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épais, aisse

adj. (é-pê, pê-s')
  • 1Épais, considéré quant à la dimension : qui a une certaine épaisseur. Mur épais de deux mètres. Une planche épaisse de quatre centimètres. La seconde édition des recherches de M. Parent est en trois volumes in-12 fort épais. [Fontenelle, Parent.]

    Terme de botanique. Se dit de toutes les parties dont l'épaisseur, comparée à celles d'organes analogues, est plus grande que ne semblerait le comporter leur étendue.

    Fort, solide, par opposition à mince. Drap épais. Étoffe épaisse.

    Par extension. Langue épaisse, langue pâteuse, lourde, articulant difficilement.

    Taille épaisse, taille grosse, peu élégante.

    Fig. et familièrement. Avoir la mâchoire épaisse, avoir l'esprit grossier. On dit aussi : c'est une mâchoire épaisse.

    Cheval épais, cheval gros, lourd, sans élégance.

  • 2Épais, considéré quant au nombre : serré, touffu. Des cheveux épais. Les bois épais. D'épais bataillons. J'ai craint que de ces bois l'épaisse solitude Ne cachât un ramas de brigands révoltés. [Ducis, Le roi Lear]

    Terme de pêche. Tissure épaisse, tissure d'un filet à mailles serrées.

  • 3Épais, considéré quant à la consistance : dense, peu fluide. Du vin épais. Un épais brouillard. Cette liqueur épaisse Mêle du sang de l'hydre avec celui de Nesse. [Corneille, Médée] Une épaisse vapeur s'est du temple élevée. [Corneille, Oedipe] Ils l'ont enveloppé d'une épaisse fumée. [Corneille, La toison d'or] Mais quelle épaisse nuit tout à coup m'environne ? [Racine, Andromaque] Climats qu'un ciel épais ne couvre que d'orages. [Voltaire, L'orphelin de la Chine]

    Fig. et familièrement. Cela est épais à couper au couteau, se dit d'un esprit grossier, d'une ruse grossière, etc.

    Fig. Lourd, pesant, grossier. Montchevreuil était un fort honnête homme, modeste, brave, mais des plus épais. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Les Béotiens, les plus épais de tous les Grecs, prenaient le moins de part qu'ils pouvaient aux affaires générales. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence] Et la grosse gaieté de l'épaisse opulence. [Gresset, Le méchant]

    Il se dit des choses dans un sens analogue. Une ignorance épaisse. Que son intelligence est épaisse ! [Molière, Les précieuses ridicules] Dans la plus épaisse barbarie. [Fléchier, Panég. II, 383]

  • 4 Substantivement. Épaisseur. Une pierre qui a deux pieds d'épais.
  • 5 Adv. Avec densité, d'une manière serrée. Semer trop épais. Il a neigé épais.

REMARQUE

Au XVIIe siècle, à côté d'épais on disait épois : On verroit Les poëtes plus espois que mouches en vendanges. [Régnier, Satires] De son gros chef couvert de bois, S'exhale maint nuage épois Qui le cache et qui l'environne Et lui fait comme une couronne. [Scarron, Virgile travesti] Épais était la prononciation de l'ouest de la France ; épois celle du centre et du nord.

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