Ce n'est point l'honneur qui est le principe des États despotiques : les hommes y étant tous égaux, on n'y peut se préférer aux autres ; les hommes y étant esclaves, on n'y peut se préférer à rien |
MONTESQUIEU
|
ib. III, 8 |
despotique |
Ce n'est point l'honneur qui est le principe des États despotiques : les hommes y étant tous égaux, on n'y peut se préférer aux autres ; les hommes y étant tous esclaves, on n'y peut se préférer à rien |
MONTESQUIEU
|
ib. III, 8 |
honneur |
Qu'on ne demande pas s'il faut préférer l'agriculture aux manufactures, ou les manufactures à l'agriculture ; il ne faut rien préférer : il faut s'occuper de tout |
CONDILLAC
|
Comm. gouv. I, 29 |
préférer |
Préférer n'est pas sentir, c'est se déterminer, c'est agir |
BONNET
|
Ess. anal. âme, X |
préférer |
L'a-t-on jamais vu [Corneille] se préférer à aucun de ses confrères ? |
RACINE
|
Disc. acad. |
préférer |
De préférer la raison à la félicité, c'est être très insensé |
VOLTAIRE
|
Bramin. |
de |
Je croyais qu'on me dût préférer Honorie Avec moins de douceur et de galanterie |
CORNEILLE
|
Attila, III, 2 |
galanterie |
Je lui pardonne De préférer les beautés De Palès et de Pomone Au tumulte des cités |
ROUSSEAU J.-B.
|
dans GIRAULT-DUVIVIER |
pardonner |
Celui qui préfère la vérité à sa gloire peut espérer de la préférer à sa vie |
ROUSSEAU
|
Hél. 2e préf. |
préférer |
Qu'un si charmant abus serait à préférer A l'âpre vérité qui vient de m'éclairer ! |
CORNEILLE
|
Hér. III, 1 |
abus |
L'amour de la sagesse lui fit préférer la douceur du célibat aux soins qui accompagnent le mariage |
FÉNELON
|
Philos. Thalès. |
accompagner |
Qu'un si charmant abus serait à préférer à l'âpre vérité qui vient de m'éclairer |
CORNEILLE
|
Héracl. III, 1 |
âpre |
Oser lui préférer de légères douceurs, C'est d'une viande creuse aisément se repaître |
FONTENELLE
|
Poésies div. Oeuvres, t. X, p. 387, dans POUGENS |
creux, creuse [1] |
Et si je puis tomber en cette frénésie De préférer Attale au vainqueur de l'Asie |
CORNEILLE
|
Nicom. I, 1 |
frénésie |
Lorsque la peine est sans mesure, on est souvent obligé de lui préférer l'impunité |
MONTESQUIEU
|
ib. VI, 13 |
peine |
Sans avoir une vanité ridicule, on peut préférer une terre de son nom et de ses pères |
MAINTENON
|
Lett. à M. d'Aubigné, ler déc. 1682 |
père |
Il est certain que, dans une de ses notes sur Longin, Despréaux semble préférer assez ouvertement Racine à Corneille |
D'ALEMBERT
|
Éloges, Segrais. |
note |
Est-il permis de s'abandonner à une philosophie sauvage, de se préférer à tout le reste du genre humain ? |
FÉNELON
|
Tél. XI |
philosophie |
Une figure agréable et prévenante qui n'inspire pas l'amour, mais la bienveillance, est ce qu'on doit préférer |
ROUSSEAU
|
Ém. v. |
prévenant, ante |
On ne laisse pas de lui préférer [à un beau jour d'hiver] la constante sérénité d'une saison plus bénigne |
BOSSUET
|
Mar.-Thér. |
saison |
Quand, pour quelques clartés dont ton esprit abonde, Ton orgueil à quelque autre ose se préférer |
CORNEILLE
|
ib. I, 2 |
clarté |
Cependant, même quand le mot commence par une consonne, la poésie peut préférer mol à mou : L'affront que m'eût fait ce mol consentement |
CORNEILLE
|
Hor. III, 5 |
mou, molle [1] |
Préférer l'oeuvre de Dieu, cet ouvrage si grand, si sublime, si honorable, aux niaiseries et aux inutilités des enfants du siècle |
MASSILLON
|
Confér. Fuite du monde. |
niaiserie |
Et n'a-t-il pas raison [l'Ecclésiaste] de préférer la simplicité d'une vie particulière.... aux soucis et aux chagrins des avares, aux songes inquiets des ambitieux ? |
BOSSUET
|
Duch. d'Orl. |
préférer |
Vous avez eu raison, Cléonte, de préférer aujourd'hui la promenade des Tuileries à tout autre plaisir |
SCUDÉRY
|
les Conversations, Dialogue. |
promenade |
Je ne suis, si l'on veut, ni belle ni jolie ; Mais j'ai certains je ne sais quoi Qui me font préférer à la plus accomplie |
CORNEILLE Th.
