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parasite

nm (pa-ra-zi-t')
  • 1Chez les anciens, sorte d'écornifleur qui faisait métier de manger à la table de quelque riche, en l'amusant par des flatteries et par des plaisanteries. Le parasite, sans s'enquérir de ce qu'il n'a que faire [les questions philosophiques] ni se mêler du gouvernement du monde, et croyant que tout va bien et qu'il ne saurait mieux aller, boit, mange et se réjouit, goûtant en repos les délices de la vie, sans être seulement travaillé de mauvais songes ; car, comme il n'a point d'inquiétude le jour, il n'en peut avoir la nuit. [D'ablancourt, Lucien, le Parasite.] Il n'y a point de parasite qui se fasse philosophe, au lieu qu'une infinité de philosophes deviennent tous les jours parasites. [D'ablancourt, ib.] Près de lui [en enfer] sont les parasites Rongés lentement par les mites. [Scarron, Virgile travesti] Nomme-t-on pas aussi mouches les parasites ? [La Fontaine, Fables]

    Nom officiel des hommes qui, dans certaines républiques de la Grèce, étaient admis à partager les victimes avec les prêtres et à s'asseoir à la table des magistrats.

  • 2Aujourd'hui, celui qui fait métier d'aller manger à la table d'autrui. Ces parasites s'empressaient de manger et de parler ; ils louaient deux sortes de personnes, les morts et eux-mêmes, et jamais leurs contemporains, excepté le maître de la maison. [Voltaire, Babouc.] Ce goût pour la médisance était dans lui [Boileau] du moins en ce temps-là, si dominant et si injuste que dans la même satire il traite de parasite un honnête homme qui souffrait la pauvreté avec courage, et qui la rendait respectable en n'allant jamais manger chez personne ; il s'appelait Pelletier. [Voltaire, Mél. litt. Mém. sur la satire, Despréaux.] Le parasite d'un courtisan vous enlèvera l'emploi auquel vous êtes propre. [Voltaire, Mél. litt. à M. Lefèvre]
  • 3 Fig. Parasite de l'air, parasite ailé, la mouche. Tous les moucherons du voisinage, les mouches des lieux voisins, celles qu'avaient apportées de Naples les chevaux de la troupe du roi, celles qu'apportaient de plus loin ceux de la troupe de Mathilde, enfin tous ces insectes ailés qu'on peut appeler les parasites de l'air incommodaient beaucoup les visages. [Scarron, Nouvelles, Plus d'effets que de paroles] Ce parasite ailé Que nous avons mouche appelé. [La Fontaine, Fables]
  • 4 Adj. Plantes parasites, celles qui naissent et croissent sur d'autres corps organisés, vivants ou morts. De vieux arbres chargés de plantes parasites. [Buffon, Morc. chois. p. 18] Il est bien d'autres insectes sur lesquels végètent des plantes parasites, soit pendant qu'ils vivent encore, soit après leur mort. [Bonnet, La contemplation de la nature]

    Substantivement. Au nombre de ces parasites souterraines sont l'orobanche, la clandestine, la petite truffe du safran. [Bonnet, ib. t. VIII, p. 366, dans POUGENS]

    Vraies parasites, les plantes qui vivent aux dépens des sucs élaborés par d'autres végétaux. Fausses parasites, celles qui ne tirent rien des plantes à l'intérieur ou à l'extérieur desquelles elles se développent et qui leur servent seulement de support, telles sont les mousses sur les arbres.

    Se dit de plantes qui croissent dans les terres cultivées et qui nuisent aux objets de culture, comme le chiendent, la nielle, le coquelicot. Sous sa main [de l'homme], la nature ne produit plus qu'utilement ; la face de la terre se dépeuple d'herbes parasites. [Bailly, Atlantide, Lett. 14]

    Il se dit aussi, par extension, des productions qui se font dans un corps vivant et qui se développent aux dépens de sa substance. Une excroissance parasite.

    Fig. Nous érigerons en banque nationale privilégiée une caisse d'escompte, que quatre arrêts de surséance ont irrévocablement flétrie, nous garantirons ses engagements, nous laisserons étendre sur le royaume entier ses racines parasites et voraces ! [Mirab. Coll. t. II, p. 479]

  • 5Insecte parasite, insecte qui vit sur un autre animal et aux dépens de sa substance.

    nm pl. Les parasites. Les entozoaires sont des parasites.

  • 6Se dit d'un oiseau qui poursuit les mouettes pour les obliger à lâcher leur proie.
  • 7Fig. Terme de littérature. Surabondant, superflu (acception considérée comme un néologisme dans le XVIIIE siècle). Fuis les longueurs, évite les redites, Bannis enfin tous ces mots parasites Qui, malgré vous, dans le style glissés, Rentrent toujours, quoique toujours chassés. [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses] Des fadaises parasites. [Le P. Courbeville, dans DESFONTAINES] Il [Boileau] nous apprit.... à éviter les tournures lâches, ou prosaïques, ou recherchées, les expressions parasites et les chevilles. [La Harpe, Cours de littérat. t. IX, p. 8, dans POUGENS]

SYNONYME

PARASITE, ÉCORNIFLEUR. Gens qu'on appelle trivialement piqueurs d'assiettes, chercheurs de franches lippées, parce qu'ils font métier d'aller manger à la table d'autrui. Le parasite paie en empressements, en complaisances, en bassesses, sa commensalité. L'écornifleur mange ; voilà tout. Il y a des parasites que l'on est bien aise de conserver ; il n'y a pas un écornifleur dont on ne tâche de se défaire, ROUBAUD.

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