J'avoue que la loi que j'impose est bien rigoureuse ; qu'une infinité de gens aimeront mieux ne raisonner jamais que de raisonner à ces conditions ; qu'on ne courra pas si vite avec des circonspections si incommodes |
MALEBRANCHE
|
Recherche, I, II, 3 |
circonspection |
Raisonner, c'est prouver une chose par une autre |
BOSSUET
|
Connaiss. I, 13 |
raisonner |
Mais ne suis-je pas bien fou de vouloir raisonner... ? |
MOLIÈRE
|
Sgan. 1 |
de |
L'homme s'embrouille souvent à force de raisonner |
BOSSUET
|
Hist. II, 11 |
embrouiller |
Il est impossible de raisonner avec eux ; car je pars d'un principe.... |
VOLTAIRE
|
Dial. XXIX, 3 |
partir [2] |
La prévention, c'est une espèce de folie qui empêche de raisonner |
BOSSUET
|
Polit. VIII, v, 2 |
prévention |
L'art de raisonner se réduit à une langue bien faite |
CONDILLAC
|
Traité des syst. ch. 3 |
raisonner |
Morbleu ! je suis bien sot de m'amuser à raisonner avec vous |
MOLIÈRE
|
le Fest. III, 1 |
amuser |
Le difforme contraste de la passion qui croit raisonner et de l'entendement en délire.... |
ROUSSEAU
|
dans LAVEAUX |
difforme |
Si un homme raisonne mal, c'est qu'il n'a pas les données pour raisonner mieux |
DIDEROT
|
Sur le livre de l'Esprit. |
donnée [1] |
Et la troupe, à l'instant cessant de fredonner, D'un ton gravement fou s'est mise à raisonner |
BOILEAU
|
Sat. III |
fredonner |
Et la troupe, à l'instant cessant de fredonner, D'un ton gravement fou se mit à raisonner |
BOILEAU
|
Sat. III |
gravement |
C'est une très méchante manière de raisonner, que de rejeter ce qu'on ne peut comprendre |
CHATEAUBRIAND
|
Génie, I, I, 3 |
méchant, ante |
Raisonner est l'emploi de toute ma maison, Et le raisonnement en bannit la raison |
MOLIÈRE
|
Femm. sav. II, 7 |
raisonnement |
Je suis bien sot de m'amuser à raisonner avec vous |
MOLIÈRE
|
D. Juan, III, 1 |
raisonner |
Et la troupe, à l'instant cessant de fredonner, D'un ton gravement fou s'est mise à raisonner |
BOILEAU
|
Sat. III |
raisonner |
Je voudrais bien raisonner métaphysique avec un Gaulois |
VOLTAIRE
|
Dial. XXIX, 12 |
raisonner |
Oui-da, il voulait raisonner ; mais nous l'avons relancé |
HAUTEROCHE
|
Crispin médecin, I, 8 |
relancer |
Trouve-moi un faiseur de fagots, qui sache comme moi raisonner des choses |
MOLIÈRE
|
Méd. malgré lui, I, 1 |
trouver |
L'art de raisonner a suivi toutes les variations du langage, et c'est ce qui devait arriver |
CONDILLAC
|
Log. II, 4 |
variation |
C'est mal raisonner que de conclure que les voyages sont inutiles, de ce que nous voyageons mal |
ROUSSEAU
|
Ém. v. |
voyage |
L'art de raisonner consiste à comparer ensemble deux choses par le moyen d'une troisième |
D'ALEMBERT
|
Mél. etc. t. V, p. V |
raisonner |
Il me parut qu'on pouvait raisonner en métaphysique et en morale avec autant d'exactitude qu'en géométrie |
CONDILLAC
|
Conn. hum. Introd. |
exactitude |
Mais suis-je pas bien fat de vouloir raisonner Où de droit absolu j'ai pouvoir d'ordonner ? |
MOLIÈRE
|
Sgan. 1 |
fat |
C'est bien peu connaître les passions que de les faire raisonner ; elles ont des motifs et jamais des principes |
DUCLOS
|
Consid. moeurs, ch. 5 |
motif |
Après avoir philosophé toute votre vie, n'apprendrez-vous jamais à raisonner ? |
ROUSSEAU
|
Émile, v. |
philosopher |
C'est en vain qu'il veut se vaincre et se raisonner ; un tremblement universel agite tout son corps |
GENLIS
|
Voeux témér. t. III, p. 170, dans POUGENS |
raisonner |
Au sein de ses amis répandre mille choses, Et, recherchant de tout les effets et les causes, Raisonner avec eux sur le bon, sur le beau |
LA FONTAINE
|
Lettres, XIX. |
bon [1] |
Je l'ai entendu raisonner [M. de Pompone] sur les affaires présentes : il trouve que toutes ces grandes montagnes s'aplanissent |
SÉVIGNÉ
|
28 févr. 1689 |
montagne |
Raisonner ce qu'on appelle à priori est une chose fort belle ; mais elle n'est pas de la compétence des humains |
VOLTAIRE
|
Lett. Pr. roy. de Pr. 8 mars 1738 |
priori (à) |
La soumission est la source des lumières ; plus on veut raisonner, plus on s'égare ; plus on doute, plus Dieu permet que les doutes augmentent |
MASSILLON
|
Pet. carême, Obstacles. |
soumission |
Il ne faut pas guinder l'esprit ; les manières [de raisonner] tendues et pénibles le remplissent d'une sotte présomption |
PASCAL
|
Espr géom. 2 |
tendu, ue |
Ne suis-je pas bien fat de vouloir raisonner ? Trêve donc, je vous prie, à vos impertinences, Que je n'entende plus vos sottes doléances |
MOLIÈRE
|
Sgan. 1 |
impertinence |
Raisonner sur les affaires, délibérer longtemps, chercher la raison, la vérité, la justice avec application, selon eux c'est à faire au vulgaire |
SAINT-RÉAL
|
Usage de l'hist. Disc. 1 |
faire [1] |
C'est sans raisonner qu'un enfant qui tète ajuste ses lèvres et sa langue de la manière la plus propre à tirer le lait qui est dans la mamelle |
BOSSUET
|
Conn. V, 3 |
raisonner |
C'est sans raisonner qu'un enfant qui tète ajuste ses lèvres et sa langue de la manière la plus propre à tirer le lait qui est dans la mamelle |
BOSSUET
|
Connaiss. V, 3 |
teter |
À neuf heures, M. de la Garde, l'abbé de Grignan, Brancas, d'Hacqueville sont entrés dans ma chambre pour ce qui s'appelle raisonner pantoufle |
SÉVIGNÉ
|
166 |
pantoufle |
Raisonner est de toutes les folies des hommes celle qui nuit le moins au genre humain, et l'on voit même des gens sages entichés parfois de cette folie-là |
ROUSSEAU
|
Lett. de la mont. 5 |
entiché, ée |
Vous êtes désaccoutumée de philosopher, ma bonne, mais non pas de raisonner ; il y a des philosophes dont la pantouflerie ne vous déplairait pas |
SÉVIGNÉ
|
28 juill. 1680 |
pantouflerie |
Le lendemain, tout le jour se passa à raisonner et par-ci et par-là Sur cette voix et sur cette rencontre |
LA FONTAINE
|
Herm. |
par [1] |