Despréaux n'était guère moins dévoué aux écrivains de l'illustre société de Port-Royal, dont les ouvrages ont tant contribué à rétablir parmi nous l'étude et le goût de la saine antiquité |
Él. Despr. |
société |
Ajoutons, car il faut être juste, qu'aucune société religieuse, sans exception, ne peut se glorifier d'un aussi grand nombre d'hommes célèbres dans les sciences et dans les lettres [que celle des jésuites] |
Oeuvr. t. V, p. 28 |
société |
La Société royale de médecine établie à Paris, et composée de ce qu'il y a dans la Faculté de meilleur et de plus instruit |
Lett. au roi de Pr. 22 sept. 1777 |
société |
Ils sont à présent aux prises avec les gens du parlement, qui trouvent que la société de Jésus est contraire à la société humaine |
Lett. à Voltaire, 9 juil. 1761 |
société |
L'évêque de Meaux, malgré les coups que la Société lui portait sourdement, était lié, au moins d'estime, avec quelques jésuites |
Él. Boss. note 14 |
société |
La promenade même m'est presque entièrement interdite, quoiqu'elle soit ma seule ressource, mes sociétés d'hiver étant toutes dispersées |
Lett. au roi de Prusse, 28 juill. 1777 |
société |
Il avait prédit que les principes des protestants pour rejeter l'autorité de l'Église, les conduiraient tôt ou tard au socinianisme |
Él. Boss. note 10 |
socinianisme |
Il y a actuellement dans ce pays-là dix-sept ou dix-huit ci-devant soi-disant jésuites, comme les classes du parlement les appellent |
Lett. à Voltaire, 25 sept. 1762 |
soi-disant |
Si elle [Mme Geoffrin] employait quelquefois, sans scrupule, des expressions familières, populaires même, que la soi-disant bonne compagnie se serait refusées avec dédain, elle n'en faisait jamais usage qu'en les relevant par le grand sens qu'elles renfermaient |
Lett. à Condorcet sur Mme Geoffrin |
soi-disant |
Tant pis pour qui ne fait pas de solécisme en parlant [dans la conversation] ; on pourrait dire que ces personnes-là lisent toujours et ne parlent jamais |
Oeuv. t. III, p. 153 |
solécisme |
Des circonstances dont il [le P. Bouhier] ne fut pas le maître, ne lui permirent pas d'exécuter la promesse qu'il avait donnée solennellement |
Éloges, Bouhier |
solennellement |
La mécanique des corps solides n'étant appuyée que sur des principes métaphysiques et indépendants de l'expérience |
Oeuvr. t. XIV, p. 196 |
solide |
Ceux qui accusaient sa bienveillance [de l'abbé de Saint-Pierre] d'être froide et banale, ne pouvaient au moins la taxer d'être solitaire et personnelle |
Éloges, l'Ab. de St-P. |
solitaire |
Cela me rappelle le mot d'un solitaire qui disait aux personnes dont il recevait quelquefois la visite : Vous voyez un homme presque aussi heureux que s'il était mort |
Lett. au roi de Pr. 14 nov. 1776 |
solitaire |
Voyez mon malheur et mes larmes, la solitude de mon âme, le vide affreux que vous y avez fait, et l'abandon cruel où vous me laissez ! |
Aux mânes de Mlle de l'Espinasse |
solitude |
Le cardinal de Fleury, dont la sollicitude ministérielle s'étendait jusqu'aux plus petits objets et peut-être y mettait quelquefois une importance qu'ils n'avaient pas |
Éloges, Cardin. de Soubise. |
sollicitude |
Il [l'abbé de Dangeau] s'occupa surtout très longtemps du soin délicat et pénible de faire l'énumération exacte des sons de notre langue |
Dangeau. chap. 3 |
son [3] |
La sonate ne peut pas être appréciée par tout le monde ; de là cette boutade : Toute cette musique purement instrumentale, sans dessein et sans objet, ne parle ni à l'esprit ni à l'âme, et mérite qu'on lui demande avec Fontenelle : sonate, que me veux-tu ? |
Oeuv. t. III, p. 403 |
sonate |
Il [Fénelon] était bien mieux que modeste ; car il ne songeait pas même à l'être |
Él. Fén. |
songer |
Je sais qu'on fait sonner très haut deux grands avantages en faveur de l'éducation des colléges, la société et l'émulation |
Oeuv. t. III, p. 171 |
sonner |
Il me semble qu'un monument à l'honneur de Descartes décorera bien autrement cette église [Ste-Geneviève] que de belles orgues ou une belle sonnerie |
Dial. entre Desc. et Christ. |
sonnerie |
