Parce qu'on ne s'égorge qu'à prix d'argent, et que ce nerf de la guerre manque à tous ceux qui la font aujourd'hui |
Lett. au roi de Pr. 11 oct. 1782 |
nerf |
J'apprends dans le moment que cet agent de la société [des jésuites] vient d'être chassé de Rome, et, ce qui ne vous fera pas moins de plaisir, que l'agent des jansénistes en a été chassé le même jour ; cela s'appelle faire maison nette et bonne justice |
Destruct. des jés. Oeuvres, t. V, p. 228, dans POUGENS. |
net, ette, |
Guillaume Dubois, né en 1656, était fils ou neveu, car on n'est pas d'accord sur sa généalogie, d'un pauvre apothicaire de Brives-la-Gaillarde, en Limosin |
Art. du card. Dubois, Oeuv. t. X, p. 86, dans POUGENS. |
neveu |
Les calculs analytiques des mouvements de la lune ont sans doute été portés à un assez grand degré de précision pour nous convaincre que l'attraction newtonienne est en effet la vraie cause des inégalités qu'on observe dans le mouvement de cette planète |
Disc. prélim. Syst. monde, Oeuvr. t. XIV, p. 137, dans POUGENS. |
newtonien, ienne |
On ne pourra disconvenir, ce me semble, que le système newtonien ne doive principalement à l'Académie des sciences de Paris les fondements nombreux et inébranlables sur lesquels il va être appuyé désormais |
ib. p. 134 |
newtonien, ienne |
Je n'ai l'avantage d'être, pour ma consolation, ni le plus grand capitaine, ni le plus grand roi ni le plus grand et le plus vrai philosophe de ce siècle, ni le protecteur de l'Allemagne, ni le réformateur de la justice, ni enfin l'exemple des souverains et des gens de lettres |
Lett. au roi de Pr. 15 sept. 1780 |
ni |
Des avantages qui ne puissent être ni disputés ni niés ; or c'est ce qu'on trouve dans la naissance et dans la fortune |
Ess. sur la soc. des g. de lett. Oeuvr. t. III, p. 62, dans POUGENS |
nier |
Ayant toujours pris et porté le titre de noble homme, c'est aux généalogistes à nous apprendre le sens précis de cette expression, surtout dans certaines provinces |
Éloges, Fléchier. |
noble |
Fontenelle et Lamotte, toujours mesurés, et par conséquent toujours nobles avec les grands, toujours sur leurs gardes avec eux sans jamais le paraître |
Éloges, Lamotte. |
noble |
Bientôt, malgré les cris de l'imbécile superstition, on réimprima les noëls [de la Monnoye] |
Éloges, la Monn. |
noël |
Il n'y avait, selon eux, qu'une âme noire qui pût s'attacher de préférence aux sujets qu'il [Crébillon] avait choisis |
Éloges, Créb. |
noir, oire |
M. Fléchier, disait un jour Bâville à l'occasion d'un démêlé qu'ils avaient eu, m'a fait changer du blanc au noir. Dites, répondit Fléchier, du noir au blanc |
Éloges, Fléch. |
noir, oire |
Les noirceurs secrètes, tous les petits moyens que l'ignorance et l'envie savent si bien mettre en usage contre ce qui leur nuit ou leur déplaît, sont employés pour perdre ce dangereux novateur [Rameau] |
Lib. de la mus. Oeuv. t. III, p. 341, dans POUGENS |
noirceur |
Soyez sûr que Mme du Deffand, qui vous a écrit cette noirceur, est bien moins votre amie que nous |
Lett. à Volt. 2 juill. 1770 |
noirceur |
Les tragédies de l'abbé Abeille étaient données sous le nom du comédien la Thuillerie |
Éloges, Gasp. Abeille. |
nom |
Notez que le dit Caveirac est l'auteur de l'apologie de la Saint-Barthélemy, pour laquelle on ne lui a pas dit plus haut que son nom |
Lett. à Voltaire, 12 janv. 1763 |
nom |
La quantité abstraite, objet des mathématiques pures, est ou nombrable ou étendue |
Explic. syst. conn. hum. Oeuvr. t. I, p. 337, dans POUGENS. |
nombrable |
Deux choses charment l'oreille dans le discours, le son et le nombre : le son consiste dans la qualité des mots ; et le nombre dans leur arrangement |
Mél. litt. Oeuv. t. III, p. 262, dans POUGENS |
nombre |
À la pureté de la diction, l'orateur joint une harmonie douce et facile, quoique pleine et nombreuse |
Éloges, Fléch. |
nombreux, euse |
Telle est, ce me semble, la raison métaphysique pour laquelle, la construction et la syntaxe des langues étant supposées, le nominatif doit être placé avant le verbe, et le verbe avant son régime ; les mots doivent être placés dans un tel ordre, qu'en finissant la phrase où l'on voudra, elle présente autant qu'il est possible un sens ou du moins une idée complète qui n'en suppose point nécessairement d'autre |
