Il tonne quelquefois en temps serein, pour la même raison qu'il tonne en temps nubileux, quand l'air est battu l'un contre l'autre |
MALHERBE
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Lexique, éd. L. Lalanue. |
nubileux, euse |
Il [Boileau] croit que c'est Dieu qui tonne ; mais il tonne comme il grêle, comme il envoie la pluie et le beau temps, comme il opère, comme il fait tout ; ce n'est point parce qu'il est fâché qu'il envoie le tonnerre et la pluie |
VOLTAIRE
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Dict. phil. Tonnerre, 1 |
tonner |
Le fer cultivateur et le bronze qui tonne |
DELILLE
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Trois règnes, V |
cultivateur, trice |
Dieu a-t-il tonné et éclairé sur une montagne ? |
BOSSUET
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I, Pent. 2 |
éclairer |
Le ciel tonne sur nous ; est-ce faveur ou haine ? |
VOLTAIRE
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Sémir. III, 6 |
faveur |
Pleure, tonne, gémis, j'y suis indifférente |
VOLTAIRE
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Oreste, II, 5 |
indifférent, ente |
Le vin charme tous les esprits ; Qu'on le donne Par tonne |
BÉRANGER
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Gr. orgie. |
tonne |
Le P. Bourdaloue tonne à Saint-Jacques de la Boucherie |
SÉVIGNÉ
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à Bussy, 27 févr. 1679 |
tonner |
....Pâlit, frappe du pied, frémit, déteste, tonne |
ROTROU
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St Genest. II, 8 |
frapper |
Dieu tonne du plus haut des cieux, et la Pologne est délivrée |
BOSSUET
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Anne de Gonz. |
tonner |
[Un jeune diable... ] Et qui n'avait encor tonné que sur les choux |
LA FONTAINE
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Papef. |
tonner |
Aux accents du bronze qui tonne La France s'éveille et s'étonne Du fruit que la mort a porté |
LAMARTINE
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Méd. I, 15 |
bronze |
Dieu tonne du plus haut des cieux ; le redouté capitaine tombe au plus beau temps de sa vie |
BOSSUET
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Anne de Gonz. |
vie [1] |
On pourrait livrer le sulfate d'alumine clarificateur au prix de 80 à 100 francs la tonne rendu à Paris |
DEPARVILLE
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Journ. offic. 16 mars 1876, p. 1855, 2e col. |
clarificateur, trice |
Bon gentilhomme et qui, dans son courroux, N'avait encor tonné que sur les choux, Plus ne savait apporter de dommage |
LA FONTAINE
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Papef. |
dommage |
Pour moi qu'en santé même un autre monde étonne, Qui crois l'âme immortelle et que c'est Dieu qui tonne |
BOILEAU
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Sat. I |
et |
Pour moi qu'en santé même un autre monde étonne, Qui crois l'âme immortelle, et que c'est Dieu qui tonne |
BOILEAU
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Sat. I |
tonner |
Simple, ignorant, à tromper très facile, Bon gentilhomme et qui, dans son courroux, N'avait encor tonné que sur les choux |
LA FONTAINE
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Papef. |
chou [1] |
Ce grand Dieu qui se vante de déraciner par son souffle les cèdres du Liban, tonne pour abattre les feuilles des arbres |
BOSSUET
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la Vallière. |
déraciner |
La Discorde, qui voit leur honteuse disgrâce, Dans les airs cependant tonne, éclate, menace |
BOILEAU
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Lutrin, III |
disgrâce |
....Un coup de fusil que l'écho répercute Tonne et roule au-dessus du bruit sourd de la chute [du Rhin] |
LAMARTINE
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Joc. III, 93 |
répercuter |
De la Sagesse éternelle La voix tonne et nous instruit : Enfants des hommes, dit-elle, De vos soins quel est le fruit ? |
RACINE
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Cantique. |
sagesse |
Un mari, de ceux-là que l'on perd sans pleurer, Vieux barbon qui laissait d'écus plein une tonne |
LA FONTAINE
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Gascon. |
tonne |
La Discorde, qui voit leur honteuse disgrâce, Dans les airs cependant tonne, éclate, menace |
BOILEAU
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Lutr. III |
tonner |
Quoi ! dira-t-on, ce grand Dieu qui déracine par son souffle les cèdres du Liban, tonne pour abattre les feuilles des arbres ? |
BOSSUET
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la Vallière. |
tonner |
Pendant qu'il [le roi de Suède] rassemble de nouvelles forces, Dieu tonne du plus haut des cieux ; le redouté capitaine tombe au plus beau de sa vie, et la Pologne est délivrée |
BOSSUET
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Anne de Gonz. |
beau |
J'ai fait comme les sonneurs quand il tonne : j'ai chassé la nuée, me souciant fort peu du lieu où elle éclatera hors de chez vous |
LOUVILLE
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Mém. secrets, t. II, p. 220, édit. 1818 |
sonneur |
On n'approuvera donc pas ces vers : Ne vous troublez donc pas d'un mot nouveau qui tonne, D'un empire éboulé, d'un siècle qui s'en va |
LAMARTINE
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Harm. IV, 13 |
ébouler |
Pardieu, si Jupiter a eu deux tonneaux, celui du mal était la tonne d'Heidelberg, et celui du bien fut à peine un quartaut |
VOLTAIRE
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Dial. XXIV, 16e entret. |
pardieu |
Devant ma tonne on ne viendra point dire : Pour qui tiens-tu, toi qui ne tiens à rien ? |
BÉRANGER
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Nouv. Diog. |
tenir |
Pendant qu'il [Charles Gustave de Suède] rassemble de nouvelles forces et médite de nouveaux carnages, Dieu tonne du plus haut des cieux ; le redouté capitaine tombe au plus beau temps de sa vie, et la Pologne est délivrée |
BOSSUET
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Anne de Gonz. |
haut, aute |
Jamais commerce ne fut plus avantageux aux Portugais que celui du Japon ; ils en rapportaient, à ce que disent les Hollandais, trois cents tonnes d'or chaque année, et on sait que cent mille florins sont ce que les Hollandais appellent une tonne ; c'est beaucoup exagérer |
VOLTAIRE
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Moeurs, 142 |
tonne |
Il est très faux que ce sonnet [Tonne, frappe, il est temps, rends-moi guerre pour guerre....] soit de Des Barreaux ; il était très fâché qu'on le lui imputât ; il est de l'abbé de Lavau, qui était alors jeune et inconsidéré |
VOLTAIRE
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Louis XIV, Écrivains, des Barreaux. |
sonnet |
La calomnie ! Monsieur, vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés ; croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville, en s'y prenant bien.... D'abord un bruit léger, rasant le sol comme une hirondelle avant l'orage.... telle bouche le recueille, et, piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement ; le mal est fait : il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil ; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription |
BEAUMARCHAIS
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Barbier de Sév. II, 8 |
calomnie |