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hure

nf (hu-r')
  • 1Tête hérissée et en désordre.

    Il a une vilaine hure, se dit d'un homme qui a les cheveux mal peignés et hérissés.

  • 2Tête de quelques animaux. Une hure de saumon, de brochet. [Le lion] Ayant courage, intelligence Et belle hure outre cela. [La Fontaine, Fables] Le sanglier, dont la hure est plus longue et plus forte que celle du cochon, fouille plus profondément ; il fouille aussi presque toujours en ligne droite dans le même sillon. [Buffon, Quadrupèdes]

    Particulièrement. La tête lorsqu'elle est coupée. Anaxandride, cité par Athénée, déclare que Nérée seul a pu le premier imaginer de manger la hure de cet excellent poisson [le glaucus]. [Chateaubriand, Itinéraires de Paris à Jérusalem]

    La hure, en charcuterie, préparation faite principalement avec la chair de la hure Des saucisses, de la galantine, de la hure fraîche.

  • 3Espèce de brosse garnie de tous les côtés et adaptée à un manche.
  • 4Hure de loup, nom, dans les environs de Coutances, de la carotte sauvage.

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HURE. - ÉTYM. Ajoutez : M. Bugge (Romania, juillet-octobre 1875, p. 361) commence par démontrer que hure a eu le sens de pileus, bonnet : " La Vie de saint Thomas nous donne de hure un des plus anciens exemples connus : la hure abati, où il signifie selon Diez et Littré la partie chevelue de la tête. Mais un sens différent est démontré, comme le dit M. Mätzner, Altengl. Sprachproben, p. 185, par un passage correspondant d'une vie latine de saint Thomas : pileum dejecit. Un manuscrit (XIIIe siècle) du traité lexicographique de Jean de Garlande glose pillea par hures, pilleola par hurez (Jahrb. f. rom. Lit. VI, 294). Dans l'ancien anglais hure signifie également chapeau, bonnet : Galerus (episcopi) qui hura dicitur, Vitae abbatum S. Albani, dans DU CANGE ; Pileus est ornamentum capitis sacerdotis vel graduati, anglice a hure or a pyllyon. " Cela établi (et la démonstration est complète), M. Bugge identifie hure avec le norois húfa, bonnet ou casquette, mot employé surtout en parlant d'un bonnet de poil ou de peau. Húfa est aussi indiqué comme coiffure des prêtres ; l'allem. Haube, qui correspond à húfa, se dit également du bonnet de l'évêque, du prêtre. L'f du norois húfa est syncopée dans le danois hue, island. mod. húa. En français aussi, l'f s'est syncopée, d'où hue et, par l'intercalation d'une r, hure. M. Bugge, pour appuyer cette intercalation, cite mire, de mie, médecin, remire, de remedium, navire, de navie. Ces exemples d'intercalation d'une r ne paraissent pas tout à fait assurés, et par conséquent du doute reste sur hure pour hue. Mais la conjecture de M. Bugge demeure très plausible. Le vieux franç. avait huvet, huvette, bonnet, chapeau ; celui-là vient certainement de húfa ; la présence de ce mot avec le v aide-t-elle l'opinion de M. Bugge en montrant que húfa a bien réellement pénétré dans le domaine français, ou la combat-elle en y faisant voir la conservation de l'f sous la forme de v ? M. Bugge remarque que hure signifie souvent chevelure, surtout chevelure hérissée. Le mot scandinave présente le même changement de sens : dans un dialecte norvégien, hårhuva, littéralement bonnet de poil, signifie chevelure, surtout chevelure épaisse, hérissée. En français, la notion : tête hérissée (tête du sanglier, du loup) s'est développée de la notion : chevelure hérissée.

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