vous n'ayez l'honneur d'être fourrés. [Rousseau, Considérations sur le gouvernement de Pologne et sur sa réformation projetée]

    Il se dit souvent en cas d'emprisonnement. On m'a parlé d'un homme de Nancy qu'on dit fourré à la Bastille sur la dénonciation d'un jésuite. [Voltaire, Correspondance]

    Familièrement. Être fourré, toujours fourré chez quelqu'un, être très souvent chez lui. Jeannot est avec sa tante, qui doit le mener tantôt à la foire ; car il faut toujours que cet enfant soit fourré chez elle, surtout les fêtes. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***]

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7Épée fourrée, voir ÉPÉE au Supplément.
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