Le Misanthrope pensa être sifflé dans la critique du sonnet, parce que le parterre avait eu la bêtise d'en applaudir les vers, et l'auteur l'imprudence de ne pas le prévenir que les vers étaient mauvais |
Éloges, Mariv. note 11 |
sonnet |
Si on savait en France imposer silence à ces sonneurs de tocsin, ils n'auraient ni partisans, ni imitateurs |
Lett. au roi de Pr. 11 mai 1781 |
sonneur |
Dans cette thèse, le répondant argumentait pendant douze heures consécutives contre tout venant. Le sujet de son discours [du card. de Soubise] pour la clôture des sorboniques en 1739 était : Combien il est avantageux aux rois et aux gouvernements que les peuples soient éclairés |
Él. du card. de Soubise. |
sorbonique [2] |
Il y a deux de ces messieurs [du parlement de Paris] qui sont à Berlin ; ils ont désiré voir le roi de Prusse, et le roi n'y a consenti qu'après qu'ils ont assuré qu'ils n'avaient pas été d'avis de consulter la Sorbonne sur l'inoculation |
Lett. à Voltaire, 8 déc. 1763 |
sorbonne |
On voit que la douleur, si je puis parler de la sorte, vous a nourrie, et que les affections ne font que vous consoler |
Portr. de Mlle l'Espinasse |
sorte |
Helvétius essuya cette sortie avec la tranquillité la plus philosophique, et se contenta de dire, quand Marivaux fut parti : Comme je lui aurais répondu, si je ne lui avais pas l'obligation d'avoir bien voulu accepter mes bienfaits ! |
Él. Mariv. |
sortie |
Une femme de beaucoup d'esprit, ayant eu avec lui un long entretien sur des matières sérieuses, en sortit si contente, qu'elle ne put s'empêcher de lui marquer tout le plaisir qu'elle venait d'avoir |
Él. l'Ab. de St-P. |
sortir [1] |
À l'égard de vos articles, ils sont tous entre mes mains, n'en sont pas sortis, et, comme je vous l'ai mandé, n'en sortiront que par votre ordre exprès |
Lett. à Voltaire, 25 févr. 1758 |
sortir [1] |
Il [Galilée, à ceux qui lui demandaient à quoi servaient les recherches mathématiques] répondait que la géométrie servait principalement à peser, à mesurer et à compter : à peser les ignorants, à mesurer les sots, et à compter les uns et les autres |
Élog. Bernoulli. |
sot, otte |
À quoi bon, disait un de ces hommes qui croient penser mieux que les autres parce qu'ils pensent autrement, à quoi bon s'embarrasser de toutes les sottises qu'on a dites et faites avant nous ? |
Mélanges, t. V, Réflexions sur l'histoire. |
sottise |
D'Alembert conforme sa conduite à ce principe ; il dit beaucoup de sottises, n'en écrit guères, et n'en fait point |
Portr. de l'aut. |
sottise |
Sa mémoire [de l'archevêque Vintimille] le servit très infidèlement dès les premiers mots ; un souffleur qu'il avait chargé de le suppléer, les lui suggéra ; il ne les entendit pas, le fit répéter, continua encore à dire quelques mots, toujours mal soufflés ou mal entendus, et toujours mal redits |
Art. du card. Dubois. |
soufflé, ée |
Je ne sais de quel côté le vent va souffler pour la philosophie |
Lett. à Voltaire, 9 juill. 1764 |
souffler |
Qu'ils aient le courage de s'élever au-dessus de l'instant où ils vivent, ils verront de loin la postérité souffler sur ces nuages, et condamner à un mépris éternel ceux qui ont eu la honte de les rassembler |
Él. Bossuet, note 11 |
souffler |
Son ardeur pour s'instruire et son application à son métier, qui ne souffre point de ses autres études |
Lett. au roi de Pr. 20 nov. 1772 |
souffrir |
Pourvu que nos riches oisifs aillent tous les jours pendant trois heures se soulager, au théâtre, du poids du temps qui les accable, peu leur importe qu'on s'amuse ailleurs |
Lett. à J. J. Rouss. |
soulager |
Ce pauvre roi [d'Espagne] qui apprenait la prise de Mons par Louis XIV, et, ignorant que cette ville était à lui, disait en soupirant : voilà une grande perte pour le roi d'Angleterre ! |
Éloges, l'Abbé de Chois. note 2 |
soupirer |
Il ignora la souplesse du manége, la bassesse de l'intrigue et tous ces moyens méprisables qui mènent aux dignités par l'avilissement |
Disc. Acad. franç. Oeuv. t. I, p. 135 |
souplesse |
On sent que tant de beautés ont coulé de source, et n'ont rien coûté à celui qui les a produites |
Él. Massillon. |
source |