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pourvoir

vi (pour-voir), je pourvois, nous pourvoyons ; je pourvoyais, nous pourvoyions, vous pourvoyiez ; je pourvus, nous pourvûmes, vous pourvûtes, ils pourvurent ; je pourvoirai ; je pourvoirais ; pourvois, qu'il pourvoie, pourvoyons, qu'ils pourvoient ; que je pourvoie, que nous pourvoyions, que vous pourvoyiez ; que je pourvusse, qu'il pourvût ; pourvoyant ; pourvu
  • 1Donner ordre à, avoir soin de, fournir ce qui est nécessaire, suppléer à ce qui manque. Je n'ai garde de trouver rien à redire à votre prudence, puisqu'elle est jointe avec tant de bonté, et qu'elle ne s'emploie pas moins à pourvoir aux biens des autres qu'aux vôtres mêmes. [Voiture, Lettres] Qui pourvoira de nous au dîner de demain ? [La Fontaine, Fables] Est-ce là tout, me dit-il ? vous m'avez fait peur ; croyez-vous qu'une chose si visible n'ait pas été prévue, et que nous n'y ayons pas pourvu ? [Pascal, Les provinciales] Il [Valentinien] voulut pourvoir à son salut en se faisant baptiser, et à son repos en disgraciant Arbogaste. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand] Je découvre sur la terre un homme avide, insatiable, inexorable, qui veut, aux dépens de tout ce qui se trouvera sur son chemin et à sa rencontre, et quoi qu'il en puisse coûter aux autres, pourvoir à lui seul, grossir sa fortune et regorger de biens. [La Bruyère, VI] Les femmes ne sont jamais embarrassées d'elles ; Dieu y pourvoit. [Voltaire, Candide, ou L'optimiste] Le général de l'armée française avait pourvu à la victoire et à la défaite. [Voltaire, Précis du siècle de Louis XV] Il pourvoit au présent en ce qui dépend de lui, et laisse le soin de l'avenir à la Providence. [Rousseau, Rousseau juge de Jean-Jacques. Dialogues]

    Pourvoir à sa conscience, se dit d'un homme prêt à mourir qui demande et reçoit les derniers sacrements. De sorte qu'on ne les envoie à la mort [les criminels] qu'après leur avoir donné moyen de pourvoir à leur conscience. [Pascal, Les provinciales]

    Pourvoir à un bénéfice, à un office, à un emploi, le conférer, y nommer. Le malheureux Honorius mourut sans enfants, et sans pourvoir à l'empire. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

  • 2 vt Nommer quelqu'un à un emploi, à un office, à un bénéfice. Pourvoir quelqu'un d'une charge. Le sort pourvoit Narsès de ce grade éminent. [Rotrou, Bélisaire] Le pape est obligé de pourvoir celui que le roi lui nomme pour un bénéfice. [Massac, Droit ecclésiastique, chap. 4, dans RICHELET]
  • 3Établir par un mariage, par un emploi, par une charge. Il me reste à pourvoir un arrière-neveu. [La Fontaine, Fables] Et je crois qu'il est bon de pourvoir Henriette. [Molière, Les femmes savantes] Ce n'est point assez de les nourrir [les enfants], il faut les pourvoir ; ce n'est point assez de les pourvoir, il faut les instruire et les élever selon le christianisme. [Bourdaloue, 2e dim. après l'Épiph. Dominic. t. I, p. 75] Il me paraît si raisonnable de la pourvoir, que je la choisis pour moi-même. [La Motte, Calendr. des vieill. sc. 2] Des dettes à payer, et ma soeur à pourvoir. [Picard, Amis de coll. I, 8]
  • 4Munir, garnir. Pourvoir une armée, une place, de munitions. Brontin.... sort.... chargé d'une triple bouteille D'un vin dont Gilotin, qui savait tout prévoir, Au sortir du conseil eut soin de le pourvoir. [Boileau, Le lutrin] Moi qu'une humeur trop libre, un esprit peu soumis, De bonne heure a pourvu d'utiles ennemis. [Boileau, Epîtres]
  • 5Orner, douer. La nature l'a pourvue de toutes les grâces.
  • 6Se pourvoir, vpron Se garnir de, se munir de. Pourvoyez-vous de quelque autre compère. [La Fontaine, Mandr.] Je songe à me pourvoir d'esquif et d'avirons, à régler mes désirs, à prévenir l'orage, Et sauver, s'il se peut, ma raison du naufrage. [Boileau, Epîtres] Sa princesse n'a pas sitôt su qu'il était captif en Barbarie, qu'elle s'est pourvue d'un autre amant. [Lesage, Le diable boiteux] Les étrangers qui venaient dans cette contrée [Venise], commençaient par acheter un visage, comme on se pourvoit ailleurs de bonnets et de souliers. [Voltaire, La princesse de Babylone]

    Familièrement. Il n'a qu'à se pourvoir ailleurs, se dit pour se débarrasser de quelqu'un qui ne paraît pas satisfait de ce qu'on lui offre. Si elle n'est pas de cette humeur, elle n'a qu'à se pourvoir ailleurs. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]

  • 7Se pourvoir, se marier en parlant d'une femme. Je ne serais pas trop fâchée de me pourvoir, aussi bien que ma maîtresse. [Lamotte, Talisman. sc. 7]
  • 8 Terme de jurisprudence. Recourir au pourvoi. Se pourvoir en cassation, en grâce. Le délai pour se pourvoir au tribunal de cassation contre un jugement en dernier ressort, sera de trois mois à compter de la signification. [Code Napoléonien]

    Absolument. Se pourvoir, recourir à la cour de cassation. Ce condamné a refusé de se pourvoir.

    En général, recourir à une autorité qui a droit de casser une décision. Une loi étrange au premier aspect mais admirable et tellement essentielle qu'on ne saurait la supprimer ou la négliger sans détruire la démocratie, c'est celle qui autorise le moindre des citoyens à se pourvoir contre un jugement de la nation entière, lorsqu'il est en état de montrer que ce décret est contraire aux lois déjà établies. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]

    Se pourvoir en cour de Rome, demander au pape quelque grâce, quelque bénéfice, quelque dispense.

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