L'abbé Girard, plus heureux que beaucoup d'autres philosophes aussi peu coupables, mais plus illustres et plus enviés, eut l'avantage d'échapper à la haine, par le peu de surface qu'il présentait à ses coups |
Elog. Girard. |
surface |
Je fais abstraction de l'étendue ou de l'espace que ce corps renferme, pour ne considérer que ses bornes en tous sens ; et ces bornes me donnent l'idée de surface |
Mél. etc. t. v, § 11 |
surface |
Il est surprenant que Marivaux, donnant, pour ainsi dire, toujours la même comédie sous différents titres, n'ait pas été plus malheureux sur la scène |
Élog. Mariv. note 12 |
surprenant, ante |
Cette éternelle surprise de l'amour, sujet unique des comédies de Marivaux, est la principale critique qu'il ait essuyée sur le fond de ses pièces |
Élog. Mariv. |
surprise |
Des parties susceptibles de figure, de mouvement et de repos |
Lett. au roi de Pr. 30 nov. 1770 |
susceptible |
La forme syllogistique, si chère aux scolastiques pour leurs vaines disputes, est bien moins nécessaire dans les véritables sciences que ces mêmes scolastiques ne le pensent ou ne le disent |
Mélanges, etc. t. v, § 5 |
syllogistique |
Il est dans nos opéras un genre de symphonie sur lequel nous nous arrêterons un moment, ce sont les ouvertures |
De la liberté de la musique, 38 |
symphonie |
À la tête de la république [de Genève] sont quatre syndics, qui ne peuvent l'être qu'un an |
Gouv. Genève. |
syndic |
Ce qui constitue deux ou plusieurs mots synonymes, c'est d'abord un sens général qui est commun à ces mots ; et ce qui fait ensuite que ces mots ne sont pas toujours synonymes, ce sont des nuances souvent délicates et quelquefois presque imperceptibles, qui modifient ce sens primitif et général |
Élém. de philos. ch. 13 |
synonyme |
On pourrait donner peut-être pour exemple de ces demi-synonymes les mots de pleurs et de larmes, qui, au sens moral, semblent pouvoir être employés indifféremment, sans pouvoir l'être de même au sens physique ; car on dit également les pleurs ou les larmes d'une mère ; mais il semble qu'on dit beaucoup mieux les pleurs que les larmes de l'aurore |
Élog. Girard, note 4 |
synonyme |
Dans la démonstration, ou l'on remonte de la chose à démontrer aux premiers principes, ou l'on descend des premiers principes à la chose à démontrer ; d'où naissent l'analyse et la synthèse |
Oeuv. t. I, p. 334 |
synthèse |
Le véritable esprit systématique, qu'il faut bien se garder de prendre pour l'esprit de système, avec lequel il ne se rencontre pas toujours |
Oeuvr. t. I, p. 302 |
systématique |
La médecine systématique me paraît (et je ne crois pas employer une expression trop forte) un vrai fléau du genre humain |
Mélanges, etc. t. v. § VI |
systématique |
Descartes est proprement le premier qui ait traité du système du monde avec quelque soin et quelque étendue |
Disc. prélim. syst. monde, Oeuvr. t. XIV, p. 80 |
système |
Les ennemis de Lamotte l'ont accusé d'avoir ambitionné la monarchie universelle en littérature ; peut-être aspirait-il tacitement à cette gloire, sans trop s'en douter |
Élog. Lamotte, note 23 |
tacitement |
Finesse de tact |
Oeuv. t. v, p. 56 |
tact |
Ce n'est pas que nous manquions de postulants pour s'enrôler, mais il ne sont pas de taille |
Lett. à Voltaire, 21 mars 1776 |
taille |
Le sage n'oublie point que, s'il est un respect extérieur que les talents doivent aux titres, il en est un autre plus réel que les titres doivent aux talents |
Oeuv. t. III, p 69 |
talent |
Quoique Despréaux ne se reposât sur personne du soin de louer ses ouvrages, il a plus d'une fois avoué que, dans tout ce qu'il avait écrit, il restait un côté faible, et, comme il s'exprimait lui-même, le talon d'Achille, qu'aucun de ses ennemis n'avait pu trouver |
