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consoler

vt (kon-so-lé)
  • 1Alléger l'affliction, les souffrances. Cet espoir me console. On se peut assurer Qu'il [l'amour] est maître équitable, et qu'enfin il console Ceux qu'il a fait pleurer. [Malherbe, V, 26] Quelque déplaisir que je puisse avoir, j'en serais bientôt consolé par le soin que vous prendriez de moi. [Voiture, Lettres] Si vous n'en pouvez mieux consoler une mère, Qu'en la traitant d'égale avec une étrangère. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Quel tourment de se taire en voyant ce qu'on aime.... Lorsque par un regard on peut le consoler.... [Racine, Britannicus] Quand tu me dépeignais ce héros intrépide Consolant les mortels de l'absence d'Alcide.... [Racine, Phèdre] Ma fille, ton bonheur me console de tout. [Racine, Iphigénie en Aulide] Du moins consolez-moi de [par] quelque heure de paix. [Racine, La Thébaïde, ou Les frères ennemis] Vous connaissez Brutus et l'osez consoler ! [Voltaire, Brutus]

    Absolument. Il ne sait pas consoler. Le temps console.

  • 2Donner de l'allégement aux sentiments pénibles. Pour consoler mon mal et flatter mes ennuis. [Régnier, Plainte.] Je ne viens pas ici consoler tes douleurs. [Corneille, Le Cid] Ainsi la pieuse reine consolait la captivité des fidèles et relevait leur espérance. [Bossuet, Oraisons funèbres] Est-ce ainsi que vos yeux consolent ma disgrâce ? [Racine, Britannicus] Il était abattu par une douleur que rien ne pouvait consoler. [Fénelon, Télémaque] Consoler les larmes et récompenser les prières. [Massillon, Car. Laz.] Pour consoler l'espoir du laboureur avide. [Racine L. Relig. ch. I] Elle retient pourtant des pleurs prêts à couler, De peur d'aigrir des maux qu'elle veut consoler. [Lamotte, dans DESFONTAINES] Virgile n'a-t-il pas, d'un vers doux et flatteur, De Gallus expirant consolé le malheur. [Chénier, Ép. I]
  • 3Se consoler, vpron Recevoir de la consolation, être consolé. Il ne se peut consoler de ne plus ouïr une personne qui raisonne si parfaitement. [Voiture, Lettres] Qui que ce soit des deux, il doit se consoler De la mort d'un tyran qui voulait l'immoler. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Quiconque se plaint cherche a se consoler. [Corneille, La mort de Pompée] Dans ton cher entretien s'est-elle consolée ? [Corneille, Médée] Mais, sitôt qu'elle eut vu cette troupe enragée S'entrebattre elle-même et se percer les flancs, Elle se consola : ce sont leurs moeurs, dit-elle.... [La Fontaine, Fables] Il y a de certaines douleurs dont on ne doit point se consoler. [Sévigné, 219] Mon coeur qui le voyait maître de l'univers Se consolait déjà de languir dans ses fers. [Racine, Alexandre le grand] Calypso ne pouvait se consoler du départ d'Ulysse. [Fénelon, Télémaque] Et je sens ce rayon m'échauffer de sa flamme, Et mon coeur se console.... [Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses]

    Se consoler, se consoler l'un l'autre. Nous animer ensemble et nous consoler des travaux du saint ministère. [Massillon, Discours synodaux, Institution] Carthage et Marius, dans leur chute commune, Se consolent l'un l'autre en voyant leur fortune ; L'un de l'autre pesant le sort capricieux, Ils charment leur supplice et pardonnent aux dieux. [Brébeuf, Pharsale, II]

REMARQUE

Consoler quelqu'un dans ses peines ; Consoler quelqu'un sur quelque chose ; Consoler quelqu'un de quelque chose. Mais Corneille, qui a dit : Ne nous consolez point contre tant d'infortunes. [Corneille, Horace] en a été repris par Voltaire, avec raison, ce semble.

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