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genou

nm (je-nou. Chifflet, Gramm. p. 209, dit que ce mot, s'écrivant genouil, se prononçait néanmoins genou)
  • 1Partie antérieure de l'articulation de la cuisse avec la jambe. Il avait mis [Salomon] les deux genoux en terre, et tenait les mains étendues vers le ciel. [Sacy, Bible, Rois, III, VIII, 54] Et mes genoux tremblants se dérobent sous moi. [Racine, Phèdre] Il me prit sur ses genoux. [Fénelon, Télémaque] En parlant ainsi, il appuyait son large genou contre la poitrine de son adverse partie. [Voltaire, l'Ingénu, 3] L'usage a toujours subsisté que les députés du tiers état parlassent au roi un genou en terre, ainsi que les gens du parlement, du parquet, et le chancelier même dans les lits de justice. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Le munitionnaire n'obtint la vie qu'en se traînant longtemps sur ses genoux aux pieds de Napoléon. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]

    Populairement. La boîte du genou, l'articulation du genou.

    Mettre à genoux, genre de punition usité dans les écoles.

    Être, tomber, se prosterner aux genoux de quelqu'un, prendre une posture de suppliant devant lui.

    Fig. Être aux genoux de quelqu'un, lui être soumis, obéissant. Son repentir le ramènera bientôt à vos genoux.

    Fig. Être aux genoux d'une femme, lui témoigner son amour par des respects et des adorations. L'orgueilleuse m'attend encore à ses genoux. [Racine, Andromaque]

    Fléchir les genoux, se mettre à genoux. Le prince fléchit le genou, et, dans le champ de bataille, il rend au Dieu des armées la gloire qu'il lui envoyait. [Bossuet, Oraisons funèbres] Fléchir le genou devant la divinité. [Massillon, Avent, Circonc.]

    Fig. Fléchir ou ployer le genou, faire acte de soumission. En vain, pour satisfaire à nos lâches envies, Nous passons près des rois tout le temps de nos vies à souffrir des mépris et ployer les genoux. [Malherbe, I, 3] Le roi ne sera pas plutôt en chemin que tout fléchira le genou. [Sévigné, 439] Il n'a devant Aman pu fléchir les genoux. [Racine, Esther]

    Fig. Fléchir les genoux devant les idoles, adorer les idoles.

    On dit de même : fléchir les genoux devant Baal.

    Les genoux fléchissent, on ne peut se tenir debout, on tombe à genoux. Il me fut impossible de me traîner seul jusque-là ; mes genoux fléchissaient sous moi, il fallut que l'on me soutînt. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants]

    Fig. Les genoux fléchissent, on fait acte de soumission. Il venait d'épouser la nièce d'un ministre devant qui tous les genoux fléchissaient. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]

    Embrasser les genoux de quelqu'un, se prosterner devant lui et lui prendre les genoux d'une façon suppliante ; locution qui vient de l'usage qu'avaient, chez les anciens, les suppliants de s'agenouiller devant la personne qu'ils suppliaient et de lui saisir les genoux. Seigneur, c'est donc à moi d'embrasser vos genoux. [Racine, Iphigénie en Aulide]

    Fig. et familièrement. Rompre l'anguille au genou, voir ANGUILLE.

    À genoux, les genoux en terre. Être à genoux pour prier. Tomber, se jeter à genoux devant quelqu'un. Chaque jour, à l'église, il venait d'un air doux Tout vis-à-vis de moi se mettre à deux genoux. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Allons, mettez-vous à genoux. - à genoux ? - Oui, à genoux et sans tarder. [Molière, George Dandin] Elle me fit mettre à genoux auprès de son lit. [Sévigné, 12] Quand Cortez arriva dans la ville de Mexico, il fut reçu par Montezuma comme son maître, et par les habitants comme leur dieu ; on se mettait à genoux dans les rues, quand un valet espagnol passait. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Les Anglais servent leur monarque à genoux, mais ils le déposent, l'emprisonnent et le font périr sur l'échafaud. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]

    On dit aussi : se mettre à deux genoux. Il se mit à deux genoux aussitôt qu'il m'aperçut. [Sévigné, 235]

    Genou terre ! commandement militaire elliptique, lorsque le premier rang doit mettre un genou en terre pour faire feu.

    À genoux ! locution elliptique par laquelle on commande de se mettre à genoux. ....Profanes, à genoux ! [Boileau, Le lutrin]

    Fig. À genoux, avec une profonde soumission. Les gardes sans tarder l'ont ouverte [la porte] à genoux. [Racine, Bajazet] En voyant devant moi tout l'empire à genoux. [Racine, ib. II, 1] Un peuple obéissant vous attend à genoux Sous un ciel plus heureux et plus digne de vous. [Racine, Mithridate] Les soudans qu'à genoux cet univers contemple. [Voltaire, Zaïre] L'Amérique à genoux adoptera vos moeurs. [Voltaire, Alzire, ou Les américains] Allez, portez en pompe et servez à genoux L'idole dont le poids va vous écraser tous. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]

    Fig. À genoux, en suppliant. Votre Rome à genoux vous parle par ma bouche. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce. [Boileau, Satires]

    Fig. Demander une chose à genoux, à deux genoux, la demander avec instance. Les autres, éblouis de ses moindres exploits, Sont venus, à genoux, lui demander des lois. [Racine, Alexandre le grand] Se plaignait de ses emportements, et lui demandait à deux genoux ses conseils, pour réussir auprès d'une personne dont lui seul avait véritablement possédé les affections. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]

    Fig. Être à deux genoux, se mettre à deux genoux, solliciter très vivement. Il était à deux genoux devant moi pour l'acheter. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Luxembourg, au désespoir de se voir échapper une si facile campagne, se mit à deux genoux devant le roi et ne put rien obtenir. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Fig. Être à genoux, avoir des sentiments serviles par intérêt ou autrement. être à genoux devant quelqu'un. C'est un homme qui est toujours à genoux devant le pouvoir.

    Ironiquement. On dit d'un chauve : sa tête est comme un genou, comme son genou.

    Ce couteau-là coupe comme le genou de ma grand'mère, comme un genou, il ne coupe pas du tout.

  • 2Genou se dit aussi des animaux. Le genou de l'éléphant.

    Chez le cheval, genou, l'articulation complexe formée par le radius, les os carpiens et les métacarpiens.

    Genou de boeuf, genou trop volumineux. Genou de veau, genou petit, grêle et arrondi. Genou de mouton, genou creux. Genoux trop ouverts, genoux portés en dehors.

  • 3 Terme de mécanique. Boule de cuivre ou d'autre matière solide que l'on serre, avec une faible pression, entre deux capsules hémisphériques, et que l'on met en haut du pied qui sou tient certains instruments, de façon à leur permettre de tourner en tous sens. Un genou pour porter une lunette. Le genou d'un graphomètre.
  • 4Appareil qui, dans les chemins de fer, sert à commander les freins.
  • 5 Terme de marine. Pièce de bois courbe qui est entre les varangues et les allonges, pour former la rondeur et la côte d'un navire.

    Partie d'un aviron comprise entre la poignée et le point d'appui.

REMARQUE

L'Académie écrit genoux par un x au pluriel, tandis qu'elle écrit des verrous par une s ; mot qui vient d'une finale latine en uculum, veruculum, comme genou, de geniculum. Il serait mieux de conserver l'analogie et l'uniformité et de mettre partout des s.

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GENOU. - REM. Ajoutez :

2. Au lieu de fléchir le genou ou les genoux, Bossuet a dit courber : Ils n'avaient point courbé le genou devant Baal, Instr. 2.

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