|
l'Inconnu, V, 2 |
savoir [1] |
L'insupportable chaleur, l'espace étroit, l'impossibilité d'y marcher, la vermine me firent préférer le lazaret à tout risque |
ROUSSEAU
|
Conf. VII |
risque |
M. Bucquet réunissait toutes ces qualités ; il y joignait ce courage qui sait préférer le sentiment de la conscience à l'opinion de ceux même qu'on estime |
CONDORCET
|
Bucquet. |
conscience |
Ce qui donnait prétexte aux protestants de préférer leur fidélité à celle des catholiques, c'était la prétention des papes sur la temporalité des rois |
BOSSUET
|
Déf. var. 1er disc. 55 |
temporalité |
Tout père de famille qui veut placer de l'argent à fonds perdu, doit préférer de le mettre sur la tête de son enfant d'un an, plutôt que sur la sienne, s'il est âgé de plus de vingt-un ans |
BUFFON
|
Probab. de la vie |
fonds |
Je découvrais en vous assez d'illustres marques, Pour vous préférer même aux plus heureux monarques |
CORNEILLE
|
Poly. II, 2 |
marque |
Tous les jours à la cour un sot de qualité Peut juger de travers avec impunité, à Malherbe, à Racan préférer Théophile, Et le clinquant du Tasse à tout l'or de Virgile |
BOILEAU
|
Sat. IX |
or [2] |
Dites-moi un petit mot de mes affaires ; êtes-vous toujours dans le même raisonnement politique qui vous fit préférer le receveur au fermier ? |
SÉVIGNÉ
|
à Guitaut, 20 avr. 1683 |
politique [1] |
Un vrai roi, qui est fait pour ses peuples, et qui se doit tout entier à eux, doit préférer le salut de son royaume à sa propre réputation |
FÉNELON
|
Tél. XI |
salut |
Un événement [chute du duc de Noailles] m'a paru mériter de préférer pour cette fois une suite plus éclaircissante des choses qui l'ont amené, à un scrupule trop exact des temps même peu éloignés |
SAINT-SIMON
|
479, 185 |
éclaircissant, ante |
En embrassant cette opinion [préférer les sciences aux talents frivoles], M. de Maurepas ne fit qu'obéir un des premiers à une impulsion qui commençait dès lors à entraîner les esprits et qui depuis a produit une révolution presque générale |
CONDORCET
|
Maurepas. |
impulsion |
Craignez-vous la présence De ces paisibles lieux si chers à votre enfance, Et dont je vous ai vu préférer le séjour Au tumulte pompeux d'Athène et de la cour ? |
RACINE
|
Phèd. I, 1 |
séjour |
Je suis catholique aussi soumis qu'aucun autre aux décisions de l'Église, et tellement disposé que personne ne craint davantage de préférer son sentiment particulier au sentiment universel |
BOSSUET
|
Var. Préface |
disposé, ée |
Comment pouvez-vous préférer, leur disait le sage Ouloug, des contes qui sont sans raison et qui ne signifient rien ? C'est précisément pour cela que nous les aimons, répondaient les sultanes |
VOLTAIRE
|
Zadig, Épître, dédic. |
signifier |
Ne jamais préférer, dans aucune occasion, un être aussi terrestre, aussi fragile que le corps, à une substance dont l'origine est céleste, et la durée éternelle |
BARTHÉLEMY
|
Anach. ch. 79 |
terrestre |