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paradoxe

nm (pa-ra-do-ks')
  • 1Opinion contraire à l'opinion commune. On aime à soutenir des opinions extraordinaires et à réduire tout en paradoxe. [Montesquieu, Lettres persanes] Rien n'est si aisé et par conséquent rien ne prouve moins que de soutenir des paradoxes et des idées singulières. [St-foix, Ess. Paris, Oeuv. t. IV, p. 222, dans POUGENS] Le Tout est bien de Shaftesbury, de Bolingbroke et de Pope n'est qu'un paradoxe de bel esprit, une mauvaise plaisanterie. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] J'aime mieux être homme à paradoxe qu'homme à préjugés. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Comme depuis mille ans les vérités nouvelles et fécondes sont infiniment rares, il [Helvétius] avait pris pour thèse le paradoxe qu'il a développé dans son livre de l'Esprit. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants]

    Crier au paradoxe, dénoncer une opinion comme contraire à l'opinion commune. Tous les hommes vulgaires, tous les petits littérateurs sont faits pour crier toujours au paradoxe, pour me reprocher d'être outré. [Rousseau, Correspondance]

    Par extension. Connaissez donc, superbe, quel paradoxe vous êtes à vous-même ; humiliez-vous, raison superbe ; taisez-vous, nature imbécile. [Pascal, Pensées] Faut-il que sur l'office de votre salut seulement vous soyez un abîme de contradictions et un paradoxe incompréhensible ? [Massillon, Avent, Délai de la conv.]

  • 2Chose qui est contre l'opinion commune (peu usité en ce sens). Le tempérament a beaucoup de part à la jalousie, et elle ne suppose pas toujours une grande passion ; c'est cependant un paradoxe qu'un violent amour sans délicatesse. [La Bruyère, IV]
  • 3 Adj. Paradoxal. Les béatitudes de Jésus-Christ en apparence si paradoxes et si incroyables, authentiquement et sensiblement vérifiées. [Bourdaloue, Avent, Réc. des saints, 28] Une réponse qui paraîtra d'abord avoir quelque chose de paradoxe, mais dont on reconnaîtra bientôt la solidité. [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 207] Une carte de l'empire d'Alexandre, dont il rendait l'étendue beaucoup moindre, par ce même principe paradoxe dont il se servait pour la retraite des dix mille. [Fontenelle, Delisle.] Cette proposition si paradoxe et si chimérique. [Fontenelle, Amontons.]

    Comme adjectif il a vieilli.

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Paradoxe hydrostatique, nom du principe de physique, en vertu duquel la pression exercée par un liquide sur le fond du vase qui le renferme est indépendante de la forme du vase ; ainsi dénommé à cause de ce qu'il paraît paradoxal, au premier abord, de dire qu'avec un poids constant de liquide on peut exercer des pressions différentes sur une surface donnée.

REMARQUE

Paradoxe, adjectif, s'est dit des personnes. On devient un individu paradoxe de l'espèce humaine. [Bayle, dans SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. III, p. 366, 3e éd.]

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