Élog. Despréaux. |
talon |
Une autre raison me fait désirer beaucoup de voir, comme on dit, leurs talons |
Lett. à Voltaire, 2 mars 1764 |
talon |
L'esprit ne crée et n'imagine des objets qu'en tant qu'ils sont semblables à ceux qu'il a connus par des idées directes et par des sensations |
Oeuv. t. I, p. 236 |
tant |
Si vous voulez savoir mon tarif, je trouve qu'un philosophe vaut mieux qu'un roi, un roi qu'un ministre, un ministre qu'un intendant, un intendant qu'un conseiller, un conseiller qu'un jésuite, et un jésuite qu'un janséniste |
Lett. à Voltaire, 12 janv. 1763 |
tarif |
Il avait pour oncle un autre abbé de Roquette, évêque d'Autun, qui, par son zèle de commande et sa dévotion politique, eut l'honneur, dit-on, de fournir à Molière l'heureux original d'après lequel il a peint le précieux tableau du Tartufe |
Élog. de Roq. |
tartufe |
Je n'attends que la paix pour voyager ; je tâterai de différents pays |
Lett. à Voltaire, 22 déc. 1759 |
tâter |
Le style prend la teinture du caractère |
Oeuv. t. III, p. 91 |
teinture |
Il nous trouverait [nous Français] tels qu'il nous a laissés il y a vingt-cinq ans, faisant et disant beaucoup de sottises |
Lett. au roi de Pr. 22 avril 1775 |
tel, elle |
Pour peu que Corneille soit justifiable par des raisons telles quelles, dans les endroits où vous l'attaquez, vous êtes sûr d'avoir contre vous les pédants |
Lett. à Voltaire, 27 janv. 1762 |
tel, elle |
Il [Boileau] se piquait de penser rarement comme ses confrères, et il l'avait témoigné assez plaisamment dans une autre occasion, où ils avaient tous été de son avis : J'en fus très étonné, disait-il, car j'avais raison, et c'était moi |
Éloges, St Aulaire. |
témoigner |
Nous [les encyclopédistes] avons essuyé cet hiver une tempête ; j'espère qu'enfin nous travaillerons en repos ; je me suis bien douté qu'après nous avoir aussi maltraités qu'on a fait, on reviendrait nous prier de continuer |
Lett. à Voltaire, 24 août 1752 |
tempête |
Sans connaître la cause de la pesanteur, nous apprenons par l'expérience que les espaces décrits par un corps qui tombe sont entre eux comme le carré des temps |
Oeuv. t. XIV, p. 213 |
temps |
Voilà donc les pauvres Sirven déboutés de leur demande ; ô temps, ô moeurs ! |
Lett. à Voltaire, 18 fév. 1768 |
temps |
La tendresse a sa source dans le coeur ; la sensibilité tient aux sens et à l'imagination |
Synon. Oeuv. t. III, p. 329 |
tendresse |
La tendresse ne se manifeste pas toujours au dehors ; la sensibilité se déclare par des signes extérieurs |
ib. |
tendresse |
Cette production de ténèbres est l'ouvrage ou d'un diable en trois personnes ou d'une personne en trois diables |
Lett. à Voltaire, 10 oct. 1764 |
ténèbres |
Nos ténébreuses querelles théologiques ne bornent pas au dedans du royaume le tort et le mal qu'elles nous causent |
Oeuv. t. v, p. 134 |
ténébreux, euse |
Il ne faut ni tenir la main fermée ni l'ouvrir tout à la fois ; il faut ouvrir les doigts l'un après l'autre ; la vérité s'en échappe peu à peu, sans faire courir aucun risque à ceux qui la tiennent et qui la laissent échapper |
Oeuv. t. IV, p. 88 |
tenir |
Adieu, mon cher maître : le ciel vous tienne en joie ! |
Lett. à Voltaire, 9 janvier 1773 |
tenir |
Le roi tient actuellement son lit de justice pour cette belle affaire du parlement et du clergé |
Lett. à Voltaire, 13 déc. 1756 |
tenir |
Je tiens les hommes de tous les siècles pour ce qu'ils sont, faibles, fourbes et méchants, trompeurs et dupes les uns des autres |
Oeuv. t. IV, p. 185 |
tenir |
On m'a prêté des discours que je n'ai jamais tenus, et que je n'aurais rien gagné à tenir |
Lett. à Voltaire, 8 déc. 1763 |
tenir |