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tordre

vt (tor-dr'), je tords, tu tords, il tord, nous tordons, vous tordez, ils tordent ; je tordais ; je tordis ; je tordrai ; je tordrais ; tords, qu'il torde, tordons ; que je torde, que nous tordions ; que je tordisse ; tordant, tordu
  • 1Tourner un corps long et flexible par les deux bouts en sens contraire, ou par un seul bout, l'autre étant fixe. Tordre du fil, un lien. L'une, penchée vers la surface de l'eau, y trempe son linge ; l'autre, accroupie, le tord. [Diderot, Salons de peinture] L'homme est sur un flot qui gronde, L'ouragan tord son manteau. [Hugo, Les voix intérieures]

    Fig. Pressez-les, tordez-les, ils dégouttent l'orgueil, l'arrogance, la présomption. [La Bruyère, VIII]

    Qui te tordrait le nez, il en sortirait encore du lait (Comédie des Prov. III, 7, XVIIe siècle), se dit par moquerie à un jeune homme, à un blanc-bec, qui se mêle de choses dont son âge le rend incapable.

    Populairement. Ne faire que tordre et avaler, manger très avidement, avaler presque sans mâcher.

  • 2Tordre de la laine, de la soie, du fil, tourner à la main, au rouet ou au moyen d'une machine, plusieurs brins pour n'en former qu'un seul.

    Attacher ces matières sur une cheville, et en rouler plusieurs écheveaux ensemble

    Tordre le câble, joindre en un les cordons qui doivent le composer.

  • 3Tourner violemment, en parlant d'un membre. Finissez donc, monsieur, vous me tordez le bras. [Beaumarchais, Le barbier de Séville, ou La précaution inutile]

    Tordre le cou, faire mourir en tournant le cou. Voit son faucon, lui tord le cou, le plume. [La Fontaine, Fauc.] Si je résiste, il me tordra le cou. [Hauteroche, L'Esprit follet ou La Dame invisible] Tout ce qui restait de la Ligue à Paris ne publia-t-il pas que le diable avait tordu le cou à la belle Gabrielle d'Estrées ? [Voltaire, Pol. et lég. Avis au public, exemples.]

    Se tordre les bras, les mains, tordre à soi les bras, les mains, dans un excès de passion, de douleur. Échevelée, étendue sur le cercueil de son amie, se tordant les mains. [Diderot, Él. de Richardson.] Se roulant par la chambre en se tordant les mains et mordant les pieds des chaises. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]

  • 4Tourner de travers. Je leur remontrerai, en penchant le cou et en tordant la bouche, que tu as une opinion erronée sur les cellules où furent renfermés les Septante. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Et de bals où il a dansé en bâillant à se tordre la bouche. [D'alembert, Lett. au roi de Pr. 19 déc. 1768]
  • 5 Fig. Détourner de sa signification naturelle un texte. Avouez la vérité, monseigneur : on aimerait mieux s'être expliqué plus précisément, et employer son esprit à bien définir les mots pour parler conséquemment, que de les tordre après coup pour se sauver comme on peut. [Bossuet, Réponse à quatre lettres, 1] L'Écriture se laissait tordre et violenter à qui le voulait. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] Ils tordent une phrase d'Hippocrate pour faire accroire que les Grecs connaissaient la circulation du sang mieux que Harvey. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]

    Tordre le sens d'un auteur, d'un passage, lui donner une interprétation fausse et forcée.

  • 6Se tordre, vpron Agiter son corps en le tournant en sens contraire. Un ver qui se tord. Je vous assure que j'aurais crié plus d'une fois, au lieu qu'il a fallu soupirer, se mordre les lèvres et se tordre. [Diderot, Lettres à Sophie Voland] il se tord. [Béranger, Mort du diable.] Connaître un pas qu'on aime et que jaloux on suit, Rêver le jour, brûler et se tordre la nuit. [Hugo, Les feuilles d'automne]

    Rire à se tordre, rire extrêmement.

  • 7Devenir contourné. Cette branche s'est toute tordue. Ses yeux, remplis d'un feu sombre, roulaient avec égarement, sa bouche se tordait. [Voltaire, Facéties, appar. Bertier.]
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