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affaiblir

vt (a-fè-blir)
  • 1Rendre faible, au propre et au figuré. Affaiblir le corps. L'âge affaiblissait son esprit. Affaiblir un malade par la saignée et par la diète. On avait affaibli la garnison par des détachements. L'usage des lunettes affaiblit quelquefois la vue. Affaiblir la puissance d'un État. Pour ne pas affaiblir sa gloire. Affaiblir l'autorité d'un témoignage. La vieillesse languissante et ennemie viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton coeur la source de la joie.... [Fénelon, Télémaque] Peut-être croirait-on, en se soumettant, affaiblir l'autorité dont on est maître ; c'est au contraire ce qui l'affermirait. [Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 359] Comme les aliments dans un corps malade, bien loin de le fortifier et de le nourrir, l'affaiblissent et se tournent en corruption jusqu'à détruire le principe de la vie.... [Bourdaloue, Carême, t. I, p. 106] La première maxime en matière de guerre est d'affaiblir son ennemi et de le fatiguer. [Bourdaloue, Carême, t. I, p. 228] Quelques jeunes personnes ne connaissent point assez les avantages d'une heureuse nature ; elles affaiblissent les dons du ciel, si rares et si fragiles, par des manières affectées et par une mauvaise imitation. [La Bruyère, 3] La loi de l'histoire ne nous a permis ni de rien déguiser ni de rien affaiblir dans le récit de cette tragique aventure. [Voltaire, Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand] Je vous ai montré l'art d'affaiblir son empire. [Corneille, Sertorius] Sa perte m'affaiblit, et son trépas m'afflige. [Corneille, Le Cid] Pourquoi nous déchirer par des guerres civiles, Où la mort des vaincus affaiblit les vainqueurs ? [Corneille, Horace] Tant de précautions affaiblit votre règne. [Racine, Britannicus] Un traître, en nous quittant, pour complaire à sa soeur, Nous affaiblit bien moins qu'un lâche défenseur. [Racine, Alexandre le grand] .... Mes maux m'ont affaibli plus encor que mes ans. [Voltaire, Zaïre] Vous qui du poids des ans n'êtes point affaiblis. [Voltaire, Tancrède]
  • 2Affaiblir se prend aussi absolument. Trop retoucher un ouvrage, c'est moins retoucher qu'affaiblir. Je me sens affaiblir, quand je vous encourage. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Je sens affaiblir ma force et mes esprits. [Racine, Mithridate]
  • 3Affaiblir les monnaies, les espèces, en diminuer le poids ou le titre.
  • 4S'affaiblir, vpron Devenir faible, au propre et au figuré. Ses forces s'affaiblissent. Sa douleur s'affaiblit. J'ai vu nos espérances s'affaiblir. La raison de son père s'était affaiblie. Nous laissons s'affaiblir l'autorité. Quoi ! déjà votre foi s'affaiblit et s'étonne ! [Racine, Athalie] Ma vue s'affaiblit, dit Irène. Prenez des lunettes, dit Esculape. Je m'affaiblis moi-même, continue-t-elle ; je ne suis ni si saine ni si forte que j'ai été. C'est, dit le dieu, que vous vieillissez. [La Bruyère, 11]
  • 5En peinture et gravure, affaiblir marque l'abus ou l'exagération de l'adoucissement ; en architecture, c'est diminuer l'épaisseur d'un mur ou la grosseur d'une pièce de charpente.

SYNONYME

AFFAIBLIR, ÉNERVER. Diminuer la puissance. On affaiblit ce qui est fort ; on énerve ce qui est nerveux. Toutes les fois que fort et nerveux ne pourraient être confondus, affaiblir et énerver ne doivent pas l'être. Puis affaiblir est beaucoup plus général : L'âge affaiblit naturellement ; Une diète sévère affaiblit, mais pour procurer la santé. Au lieu que énerver indique quelque chose d'accidentel et de malfaisant : Se laisser énerver par les délices, par l'oisiveté.

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