tarir
- 1Mettre à sec. Tarir un étang, un puits.
D'un ruisseau qui peut nuire interrompez la course, Et, pour faire encor mieux, tarissez-en la source
. [Boursault, És. à la cour, v, 6]Par extension.
Tarir les larmes, les pleurs, faire cesser de pleurer Peuples, que cette belle fête à jamais tarisse vos pleurs
. [Malherbe, III, 1]Mes soins avec le temps pourront tarir ses larmes
. [Corneille, Théodore et Héraclius]À force de pleurer on tarit les larmes
. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***]Si je peins la bienfaisance Et les pleurs qu'elle tarit
. [Béranger, Halte-là.]Tarir ses larmes, ses pleurs, cesser de pleurer.
Apaisez vos soupirs et tarissez vos larmes
. [Corneille, Illus. com. III, 1]Fig.
Peuple, fais voir ta joie à ces divinités Qui vont tarir le cours de tes calamités
. [Corneille, La toison d'or]Depuis ce jour fatal qui changea votre choix en tristesse, et qui tarit toutes les ressources de votre fortune
. [Massillon, Carême, Prière 2]Voulez-vous [ ô Seigneur] tarir la source de la race royale ?
[Massillon, Oraisons funèbres et sermons]Je dis : voilà le vice ; il use le bonheur, Il tarit l'avenir
. [Delille, L'imagination] - 2 vi Être mis à sec, cesser de couler. Cette source a tari hier. Cette source est tarie depuis hier.
Ne sais-tu pas que mon armée ne pouvait en un repas se désaltérer sans faire tarir des rivières ?
[Fénelon, Dialogues des morts]Il y a des vaches dont le lait tarit absolument un mois ou six semaines avant qu'elles mettent bas
. [Buffon, Quadrupèdes]Que deviendraient ces enfants eux-mêmes, privés d'une mamelle qui tarirait en chemin ?
[Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]Par extension.
Rien ne tarit sitôt que les larmes
. [Vaugelas, Q. C. v, 5]C'est trop verser de pleurs, il est temps qu'ils tarissent
. [Corneille, Polyeucte] - 3 Fig. Cesser, s'arrêter, en parlant de quelque chose comparée à une source.
Ce fertile sujet ne tarira jamais
. [La Fontaine, Contr.]Un mensonge capable de faire tarir ces charités
. [Pascal, Les provinciales]On vit tarir tout d'un coup les principales sources de la charité
. [Fléchier, Oraisons funèbres]Les campagnes sont en friche.... le commerce tarit
. [Fénelon, Télémaque]La vieillesse languissante et ennemie des plaisirs.... fait tarir dans ton coeur la source de la joie
. [Fénelon, ib. XIX.]Ne point tarir sur un sujet, en parler sans cesse, y revenir souvent.
Les hommes ne tarissent point en sots raisonnements sur les affaires présentes
. [Maintenon, Lettres]On m'assure qu'il ne tarit point sur vos louanges
. [Maintenon, Lettres]Tandis qu'une âme juste.... ne peut tarir sur les récits de ses faiblesses
. [Massillon, Carême, Confession.]Absolument. Il ne tarit point, il parle sans cesse de l'objet dont il s'agit.
Le petit abbé y sera avec ses contes ; je ne sais où il les prend, mais il ne tarit point
. [Diderot, Lettres à Sophie Voland]L'entretien tarit, on n'a plus rien à se dire, on ne sait que se dire.
Ce n'était pas que l'entretien tarît entre nous, et qu'elle parût s'ennuyer dans nos promenades
. [Rousseau, Les confessions]La conversation des amis ne tarit jamais, disent-ils
. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse] - 4Se tarir, vpron Devenir à sec, cesser de couler. Cette source s'est tarie.
Il y a encore une autre espèce de larmes qui n'ont que de petites sources, qui coulent et se tarissent facilement
. [La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales]
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