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lieutenant

nm (lieu-te-nan)
  • 1Celui qui tient la place d'un chef et qui commande en son absence. [L'homme que].... Ton absolu pouvoir [Ô Dieu] a fait son lieutenant. [Malherbe, I, 1] Je lui prête mon bras et veux dès maintenant, S'il daigne s'en servir, être son lieutenant. [Corneille, Nicomède] Sertorius : De votre lieutenant m'envierez-vous le nom ? - Pompée : De pareils lieutenants n'ont de chefs qu'en idée. [Corneille, Sertorius] On sait que la proposition que fit le grand Scipion l'Africain de servir comme lieutenant sous le consul son frère détermina le sénat à donner à celui-ci la Grèce pour département. [Rollin, Histoire ancienne]

    Fig. Le voilà donc [Jurieu] redevenu lieutenant de Dieu contre ceux qui ne veulent pas le reconnaître ou reconnaître son vrai culte, et, en un mot, contre les malsentants aussi bien que contre les malfaiteurs. [Bossuet, 6e avert. III, 82]

  • 2Lieutenant général du royaume, celui qui fait les fonctions du roi, quand le roi n'est pas reconnu pour quelque cause que ce soit, quand il est prisonnier, etc. ; titre donné à quelques grands officiers, et qui fut pris par le duc de Mayenne pendant la ligue après l'assassinat de Henri III, et avant que les catholiques eussent reconnu Henri IV ; et conféré en 1830 au duc d'Orléans, dans l'intervalle entre la déchéance de Charles X et l'établissement de la royauté de la branche cadette. Henri II déclare le duc de Guise vice-roi de France, sous le nom de lieutenant général du royaume, il était en cette qualité au-dessus du connétable. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] [Le duc de Mayenne] Ce lieutenant sans chef, ce roi sans diadème, Toujours dans son parti garde un pouvoir suprême. [Voltaire, La Henriade]
  • 3Dans l'armée, officier qui est immédiatement après le capitaine, le deuxième officier d'une compagnie.

    Lieutenant-colonel, celui qui commande le régiment après le colonel. D'Alchy était capitaine avec le commandement de mestre-de-camp, après avoir été lieutenant-colonel. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Lieutenant général, officier supérieur qui occupait le second grade dans les armées. Il [le prince de Condé] avait pour lieutenants généraux MM. les maréchaux d'Humières et de Bellefonds. [Sévigné, 27 avr. 1672] Ces maréchaux en second n'étaient proprement à l'armée que des lieutenants généraux qui ne roulaient point avec les autres. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Lieutenant général des armées du roi, ou, simplement, lieutenant général, s'est dit aussi pour le grade qu'on nomme aujourd'hui général de division.

    Lieutenant de roi, ou commandant d'armes, celui qui commandait en l'absence du gouverneur, dans une place de guerre. Les lieutenants de roi ne sont pas dignes de porter votre robe. [Sévigné, 76]

  • 4Dans la marine, aujourd'hui, lieutenant de vaisseau, officier dont le grade est immédiatement inférieur à celui de capitaine de frégate, et qui a le rang des capitaines de l'armée de terre, dont il porte les insignes, consistant en deux épaulettes d'or à petites torsades.

    Lieutenant en pied, l'officier en second d'un bâtiment de guerre, quel que soit son grade.

    Anciennement, lieutenant général des armées navales, titre de l'officier général qui commandait sous le vice-amiral ; au XVIIe siècle, il avait le rang des vice-amiraux actuels.

    Anciennement, lieutenant général des galères, officier général qui commandait les galères de France, sous les ordres du général des galères.

    Anciennement, lieutenant de l'amiral, fonctionnaire qui, dans les siéges particuliers d'amirautés, exerçait, au nom de l'amiral de France, une surveillance active sur tout ce qui était de la charge et des prérogatives de ce dignitaire.

    Anciennement, lieutenant de frégate légère, officier qui prenait rang entre les lieutenants et les enseignes de vaisseau, État de la marine pour 1678, dans JAL.

    Anciennement, lieutenant de flûte, titre d'un officier qui servait sur les flûtes, en qualité de lieutenant, Ordres du roi, 1671, dans JAL.

    Anciennement, lieutenant de galère, officier qui, dans le commandement d'une galère, remplaçait au besoin le capitaine.

    Anciennement, lieutenant de galiote, grade créé en 1684 ; les lieutenants de galiote eurent rang immédiatement après les lieutenants de vaisseau, à la place des lieutenants de frégate légère.

    Lieutenant de port, officier inférieur au capitaine de port, et remplissant toutes les fonctions de celui-ci, quand il s'absentait, Ordonn. de 1689, dans JAL.

  • 5Dans l'ordre civil. Lieutenant civil, le magistrat du Châtelet, lieutenant du prévôt de Paris, qui connaissait des causes civiles. Le lieutenant civil d'Aubray (il n'y avait point encore de lieutenant de police) alla à Port-Royal-des-Champs faire sortir tous les solitaires qui s'y étaient retirés, et tous les jeunes gens qu'ils élevaient. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]

    Lieutenant criminel, magistrat qui connaissait des causes criminelles. Le roi [Louis XI] nomma, le même jour, Claustre, conseiller au parlement, et Mariette, lieutenant criminel, et Potin, examinateur au Châtelet, pour informer de tous les effets du cardinal Balue, et les délivrer par inventaire à Lhuillier, notaire et secrétaire du roi. [Duclos, Oeuv. t. II, p. 378]

    Lieutenant général, celui qui présidait le tribunal d'une sénéchaussée, d'un bailliage. Vous savez comme messieurs les lieutenants généraux des provinces sont présentement lieutenants généraux des armées ; cela les charme et les ruine. [Sévigné, 5 juill. 1694]

    Lieutenant général de police, magistrat qui avait à Paris la direction de la police.

    Lieutenant criminel de robe courte, lieutenant du prévôt de Paris, qui remplissait à peu près les fonctions du préfet de police de nos jours. Un lieutenant de prévôt, nommé la Rappinière, les vint accoster, et leur demanda avec une autorité de magistrat quelles gens ils étaient. [Scarron, Le Roman comique]

  • 6 Terme de vénerie. Lieutenant de louveterie, celui qui avait une permission de chasse étendue et accordée sous la condition d'avoir un équipage pour détruire les loups.
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