Élém. de philos. Oeuv. t. II, p. 276, dans POUGENS |
nominatif, ive |
Non, en métaphysique, ne me paraît guère plus sage que oui ; non liquet [la chose n'est pas claire] est la réponse raisonnable à presque tout |
Lett. à Voltaire, 4 août 1770 |
non |
Il est certain que, dans une de ses notes sur Longin, Despréaux semble préférer assez ouvertement Racine à Corneille |
Éloges, Segrais. |
note |
Les notions les plus abstraites, celles que le commun des hommes regarde comme les plus inaccessibles, sont souvent celles qui portent avec elles une plus grande lumière |
Disc. encycl. Oeuv. t. I, p. 208, dans POUGENS |
notion |
J'ai dit la vérité, et une vérité notoire et publique |
Lett. à Voltaire, 20 janv. 1758 |
notoire |
Malherbe nourri de la lecture des excellents poëtes de l'antiquité, et prenant comme eux la nature pour modèle |
Disc. prélim. Encycl. Oeuv. t. I, p. 256, dans POUGENS |
nourri, ie |
Ah ! ma pauvre nourrice, vous qui avez eu tant de soin de mon enfance, qui m'avez mieux aimé que vos propres enfants, vous avec qui j'ai passé vingt-cinq années les plus douces de ma vie |
Aux mânes de Mlle de l'Espinasse |
nourrice |
Cet être appelé nous est formé de deux principes de différente nature, tellement unis, qu'il règne entre les mouvements et les affections de l'un et de l'autre une correspondance que nous ne saurions ni surprendre ni altérer, et qui les tient dans un assujétissement réciproque |
Disc. prélim. Encycl. Oeuv. t. I, p. 192, dans POUGENS. |
nous |
La traduction qu'il [l'abbé Delille] a entreprise de l'Énéide, prépare un nouveau tourment à l'envie, et de nouvelles sottises aux mauvais critiques |
Éloges, Segrais. |
nouveau |
Les fausses idées qu'on donne de l'éloquence dans nos colléges en apprenant à nos jeunes gens à noyer une pensée commune dans un déluge de périodes insipides |
Réfl. sur l'éloc. orat. Oeuvr. t. I, p. 169, dans POUGENS. |
noyer [2] |
L'intérêt de l'humanité demanderait que la puissance spirituelle fût mise nue comme la main |
Lett. à Voltaire, 6 avril 1773 |
nu, nue [1] |
On nuit plus aux progrès de l'esprit en plaçant mal les récompenses qu'en les supprimant |
Disc. prélim. Encycl. Oeuvr. t. I, p. 295, dans POUGENS. |
nuire |
Il n'est point de sujet où l'intention de nuire trouve plus de prétextes à s'exercer qu'en matière de religion |
Abus de la crit. Oeuvr. t. VI, p. 253 |
nuire |
Son état est toujours bien fâcheux ; depuis quelques jours cependant il a de meilleures nuits |
Lett. à Voltaire, 22 octob. 1768 |
nuit |
Je crois qu'on doit écrire au pluriel numéros et non pas numéro ; ce dernier mot, quoique tout latin, étant devenu français par l'usage |
Éloges, la Motte, note 4 |
numéro |
La nutation de l'axe terrestre, confirmée par les observations et par la théorie, fournit, ce me semble, la démonstration la plus complète de la gravitation de la terre vers la lune, et par conséquent de la tendance des planètes principales vers leurs satellites |
Introd. précess. équin. |
nutation |
Ses dialogues [de Fénelon] sur l'éloquence, et sa lettre à l'Académie française sur le même objet, renferment les principes les plus sains sur l'art d'émouvoir et de persuader |
Éloges, Fénelon. |
objet |
La durée d'un ouvrage, quelque mérite qu'il ait d'ailleurs, est presque nécessairement liée à celle de son objet |
Destruct. des jésuit. Oeuv. t. V, p. 57, dans POUGENS. |
objet |
On sait qu'un rayon qui passe obliquement d'un milieu dans un autre, ne continue pas son chemin dans la même ligne droite, suivant laquelle il entre |
Éloges, Bernoulli. |
obliquement |
Dans cette grammaire, dont l'objet ne paraissait pas devoir effrayer les âmes pieuses, les phrases citées par l'auteur pour exemples de ses préceptes étaient une suite d'assertions obscurément impies contre l'existence de Dieu, la spiritualité de l'âme, et les autres vérités que la religion nous oblige de croire |
Éloges, Girard. |
obscurément |
Le bonheur, cet objet de nos désirs, mais qui fuit et repousse la grandeur et les richesses, serait-il donc obscurément attaché à la médiocrité en tout genre ? |
Éloges, Segrais. |
obscurément |