pieux, euse

adj. (pi-eû, eù-z')
  • 1Qui a de la piété. Louis XIII rendit au ciel son âme juste et pieuse, et il parut que notre ministre était réservé au roi son fils. [Bossuet, Oraisons funèbres] Les trois pieuses Maries étant accourues dès le grand matin pour chercher leur bon maître [Jésus] dans ce lit de mort. [Bossuet, Sermons] Puissiez-vous voir M. de Dangeau aussi pieux que vous êtes dévote ! [Maintenon, Lettres] C'est une chose délicate à un prince religieux de réformer la cour et de la rendre pieuse. [La Bruyère, XIII] Ce temple rustique Dont la mousse a couvert le modeste portique, Mais où le ciel encor parle à des coeurs pieux. [Lamartine, Méditations poétiques]

    Substantivement. Quoi qu'il en soit, il serait toujours vrai que le faux culte aurait bientôt commencé, même parmi les pieux et dans la famille de Seth. [Bossuet, Élévation à Dieu sur tous les mystères de la religion chrétienne]

  • 2Qui a le caractère de la piété, en parlant des choses. Eh ! merci de ma vie ! il en irait bien mieux, Si tout se gouvernait par ses ordres pieux. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Ces pieux devoirs que l'on rend à sa mémoire, ces prières, ces expiations, ce sacrifice.... [Fléchier, Oraisons funèbres] Et du concert pieux j'entends le bruit lointain. [Delavigne, Le paria]

    Legs pieux, legs destiné à être employé en oeuvres pies.

    Croyance pieuse, opinion qu'adoptent des personnes pieuses, bien qu'elle ne soit pas prescrite par la foi.

    Ironiquement, pieuse croyance, opinion peu éclairée.

    Substantivement. Le pieux, ce qui a le caractère de la piété. Si le pieux y règne, on n'en a point banni Du profane innocent le mérite infini. [La Fontaine, Poésies mêlées, XXXIX.]

  • 3Qui tient à un sentiment d'amour filial, de compassion pour les malheureux, etc. Toi, qui l'as honoré sur cette infâme rive D'une flamme pieuse autant comme chétive, Dis-moi quel bon démon a mis en ton pouvoir De rendre à ce héros ce funèbre devoir. [Corneille, La mort de Pompée] Il était conduit par l'amour pieux qu'un fils doit à son père. [Fénelon, Télémaque] Il alla lui-même retirer son corps sanglant et défiguré de l'endroit où il était caché sous un monceau de corps morts ; il versa sur lui des larmes pieuses. [Fénelon, ib. XVII]
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